cyprien (wylan) (A.Reau/L'Equipe)

Wylan Cyprien (Parme) : «La Serie A m'a toujours fait rêver»

Proche de rejoindre Bordeaux, Wylan Cyprien, placardisé à Nice, a finalement opté pour l'Italie et Parme. Le Guadeloupéen raconte son adaptation dans son nouvel environnement.

«Wylan, dans ce mercato d'été à rallonge vous avez fini par rejoindre Parme le 5 octobre (prêt avec obligation d'achat). Comment s’est passée votre intégration ?
Très bien, parce qu’ils y avaient pas mal de Français (NDLR : Yann Karamoh, Vincent Laurini). Dans l’ensemble, Parme est une belle petite ville. Avec ma famille, nous sommes très contents de découvrir une nouvelle culture et une nouvelle façon de vivre.

Sportivement, comment vous sentez-vous aujourd'hui ?
Plutôt bien. J’ai été longtemps arrêté parce que j’avais eu une petite déchirure juste avant l’arrêt du Championnat la saison dernière (NDLR : 20 matches avec Nice en 2019-20, 7 buts, et une dernière rencontre disputée le 24 janvier). Depuis, je n’avais pas foulé les terrains. Dans un premier temps, il a fallu que je retrouve la forme physique pour être prêt à enchaîner les matches.
 
Vous avez fait quelques apparitions pour le moment (141 minutes joués sur 4 matches). Quelle(s) différence(s) voyez-vous entre la Ligue 1 et la Serie A ?
Le Championnat italien est beaucoup plus discipliné dans la durée des rencontres. Après, il y a de très bons joueurs comme en Ligue 1, ça joue au football.
 
Pas trop dur de communiquer sur le terrain quand on ne parle pas couramment la langue ?
Au début, un petit peu. Mais c’est de mieux en mieux, je progresse. J’ai commencé les cours d’italien. J’arrive à comprendre quand on me parle mais j’ai encore du mal à m’exprimer. Je pense que dans un ou deux mois, ce sera bon.

«J'avais donné mon accord à Bordeaux, mais derrière, il n'y a eu aucune offre»

Lors du mercato, vous avez été tout proche de signer à Bordeaux, mais c’est finalement vers Parme que vous vous êtes dirigé. Pourquoi ?
J’avais envie de découvrir quelque chose de nouveau, j’avais fait un petit peu le tour. Malheureusement, avec la période du Covid, il y avait pas mal de clubs intéressés mais peu étaient capable d’investir. Parme m’a montré une grande confiance en s’alignant sans réfléchir. Avec ma famille et mes agents, nous avons longtemps discuté avec Bordeaux mais il n’y a jamais eu d’offre concrète. J’ai échangé avec l’entraîneur, Jean-Louis Gasset, au téléphone. Il m’avait convaincu du projet, mon accord a été donné mais derrière, aucune offre... Je pensais alors à mon avenir et à ma famille. Ensemble, nous avons fait le choix de ne pas attendre la dernière minute et de partir.
 
Vous étiez en fin de contrat à Nice en 2021 et aviez un bon de sortie. C’était le meilleur moment pour partir ?
Au départ, oui. Mais il y a eu plein d’éléments qui ont fait que ce n’était pas le meilleur moment. Avec le Covid, les matches arrêtés et tout ce qui s'en est suivi, ç'a été compliqué. Aujourd’hui, je ne regrette pas du tout, je suis très bien à Parme. Je suis prêt à faire de grandes choses ici, en Italie.
 
Qu’est-ce qui vous a attiré vers le Championnat italien ?
C’est un Championnat qui m’a toujours fait rêver. Surtout à l’époque où il y avait les grandes équipes comme l’Inter Milan, le Milan AC ou encore la Juventus. Quand je repense à tous les grands joueurs qui ont joué dans le Calcio dont Ronaldinho... L’objectif est de m’épanouir sur les terrains.
 
Quand vous avez de nouveau retrouvé les pelouses (premier match de Serie A le 18 octobre à Udine, défaite 2-3), avez-vous pensé à tous ces moments galères que vous avez vécus avec les blessures ?
Non parce que la dernière saison que j’ai faite avec l’OGC Nice s’était plutôt bien passée. Avant ma petite déchirure, j’ai disputé l’intégralité des matches. Refouler la pelouse, oui cela m’a fait du bien car je n’ai pas joué pendant très longtemps. Avec le confinement et le fait que je n’ai pas eu de temps de jeu en compétition officielle, reprendre sans avoir trop de rythme n’était pas si facile, mais je m’y fais.

«Je n'ai pas encore eu l'occasion de retrouver mon meilleur niveau»

Vous avez souffert d’une rupture des ligaments croisés en mars 2017. Une période difficile…
Il n’y a pas grand-chose à raconter : je saute, je retombe mal sur mon genou... Après, c’est une longue période d’absence, de travail acharné sans relâche qui m’ont permis de revenir. Je n’ai pas eu l'occasion de retrouver mon meilleur niveau mais retrouver des sensations et jouer au football, c’était un énorme plaisir.

Vous n’êtes pas encore titulaire indiscutable. N'est-ce qu'une question de temps ?
Oui, c’est le plan qui a été mis sur la table par le club, le président et le coach. Après, que ce soit eux ou moi, je ne me sentais pas encore prêt à commencer d’entrée. Si c’est pour être sur le terrain et ne pas être performant, cela ne sert pas à grand-chose. Dans un premier temps, c’était l’apprentissage de la langue, de la culture footballistique. Avec le temps, je vais tout mettre en œuvre pour devenir un cadre de cette équipe. Mon objectif est de retrouver du rythme et le niveau qui était le mien avant la rupture du ligament croisé. L’avenir, je ne suis pas en mesure de l’écrire, ni de le prévoir. On verra petit à petit. Depuis mes débuts, je vis au jour le jour et ça ne changera pas.
 
Est-il compliqué de gérer les entraînements et les matches pendant cette période de Covid et cette deuxième vague ?
Non, ça va. Certes, l’Italie a été plus durement touchée que nous mais je trouve que c’est beaucoup mieux géré ici qu’en France. Depuis que je suis arrivé, il y a eu quelques cas dans l’équipe, sans gravité. Nous n’avons jamais arrêté les entraînements, le protocole sanitaire est strict : distanciation sociale respectée et test tous les deux jours. Tout est très bien surveillé, on a juste à être focus sur le football.»
 
Paul Giffard