Mardi dernier face à Brighton, Mason Greenwood a inscrit son 13e but de la saison toutes compétitions confondues. (M. Hewitt/Reuters)

Quinze choses à savoir sur Mason Greenwood (Manchester United)

Annoncé comme LE joyau de Manchester United depuis plusieurs années, Mason Greenwood a fait ses gammes en survolant les équipes de jeunes, même en étant surclassé. Jusqu'à faire son trou en équipe première, avec qui il enfile les perles, pour le plus grand plaisir des Red Devils. Au cas où vous auriez raté le phénomène, FF fait les présentations.

Découvert par accident

Souvent, les belles histoires de footeux commencent par un concours de circonstance. Celle de Mason Greenwood n'y échappe pas. Natif de Bradford, il faisait ses premières classes dans le petit club d'Idle Juniors. Quand un scout de Manchester United vient observer un de ses coéquipiers, il est scotché par le niveau de jeu du petit Mason et le recrute à Manchester.

La Une d'un journal à six ans

Si impressionnant qu'il marquait seize buts lors d'une rencontre qui se solda par une victoire des siens 16-1. Déjà bonhomme providentiel ce qui explique pourquoi à six ans, les projecteurs étaient braqués sur lui. Avec le recul, un tel talent, mais aussi une telle force mentale - on en a connu des joueurs vendus comme le futur grand qui n'ont pas tenu la pression ensuite -, ça force le respect.

Soeur athlète

Andrew, son ingénieur de père, gère sa carrière. Sa sœur, Ashton, en est plutôt éloignée, mais elle partage visiblement certaines prédispositions de son frère. Professionnelle en athlétisme, elle n'a pas (encore) percé au plus haut niveau. Mais elle a quand même battu un record, celui du 100 mètres national féminin en U13. Comme quoi, les records sont une affaire de famille.

Déjà un vieux de la vieille

Aujourd'hui, c'est le minot de l'équipe mais Greenwood porte pourtant le statut d'ancien à Manchester. Et pour cause, le gamin est là-bas depuis ses six ans. Il jouait donc à l'époque en U7, avant de gravir les échelons rapidement mais sûrement (U14, U15, U16, U23, réserve, A). Un destin anglais.

Si jeune et si fort

16 ans, 16 buts. Statistique intéressante qui prend des proportions invraisemblables en la contextualisant. Tous ces buts ont été inscrits en 17 matches de Premier League U18. Largement couronné meilleur buteur de la catégorie (et 4 passes décisives), il avait donc deux ans de moins que ses adversaires. Facile. Un an plus tard, entre les U18, l'équipe réserve et la Youth League, il combinait 26 buts en 30 matches. Avec 8 caviars pour arrondir l'addition, s'il vous plaît. De quoi remporter le trophée du meilleur jeune.

Déjà dans l'histoire

Federico Macheda effacé des tablettes historiques de Manchester United, les supporters des Red Devils ne doivent pas en vouloir à Greenwood. En marquant contre Everton le 15 décembre 2019, il est devenu le plus jeune goleador mancunien dans un match à Old Trafford. Cherry on the cake, il s'agissait du 4000e match d'affilée où Man U alignait un jeune de son centre de formation. Un autre record.

Juste derrière Kubo

2017. Toute l'Angleterre a déjà l'œil sur lui. Logiquement, le magazine spécialisé outre-Manche Match of the day Magazine classe la pépite (presque) tout en haut du classement des futurs grands joueurs. Devant lui, un certain Takefusa Kubo. Trois ans plus tard, l'Anglais semble avoir pris de l'avantage sur son homologue japonais, moins prolifique - mais tout aussi intéressant - du côté de Majorque.

Van Persie comme idole

Le Néerlandais a joué plus longtemps avec Arsenal que Manchester, mais il est resté suffisamment longtemps pour rester gravé dans la mémoire de Greenwood. Ses 58 buts et 21 passes ont inspiré le bambin d'alors. Devenu grand, il est aujourd'hui adoubé par RVP : «Je pense qu'il sera très bon parce que pendant chaque match, il essaie de me copier. Mon style, ma technique, mon pied gauche, ma façon de finir... donc, je suis sûr qu'il finira là comme moi». Il a dû apprécier.

