Que deviens-tu : Gaël Danic change de sport

Gaël Danic, l'ancien milieu offensif de Lyon, Grenoble ou Guingamp, vient d'ouvrir à Rennes un complexe de padel, un cousin du tennis.

C’est juste une histoire de nombre. Et de sensation, aussi. Ancien international français chez les jeunes, Gaël Danic a passé sa vie à jouer au football à onze contre onze, que ce soit à Rennes, Guingamp, Grenoble ou même Lyon, une saison (2013-14). Mais juste avant la quarantaine, à l’heure d’entamer une deuxième vie, il a rapidement fait le calcul, et constaté que le compte n’y serait pas forcément en continuant sur cette voie de toujours : «Pour jouer au padel, il faut trouver trois potes ; pour faire un five, il en faut neuf.» Alors il a remisé son envie de monter un complexe de foot en salle et changé d’idée autant que de sport. «Durant toute ma carrière, j’ai toujours pensé à ma reconversion. Même à 22-23 ans, j’y réfléchissais, parce que je me disais qu’il existait un risque de blessure. Je voulais déjà un business à moi, avec l’envie d’ouvrir quelque chose. A une époque, il y a quinze ans, je voulais que ce soit dans le foot, un urban soccer. Ça pullulait, il y en avait partout. J’avais idée de me lancer là-dedans après ma carrière.» Son passage à Valenciennes (de 2008 à 2013) a balayé ses certitudes, entre éclats de rire et gouttes de sueur. Avec quelques collègues lillois (Rio Mavuba, Florian Balmont et Nolan Roux), il découvre là-bas le padel, un dérivé du tennis ludique et agréable qui ne se pratique qu’en double. Quelques années plus tard, de retour dans sa Bretagne pour terminer tranquillement sa carrière (il évoluait la saison passée à Saint-Malo, en N2, après une saison de National avec Laval), il retrouve ces sensations et le plaisir de cette pratique encore toute jeune. «J’avais oublié à quel point c’est sympa. Et là, j’ai tilté : c’est vraiment un sport d’avenir.»

«Plus avec la tête qu'avec les jambes»

Fini le five, il se lance alors dans le projet d’un complexe de padel dans la région, et finit par trouver l’endroit, un ancien… urban soccer non loin de l’aéroport de Rennes et du parc expo. Il ne touchait pas au but pour autant et a dû batailler durant neuf mois. Une longue période ponctuée de démarches qui ont abouti cette semaine avec l’ouverture de Breizh Padel et de ses cinq terrains synthétiques nouvelle génération. Un marathon où l’ancien ailier dit avoir connu «des hauts et des bas». «J’ai trouvé le bâtiment assez vite, les banques, les contacts, mais après, on est entré dans l’administratif. Ce n’est pas très grave, j’avais besoin de retrouver des sensations, besoin de me retrousser les manches...» Une façon de prolonger une vie de compétiteur dont il est parfois malaisé de se débarrasser à la fin d’une première vie trépidante. Dans cette nouvelle activité de chef d’entreprise, Danic a pu construire et avancer, réfléchir et diriger, comme il le faisait balle au pied. Le gaucher a d’ailleurs retrouvé des similitudes raquette en main. «On y joue bien plus avec la tête qu’avec les muscles. C’est un sport où il faut être ingénieux et trouver les bonnes trajectoires rectilignes pour battre son adversaire. Il y a un petit côté stratège !» Une façon de démontrer que ce sport n’est pas réservé à une élite mais peut séduire tous les publics. D’ailleurs, environ 80 000 personnes sont adeptes du padel en France, un chiffre en constante progression.

Arnaud Tulipier