Raphael Varane and Karim Benzema of Real Madrid warms up during the UEFA Champions League, Semifinals Leg Two, football match played between Real Madrid and Chelsea FC at Alfredo Di Stefano stadium on April 27, 2021, in Valdebebas, Madrid, Spain. (Oscar J.Barroso/AFP7/PRESSE SP/PRESSE SPORTS)

Raphaël Varane : «Le retour de Karim Benzema en équipe de France ? Je n'ai joué aucun rôle»

Le retour de Karim Benzema et ses conséquences sur l'équipe de France, son avenir, sa forme physique, Jules Koundé, la polémique Youssoupha... Raphaël Varane a évoqué tous ses sujets en conférence de presse. FF vous raconte.

A-t-il joué un rôle sur le retour de Karim Benzema
«Bien sûr que je suis très heureux du retour de Karim dans l'équipe. Pendant 5-6 ans, j'étais dans une situation un peu délicate. On me posait des questions forcément sur lui. Entre un ami et le sélectionneur avec qui j'ai fait toutes mes sélections... Vous vous doutez que je suis très très content de son retour. Je pense que c'est aussi le cas de beaucoup de joueurs dans le groupe. On a déjà vu dans les premières heures à Clairefontaine qu'il s'entend très bien avec beaucoup de joueurs, qu'il y a une bonne entente, une bonne ambiance, ce n'est que du positif. Non, je n'ai joué aucun rôle, j'ai appris sa sélection comme vous lors de l'annonce. On a échangé quand j'ai appris sa sélection, il était très enthousiaste, excité à l'idée de disputer une grande compétition dans une équipe qui est jeune et qui a beaucoup de talent, notamment sur le plan offensif. Il aime le football, il a envie de jouer, de prendre du plaisir et d'aider le collectif. Il était très très content, forcément. L'équipe de France est quelque chose qu'il a toujours eu dans son coeur. Il regardait nos matches, il regardait ce qu'il se passait. Il a toujours été attentif à la vie du groupe.»
 
La présence de Karim Benzema = plus de spectacle en équipe de France ?
«Une de ses plus grandes qualités est de faire jouer les autres, de créer du mouvement, des espaces. Il a la qualité technique pour mettre du liant entre les joueurs. C'est ce qu'on attend de lui : de jouer son jeu. Il n'y a pas plus d'attentes de ce qu'il a fait ses dernières années en club. Il vient pour prendre du plaisir, pour défendre le maillot de l'équipe de France. Ensuite, sur le terrain, il va faire ce qu'il sait faire. C'est sûr que lorsqu'un joueur de cette qualité arrive dans l'effectif, on est tous un peu excités à l'idée de voir du beau football, de voir du jeu, de créer des occasions. Maintenant, c'est un joueur avant tout d'équipe, c'est ce qui fait sa force.»

«Benzema ne va pas bouleverser l'équilibre de l'équipe»

L'équilibre collectif avec l'ajout de Karim Benzema
«Je ne pense pas que Karim va bouleverser l'équilibre de l'équipe. De toute façon, l'objectif, pour être performant, ça va être de trouver l'équilibre entre notre puissance offensive et la solidité défensive. C'est la clé, on le sait. Ce sera le rôle du coach. On a des joueurs de grande qualité, qui sont très complémentaires, qui ont prouvé qu'ils savaient jouer ensemble. On sait jouer, on sait gagner. Ce sera à nous de trouver cet équilibre, ce n'est jamais facile. On a un groupe (lors du premier tour de l'Euro) qui est très relevé, on n'aura pas le temps de monter en puissance comme on l'a fait en 2018. Il faudra être performants tout de suite. Les matches de préparation vont être importants. L'équilibre du groupe sera la priorité. Karim est un joueur d'équipe. L'important sera de faire les choses ensemble.»
 
Le changement d'avis de Didier Deschamps sur Benzema et l'évolution du sélectionneur
«Pour moi, la situation était assez figée depuis quelques temps. Je n'avais pas d'attente particulière par rapport à un changement. Le coach, dans sa relation avec le groupe, avec le fait de côtoyer les joueurs régulièrement, les relations évoluent et je pense qu'il a un relationnel différent avec le groupe. Il garde toujours ses mêmes principes. Dans la façon d'appliquer ses méthodes, le fait qu'on se connaisse bien, il sait comment le groupe va réagir. On sait aussi ses attentes, ça facilite les relations. Le fait aussi qu'il ait cette continuité permet d'installer cette confiance avec les joueurs.»

Sur le départ de Zinédine Zidane
«C'est beaucoup de fierté d'avoir évolué depuis dix ans, quand il est venu me chercher à Lens pour aller à Madrid à ses côtés. C'est un coach qui est très, très humain. C'est une source d'inspiration pour moi et beaucoup de joueurs. C'est forcément un peu particulier pour moi et pour toute une génération de joueurs à Madrid. J'ai pu échanger un petit peu avec lui. J'espère que la suite sera belle. C'est un grand coach et aussi une grande personne.»

«Zidane ? C'est forcément un peu particulier pour moi et pour toute une génération de joueurs à Madrid. J'ai pu échanger un petit peu avec lui. J'espère que la suite sera belle. C'est un grand coach et aussi une grande personne.»

Dans quel état physiquement ?
«J'arrive plutôt bien. J'ai joué, mais j'ai eu une petite coupure. Pendant la saison, on n'a jamais eu l'occasion de travailler sur le plan physique. On a beaucoup enchaîné. Au niveau physique, maintenant, c'est à la fois de retrouver de la fraîcheur mais aussi de bosser, que ce soit moi ou l'ensemble du groupe. Il va falloir doser entre ceux qui ont plus joué en fin de saison et ceux qui ont un peu moins joué. On va faire ce qu'il faut pour être prêt.»
 
