Yannick Gomis et Lens veulent redresser la barre. (L. Argueyrolles/L'Equipe)

Yannick Gomis (Lens) : «on s'est vus trop beaux»

Sans Mesloub et Kyei, suspendus, ni Gillet, convalescent, Lens se rend à Lorient vendredi (20h00) avec une forte pression. L'avant-centre artésien Yannick Gomis (huit buts, quatre passes décisives) admet un relâchement mental collectif.

« Avez-vous conscience que le déplacement à Lorient (vendredi) puis la réception de Brest (mardi) sont un tournant de la saison après quatre matches sans victoire ? 
Honnêtement, oui, on en a conscience. Ce sont deux équipes qui jouent la montée. On sait que ce sera deux très gros matches.

Comment expliquez-vous ce coup arrêt du RC Lens ? 
Pour nous, tout le mois d'octobre a été compliqué (deux succès, un nul, une défaite). On avait perdu notre fil, nos valeurs. La détermination du début, la maîtrise collective. On a petit à petit rectifié le tir ce week-end (0-0 face à Grenoble). Déjà, on a stoppé notre série de défaites (trois de rang en L2) On n'a pas pris de but. Avec ce nul, on peut avoir un peu plus de certitudes.

Mais offensivement, ce n'était pas très séduisant... 
C'est vrai, on était moins bien. Nous n'avons pas eu beaucoup d'occasions franches (deux). On doit travailler davantage. On manquait de peps. Mais le but était de ne pas prendre de but et de retrouver la stabilité du départ, de verrouiller. On a travaillé en équipe.

Walid Mesloub absent, vous n'avez plus le même visage offensif...
C'est notre leader technique et notre capitaine. On a quasiment joué tout le temps avec lui. Il nous donne plus de fluidité offensive. Mais on s'organise pour faire sans (il revient de suspension mardi). On travaille les transitions et le fait de jouer plus vite. Souleymane (Diarra) a bien occupé ce rôle samedi.

«Si on enchaîne deux succès, ça peut nous tenir en vie»

L'entraîneur vous positionne sur le flanc droit. C'est un frein pour un buteur ? 
Je suis un peu plus loin du but. Mais le plus important est d'aider l'équipe. Ces trois derniers matches, je n'étais pas extraordinaire. Je vais gagner en volume. Ça faisait longtemps que je n'avais pas joué à ce poste.

L'équipe a-t-elle payé son relâchement mental ? 
Après le match contre le Gazélec (5-0 le 22 octobre), peut-être. Il y a eu de l'euphorie, moins de détermination. Cela explique notre mauvais résultat contre Châteauroux (0-1, 3 novembre). On s'est vu trop beaux. Et on l'a payé. Il faut rectifier le tir ce week-end à Lorient.

Pourquoi une fragilité si soudaine ? 
Après un bon début, on a enchaîné les défaites. Au début, on faisait les efforts, y compris moi. En octobre, on a commencé à baisser de régime. On n'a pas joué le derby pour le gagner (2-4 à Valenciennes, 10 novembre). Il faut reprendre les bases.

Vous avez douté ? 
Forcément. Trois défaites d'affilée pour une équipe qui veut rester dans le top cinq, ça fout un coup sur la tête. Notre chance est d'avoir des joueurs d'expérience et un staff qui nous alerte. Quand on va gagner, ça va revenir. Si on enchaîne deux succès, ça peut nous tenir en vie. On ira à Lorient en conquérants en essayant de nous projeter vite vers l'avant, notre force. On travaille aussi d'autres systèmes et d'autres animations. »