rico (sergio) (S.Boue/L'Equipe)

Prof d'espagnol, tapas, danseur et bosseur : les anciens coéquipiers de Sergio Rico racontent leurs souvenirs du gardien du PSG

Inconnu en France, Sergio Rico va être propulsé en pleine lumière en remplaçant Keylor Navas dans les cages parisiennes face à Leipzig. Pour connaître un peu mieux l'Espagnol, FF a interrogé plusieurs anciens coéquipiers à Seville et à Fulham.

Vingt-quatre : comme le nombre de matches au compteur de Sergio Rico dans sa carrière en Ligue des champions (avec 30 buts encaissés). À bientôt 27 ans -il les fêtera le 1er septembre- l’Espagnol est loin d’être un novice en C1. Oui, cette demi-finale face à Leipzig est certainement le plus grand rendez-vous de sa carrière, mais, comme l’expliquent d’anciens coéquipiers, Sergio Rico est largement capable d’assumer sa mission. L’Andalou a découvert la C1 avec Séville. Avec des phases de poules face à la Juventus, Manchester City, le Borussia Mönchengladbach, Liverpool et même Lyon en 2016 (victoire 1-0 des Sévillans en Espagne et 0-0 dans le Rhône). Rico a également disputé deux huitièmes de finale, face à Leicester (élimination 2-0 au retour malgré une victoire 2-1 à l’aller en 2017) et surtout face à Manchester United avec la qualification à Old Trafford grâce à Wissam Ben Yedder en 2018 (0-0 ; 2-1). Le tout, en ajoutant 11 rencontres de Ligue Europa lors de la campagne victorieuse du Séville en 2014-15 avec un ultime succès 3-2 en finale sur Dnipropetrovsk. Il compte d’ailleurs trois trophées en C3 à son palmarès avec Séville. En 2018, après 114 rencontres de Liga et donc ces différentes expériences européennes, Rico filait à Fulham. D’abord sur le banc, il gagnait sa place mais ne pouvait empêcher la descente en Championship. Cinq coéquipiers croisés en Espagne et en Angleterre se souviennent de lui.

Stéphane Mbia* : «Mon prof d'espagnol»

«Il a quand même été le gardien du FC Séville qui est un très grand club. Durant le parcours en Ligue Europa en 2014-15 et la finale contre Dnipropetrovsk, la confiance qu’il dégageait nous a aidés. Là-bas, il est très respecté et beaucoup aimé. C’est un super mec, un super coéquipier. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Il a un peu été mon professeur d’espagnol. Il m’a beaucoup aidé à apprendre la langue. Il me corrigeait beaucoup à chaque fois que je faisais une erreur. Il parle très bien français aussi. C’est un très bon gardien et quelqu’un de travailleur. Je suis régulièrement en contact avec lui. C’est aussi un grand mangeur de tapas. Il adore ça. Il peut en manger encore et encore.»

*Coéquipier de Sergio Rico au FC Séville.

Maxime Le Marchand* : «Un grand bosseur»

«C’est un grand bosseur. Au début, il ne jouait pas. Il a eu sa chance, et à ce moment-là, il a réussi à s’imposer, à faire de bons matches. Il est assez grand, mais il plonge assez rapidement au sol. Balle au pied, il est également très bon. Niveau personnalité dans le vestiaire, il s’entend très bien avec tout le monde. C’est un super mec. J’étais très étonné qu’il apprenne la langue anglaise aussi rapidement. Il a su vraiment s’intégrer. Dès qu’on faisait une bonne action ou autre, il avait tendance à dire : "What a player" avec son accent espagnol. C’était marrant. La pression d’une demi-finale ? Je pense qu’il est prêt pour ça. Avec nous, il était prêt à tout moment à répondre présent dès qu’il avait sa chance, dans n’importe quelles conditions. Il aura plus de pression sur cette demi-finale, mais je pense qu’il peut la gérer.»

*Coéquipier de Sergio Rico à Fulham.

André-Frank Zambo-Anguissa* : «Il n'attend que ça»

«Je me souviens qu’il était très réservé, plutôt calme dans le vestiaire, très poli et très gentil. Il est avant tout très travailleur. Il déteste perdre et je me rappelle qu’il n’aimait pas prendre de buts, même un seul, que ce soit aux entraînements spécifiques, en travail de finition ou pendant les petits jeux. Je le trouve excellent sur sa ligne, très imposant et rassurant dans le but. Après, je pense qu’il est comme tout footballeur, il a besoin de confiance pour donner le meilleur de lui-même. Il a besoin de sentir que le coach et ses coéquipiers ont foi en lui comme dernier rempart pour se transcender. Je pense honnêtement qu’il n’attend que ça, de jouer des matches importants. Je sais qu’il est conscient de l’enjeu et qu’il donnera tout pour que son équipe gagne. Quand on est footballeur, ce sont des matches qu’on ne veut pas seulement jouer, mais gagner. Un esprit de compétitivité doit t’habiter car comme on dit en NBA, c’est le money time. C’est là que des destins s'écrivent. Si j’ai un conseil à lui donner, c’est de prendre beaucoup de bonheur car c’est son moment. Prendre du plaisir et tout faire pour sortir de ce match sans regret, tout en sachant qu’il aura tout donné. Je sais qu’il est capable de laisser son empreinte sur cette demi-finale, porte d’entrée pour la quête du Graal de tout footballeur professionnel. Je lui souhaite bonne chance.»

*Coéquipier de Sergio Rico à Fulham.

Sergio Rico face à Sadio mané, la saison dernière sous les couleurs de Fulham. (PRESSE SPORTS)

Neeskens Kebano : «Il danse à sa façon»

«Ce qui m’a marqué, c’est son professionnalisme. Tu ne gagnes pas trois Ligues Europa par hasard. Il travaille beaucoup et très dur. C’est le genre de joueurs que tu vas voir s’épuiser en salle de gym en dehors des séances d’entraînement. Il sait faire la part des choses : sur le terrain, il est très sérieux. Ce n’est pas un gros caractère, le mec que tu vas voir gueuler mais il va toujours faire son travail. En dehors du terrain, c’est une autre personne. Il va rigoler, faire des blagues. C’est un bon vivant. Il va même danser... mais à sa façon, parce qu’il ne sait vraiment pas danser (Il rit.). Il est vraiment simple. Un bon gars. Il aime beaucoup les montres aussi !»

*Coéquipier de Sergio Rico à Fulham.

Floyd Ayité : «La pression, il sait ce que c'est»

«Un garçon adorable, respectueux, travailleur. Un très bon partenaire et un bon mec d’équipe. Je me rappelle qu’il n’était pas arrivé en tant que numéro 1. Même si on ne communiquait pas toujours avec la barrière de la langue, il était très ouvert, et même chambreur. Mais il est très patient, bosseur et il sait saisir les opportunités. D’ailleurs, il a fini la saison dans les buts et il avait terminé plusieurs fois homme du match malgré la descente. Il arrivait d’Espagne en Angleterre. Quand on fait appel à lui, il répond toujours présent. Donc à ce niveau-là (avec la demi-finale de Ligue des champions), je n’ai pas d’inquiétude. La pression, il sait ce que c’est et il a les qualités d’un gardien de haut niveau. Je ne me fais pas de souci, je pense qu’il répondra présent.»

*Coéquipier de Sergio Rico à Fulham.

Timothé Crépin