Et psychologique ?
«C'est un sujet qui est souvent minimisé. C'est compliqué d'enchaîner beaucoup de matches, d'être toujours très concentré, avec toujours beaucoup d'attentes et de pression. La fatigue mentale, on doit faire avec. Quand on gagne des grandes compétitions, il y a un contre-coup. Quand on enchaîne les saisons au plus haut niveau, c'est aussi très difficile de pouvoir se reposer au niveau mental. On parle des calendriers surchargés, on est des êtres humains, on a des familles, on a envie toujours de jouer. Mais, parfois, le calendrier, c'est trop. Là, l'objectif pendant la préparation, c'est de retrouver de la fraîcheur. C'est pour ça qu'on parle autant de la vie de groupe. Si elle n'est pas bonne, c'est compliqué. Mais, oui, la fatigue mentale fait partie des éléments à prendre en compte. Dans des saisons compliquées comme on a pu vivre cette saison, le fait de pouvoir s'évader est important. Avec le contexte, c'est plus compliqué. Mais c'est quelque chose à prendre en compte, autant que l'aspect physique.»

«Ça a été une saison avec des hauts et des bas»

Son avenir
«Ce n'est pas le moment de parler de mon avenir, je suis concentré sur cet Euro. (Est-ce difficile de ne pas y penser pendant la compétition) Chaque cas est différent. On est tous des êtres humains. Forcément, on peut y penser. Pour mon cas personnel, je suis vraiment focalisé sur les objectifs qu'on a en équipe de France, c'est clair. Ce n'est pas un sujet que je vais aborder tous les jours dans ma chambre. Chaque chose en son temps. C'est juste que ce n'est pas le moment d'en parler. Pendant la compétition, je suis en mode compétition.»
Le global de sa saison et de ses progrès
«Ça a été une saison très compliquée pour tout le monde. On a joué dans des stades vides, il y a eu beaucoup d'enchaînements de matches, on n'a pas eu de préparation physique. Ça a été une saison avec des hauts et des bas, une saison complète où j'ai joué plus de 40 matches en club. J'ai pu avoir plus de fraîcheur physique en fin de saison parce que j'ai eu le covid, ça a coupé un peu le rythme des matches. Avec aussi une petite blessure. Du coup, j'arrive avec un peu de fraîcheur pour l'Euro. On va faire en sorte de se mettre à notre meilleur niveau pour être performant à l'Euro.»

Au sujet de Jules Koundé
«Il a fait une très, très belle saison. Une saison pleine. Il est en pleine progression. Il est très sérieux, très appliqué, très concentré dans ce qu'il fait. Il continue à progresser. C'est un jeune joueur, mais qui est déjà complet, et qui engrange de l'expérience. Le fait, en plus, de venir en sélection, il continue à prendre du vécu au plus haut niveau. C'est un joueur de grande qualité.»
 
Son avis sur la chanson de Youssoupha et la polémique
«C'est un morceau que j'aime bien. On peut toujours chercher des sujets qui divisent. Mais, à Clairefontaine, ce n'est pas un sujet.»

«Quand on enchaîne les saisons au plus haut niveau, c'est aussi très difficile de pouvoir se reposer au niveau mental. On parle des calendriers surchargés, on est des êtres humains, on a des familles, on a envie toujours de jouer. Mais, parfois, le calendrier, c'est trop.»

«Clairefontaine, un endroit qui fait rêver»

La première fois à Clairefontaine
«C'est toujours particulier d'arriver à Clairefontaine. Pour un joueur de foot, la sélection est ce qu'il y a de plus beau. C'est toujours une immense fierté de défendre son pays, ce maillot. C'est toujours spécial, en plus, quand c'est pour une grande compétition, c'est encore différent. Je me souviens de la première fois où je suis venu : j'étais impressionné, forcément, c'est un endroit qui fait rêver, où on voit des images depuis petit, où beaucoup de grands joueurs sont passés. Un lieu rempli d'histoires. On intègre un groupe qu'on ne connaît pas. Les débuts, c'est toujours particulier. L'émotion, c'est toujours quelque chose de très, très fort.»
 
Les favoris à l'Euro
«Il y a forcément des équipes comme le Portugal, l'Allemagne, l'Espagne, l'Angleterre et j'en oublie. C'est une compétition très relevée. Nous, en plus, on a une poule qui est compliquée. C'est une grande compétition internationale, on peut donner des favoris, mais la réalité du terrain et répondre présent le jour J n'est jamais prévu d'avance. Le niveau va être élevé. C'est une compétition qui est ouverte. En plus, on est tous excités à l'idée de jouer dans des stades avec du public. Il y a tout pour vivre des belles émotions.»
 
Un effet bulle sanitaire sur la vie de groupe ?
«On doit s'adapter. Je ne pense pas que cela va changer au niveau de la vie de groupe. On n'aura pas le droit, c'est logique, à des sorties ou à des possibilités de s'évader du contexte. Ce sera à nous de bien nous entendre, de bien faire vivre ce groupe, d'être heureux ensemble, sinon ça va devenir long. A nous de prendre du plaisir à être ensemble.»

«Youssoupha ? C'est un morceau que j'aime bien. On peut toujours chercher des sujets qui divisent. Mais, à Clairefontaine, ce n'est pas un sujet.»