Ambidextre

Les propos sont signés Jesse Lingard, coéquipier à Manchester : «Il sait parfaitement jouer au football, il tire aussi bien du pied gauche que du pied droit. Encore à ce jour, je ne sais pas quel est son pied fort ! Il est capable de marquer des coups francs du gauche, et de tirer les corners du droit.» S'il ne tire pas encore les coups de pied arrêtés chez les pros, il marque bel et bien des deux pieds : 2 du droit et 11 du gauche cette saison.

Le flocage fantôme

L'anecdote est aussi belle qu'insolite. Match retour de huitièmes de finale de Ligue des champions 2018-2019, Manchester United est condamné à l'exploit au Parc des Princes. Problème, l'effectif est décimé, et les (très) jeunes pousses sont de sortie. Dernière arme lancée par Solskjaer, Mason Greenwood rentre à la 87e pour ses premières minutes en pro. Numéro 54 sur le dos, l'Anglais était sur le terrain quand Marcus Rashford offrait la qualification aux siens. Normal, ou presque, quand un détail saute aux yeux lors de la célébration euphorique au poteau de corner. N'ayant jamais joué avec les Red Devils jusque-là, le wonderkid avait tout simplement son maillot... vierge de toutes inscriptions. Il a dû être floqué en vitesse par le service du club parisien. Ce qui explique la typographie différente et le logo du PSG apparent. Un morceau de Paris est donc ressorti gagnant de cette soirée...

Zoomez et admirez le petit logo du PSG dans le 5 du 54 de Greenwood. (Mark Leech/OFFSIDE/PRESSE SPOR/PRESSE SPORTS)

Un premier but renversant

Pour sa première saison pleine en pro, le numéro 26 a su soigner son entrée en inscrivant un très beau premier but. Face à Astana en Ligue Europa, il récupérait la balle sur la droite de la surface, fixait puis enchaînait crochet intérieur, coup de rein et frappe du droit entre les jambes du gardien. Déjà apprécié par Old Trafford avant même ses débuts en A, il s'est définitivement mis les supporters mancuniens dans la poche.

Meilleur que Rooney pour OGS

Si l'entraîneur des Red Devils lui a offert du temps de jeu en pro, c'est qu'il savait où il mettait les pieds. Alerte sur le niveau des jeunes mancuniens, il ne tarit pas d'éloges sur son poulain : «Plus il se rapproche du but, plus il est dangereux. Pied droit, pied gauche, il est un cauchemar pour les défenseurs. J'en ai vu des bons - j'ai joué avec Wayne Rooney. Mais pour la finition naturelle, j'ai rarement vu mieux. Il est d'une classe différente en tant que finisseur, dans et autour de la surface. Il est tellement précis dans sa finition.» De quoi s'assurer une place dans le onze du Norvégien.

Meilleur que Di Maria, Falcao et Alexis

Radamel Falcao, 4 buts. Angel Di Maria, 4 aussi. Un de plus pour Alexis Sanchez. A eux trois, ces grands joueurs ont donc marqué 13 buts sous la tunique mancunienne. En une saison - pas encore finie, bien sûr - Greenwood compte déjà 15 unités. Soit trois de plus que les trois hommes combinés. Un rapport qualité-prix autrement plus intéressant.

Ami fidèle

Pur produit mancunien, il a évidemment noué des liens forts avec d'autres jeunes durant sa formation. Comme Angel Gomes. N'ayant pu trouver un accord avec les dirigeants pour prolonger, Gomes a donc quitté le club le 30 juin. L'occasion pour Greenwood de lui rendre hommage, puisque buteur le même jour contre Brighton. Un A avec les doigts comme célébration, simple, efficace. Et surtout la preuve d'une amitié forte.

Des espoirs toujours plus grands

Annoncé depuis (très) longtemps comme le futur joyau de Manchester United, il est encore plus attendu au tournant maintenant qu'il brille en pro. Performances qui poussent Gary Neville à l'encenser : «Il peut être tout ce qu'il veut être.» Jamie Redknapp embraye : «Je me souviens avoir parlé à Nicky Butt il y a environ huit mois et il a dit que Mason Greenwood était le meilleur jeune joueur qu'il ait jamais vu à Manchester United. C'est une déclaration forte, compte tenu de tous les joueurs qu'ils ont produits, comme la classe de 1992. Il n'y a rien qu'il ne puisse pas réaliser avec son rythme et sa puissance.» Ca promet.

Émile Gillet