(L'Equipe)

Romelu Lukaku dans France Football : «Qu'on réalise que je réfléchis, que je cherche à me synchroniser à l'équipe, c'est cool !»

Discret médiatiquement, l'attaquant surpuissant de l'Inter Milan a fait une exception pour FF. Auteur de 53 buts depuis le début de la saison dernière, le Belge décrypte son style de jeu et sa place dans la hiérarchie des meilleurs buteurs du monde au fil d'un entretien de huit pages. Extraits.

La reconnaissance du grand public

«Parfois, il faut savoir bosser pour l'équipe, en toute humilité, sans forcément en récolter directement les fruits, notamment quand tu sens que ce n'est pas ton jour au niveau de la finition. Quant aux observateurs, je crois que tout le monde ou presque perçoit désormais cette intelligence de jeu. Et ça, ça me fait vraiment super plaisir (...). Encore une fois, que les gens soient en train de réaliser que je réfléchis lorsque je joue, que je cherche à me synchroniser avec le reste de l'équipe, c'est cool. Ici, à Milan, tout le monde a compris ça, qu'il s'agisse des supporters ou des joueurs. Je dois d'ailleurs remercier mes coéquipiers, qui ont su cerner quel type de joueur j'étais.»

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L'exigence à l'italienne

«En Italie, la gagne passe avant tout. Il y a une grande différence dans l'approche des matches entre ici et l'Angleterre. Et sinon, je me concentre sur ce que je dois faire précisément car, là encore, les deux Championnats ne se ressemblent pas. Tactiquement, au niveau de mon positionnement et de mes mouvements, je ne dois pas me tromper. Jamais.»

Sa place dans la hiérarchie mondiale

«Sur ces cinq derniers mois, je fais partie du top 5 parmi les buteurs, oui ! Il y a peut-être des joueurs qui ont marqué plus de buts mais... (Il réfléchit puis recompte le nombre de buts qu'il a récemment inscrits.) Non, non, top 5, c'est bon. Je n'ai pas envie de donner le classement mais je fais partie de ceux-là. (Il se marre en pointant un à un les doigts de sa main gauche.)»

Sur la manière de mener un contre

«Prendre des informations (c'est le plus important) ! Beaucoup de joueurs regardent le ballon quand ils accélèrent. Moi, je le pousse relativement loin pour pouvoir observer ce qu'il se passe autour. Les matches face au Brésil et au Japon lors du dernier Mondial illustrent bien ces situations-là. Contre les Brésiliens (victoire 2-1 en quarts de finale), je glisse le ballon à Kevin De Bruyne (auteur du second but) parce que je vois que Marcelo recule et est déséquilibré. Il est sur les talons, je sais qu'il est mort ! Contre les Japonais (victoire 3-2 en huitièmes de finale), c'est sans la balle, mais c'est la même chose. Je sens que je dois libérer le couloir pour Thomas Meunier, puis laisser filer pour Nacer Chadli (buteur en toute fin de match). Tout ça dépend de ta capacité ou non à scanner le terrain.»

Thymoté Pinon

L'intégralité de notre entretien avec Romelu Lukaku et le nouveau numéro de France Football sont à retrouver ici en version numérique ou dès demain dans tous les points de ventes dédiés.