mbappe lottin (kylian) (A.Mounic/L'Equipe)

Qui peut stopper Kylian Mbappé ?

Une nouvelle fois prépondérant dans le succès du PSG en finale de la Coupe de France, Kylian Mbappé confirme toujours plus semaine après semaine avec un bilan individuel exceptionnel. Et dire que l'Euro démarre bientôt.

Un phare dans un léger brouillard. Non, le Paris Saint-Germain n'a pas été royal dans une finale où il se devait de l'emporter pour éviter un zéro pointé question trophées en fin de saison en cas d'échec dans la course au titre en Ligue 1, mais, oui, le Paris Saint-Germain a Kylian Mbappé. Et c'est entièrement suffisant. Passeur décisif et buteur (septième pion en cinq matches de Coupe de France en 2020-21) face à l'AS Monaco, le champion du monde 2018 a réalisé une finale d'un très bon niveau. Histoire de claquer un 41e but cette saison et de confirmer qu'il a quasiment sans cesse répondu présent en 2020-21 lorsque Neymar était en tribunes et qu'il devait porter son équipe.

S'il y avait un mot pour résumer la finale de Kylian Mbappé, cela pourrait être "efficacité". Loin d'être omniprésent, notamment dans un deuxième acte où on ne l'a vu que dans le dernier quart d'heure, l'ancien joueur de l'ASM a souvent fait bien, si ce n'est très bien. Pourtant, il peut remercier Axel Disasi d'avoir débloqué sa partie. Car avant l'énorme erreur de l'ancien compère de Yunis Abdelhamid dans la défense du Stade de Reims, Mbappé avait été jusque-là bien muselé par Disasi, justement (9e), et Djibril Sidibé (16e). Il y avait bien cette accélération fulgurante et électrisante depuis sa surface pour éliminer quatre adversaires et se retrouver dans le camp de l'ASM (17e), mais les troupes de Niko Kovac se repliaient bien et déclenchaient très vite le pressing dans les pieds du natif de Bondy pour lui laisser le moins d'espace possible. Jusqu'à, donc, le cadeau de Disasi, la récupération, le coup d'oeil rapide vers Mauro Icardi et l'extérieur du droit qui va bien (0-1, 19e).

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«Tous les clubs se battent pour l'avoir. Nous on l'a eu, on ne l'a plus»

S'il ne faisait pas tout bien (ce centre, alors qu'il était à droite, après avoir dribblé efficacement Guillermo Maripan, était repoussé ; 34e), Mbappé se montrait habile dos au but, pourtant pas une spécialité reconnue chez lui. Car jusqu'à la pause, c'est bien avec les cages asémistes dans son dos qu'il était trouvé. Et très souvent, il sortait une petite talonnade habile ou une petite remise pour permettre à son équipe de progresser (35e, 38e). D'autres fois, Sidibé et consorts ne pouvaient pas faire autre chose que faute (23e, 40e). Il montait en puissance petit à petit jusqu'à la fin du premier acte pour même laisser Djibril Sidibé sur place avec un débordement le long de la ligne dont il a le secret (42e). Monaco parvenait donc bien difficilement à le cadrer. Une ASM légèrement plus conquérante, à défaut d'être franchement précise, contrôlait le cuir après la pause et empêchait Mbappé de vraiment se montrer. Et au contraire d'un Angel Di Maria qui a presque terminé la rencontre arrière droit pour limiter l'influence de Caio Henrique, Mbappé n'était pas obligé d'en faire de même avec Sidibé.

Mais on le sait, Mbappé n'a pas besoin de beaucoup pour faire tant mal et l'action de la 80e minute résume à elle seule l'état d'esprit du joueur, tant critiqué et tant en difficulté il y a encore quelques semaines qu'on sent désormais lancé à pleine balle : servi par Moïse Kean aux trente-cinq mètres, l'attaquant parisien voyait Radoslaw Majecki avancé et armait une inspiration géniale qui aurait mérité mieux qu'une barre transversale. Finalement, il était récompensé, servi sur un plateau, après un déplacement de qualité, par Di Maria, pour mettre fin au suspense d'un petit piqué parfait (0-2, 81e). «La différence, c'est Mbappé, analysait Niko Kovac après la partie. Pour moi, en ce moment, c'est le meilleur joueur du monde. Le second but est fantastique. Mbappé a livré une prestation fantastique. Tous les clubs se battent pour l'avoir. Nous on l'a eu, on ne l'a plus.» Reste que le constat est clair : en 2021, entre ses performances en Ligue des champions, malgré l'échec de Manchester City, et des statistiques qui s'affolent, Mbappé affiche un niveau stratosphérique. Avec toujours ce besoin de gagner, gagner et toujours gagner : «Chaque titre compte pour aller vers l'histoire, a-t-il lancé après la finale. On a envie de faire partie de cette histoire, c'est une super étape aujourd'hui.» On ne parlera pas encore de Ballon d'Or France Football, mais d'une joyeuse promesse quand on sait que l'Euro démarre dans moins d'un mois.