gerard (abdelrafik) (R. Martin/L'Equipe)

Rafik Gérard : «Lens m'a relancé»

Débarrassé de ses pépins physiques, Rafik Gérard (23 ans), ex-espoir du PSG, refait surface à Lens. Alain Casanova est sous le charme de son milieu offensif.

«Votre entraîneur, Alain Casanova a été très élogieux à votre égard :"Gérard a un potentiel extraordinaire. Sans les blessures, il deviendra un grand joueur." Après ça, peut-on trouver le sommeil facilement ?
(Rires...) Oui, c'est vraiment très flatteur. Ce sont des choses qu'il me disait en privé. Il a parié sur moi depuis le début de saison. Au début, ça a été un peu compliqué car il a fallu retrouver des habitudes de haut niveau. Le curseur de l'exigence, j'ai dû le retrouver aussi. Maintenant, Lens m'a relancé, "Casa" a été déterminant. C'est un super coach.
Racontez-nous cette saison.
J'ai dû attendre la 10e journée pour être titulaire. Il a fallu digérer et intégrer pas mal de choses pour gagner en volume, notamment sur les plans physique et tactique. Là, vraiment, je me sens bien mieux. Avec les Coupes, je dois être à 27 matches joués. Je ressens cela comme une saison de transition.

Votre carrière n'a pas été jusque-là, un long fleuve tranquille... Et pourtant, tout le monde vous voyait en haut très vite.
C'est ainsi. C'est mon histoire, je suis déterminé. A 23 ans, j'ai déjà vécu des choses qui me servent. J'ai commencé à 6 ans au Red Star avant de poursuivre ma formation au Racing et à l'ACBB. J'ai intégré l'INF Clairefontaine. Et puis, il y a eu le centre de formation du PSG. Je suis de la génération Kingsley Coman, Youssouf Sabaly, Alphonse Areola... Au PSG, ça ne s'est pas joué à grand-chose, Laurent Blanc a failli me donner ma chance, mais d'autres passaient devant moi (Kingsley Coman ou Hervin Ongenda...). Et puis Carlo Ancelotti est arrivé, il m'a permis de m'entraîner quelques fois avec le groupe pro. Derrière, je me suis blessé (ligaments croisés en 2011), cela m'a évidemment freiné...

Cela doit être difficile pour un jeune joueur...
Evidemment, c'est compliqué parce que pour revenir c'est très difficile. Mais si tu ne crois pas en toi, personne ne le fera à ta place. A Créteil, ça a été une étape, mais là, à Lens, je retrouve réellement mes sensations. Le plaisir est là, mais je dois faire mieux dans l'efficacité. Je dois soigner mes stats pour aller plus haut.
Pourquoi retrouvez-vous du plaisir à Lens ?
Ici, c'est exceptionnel. Le public est merveilleux. Les installations, c'est du haut niveau. Sincèrement en termes de conditions, je préfère être à Lens en L2 qu'à Guingamp en L1. C'est une ville qui respire le football, elle doit retrouver la Ligue 1. Tout le groupe est fixé sur cet objectif. Je discute souvent avec Naim Sliti (Lille), on est un peu dans le même profil. Il pense que mes qualités seraient beaucoup plus mises en valeur dans l'élite. Je sais donc ce qu'il me reste à faire.
Propos recueillis par Nabil Djellit

Ici, c'est exceptionnel. Le public est merveilleux. C'est une ville qui respire le football, elle doit retrouver la Ligue 1.