L'actuel président de Fenerbahçe estime que les supporters ont vécu un traumatisme. (Huseyin Caglar /Presse Sports)

Prison à vie en Turquie pour de fausses accusations de matches truqués

Trois personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu'à 2 000 ans de prison dans une affaire de fausses accusations de matches truqués, visant notamment Fenerbahçe, qui avait secoué le football turc en 2011.

Un ancien chef de la police, un ancien policier et l'ancien président d'une chaîne télévisée ont été condamnés vendredi par un tribunal d'Istanbul à des peines allant de 161 ans à 1 972 ans de prison pour « aide à une organisation terroriste », « faux et usage de faux », « diffamation » et « violation du secret des communications privées », a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Ils ont été reconnus coupables d'être derrière de fausses accusations de corruption et de matches truqués visant notamment Fenerbahçe, l'un des trois plus grands clubs du pays, dont le président a été condamné et emprisonné.

Un traumatisme pour les supporters de Fenerbahçe

Aziz Yildirim, qui a dirigé Fenerbahçe de 1998 à 2018, a écopé en 2012 d'une peine de six ans et trois mois de prison et passé un an en détention. Il a toujours clamé son innocence et dénoncé un complot orchestré par le mouvement d'un prédicateur exilé aux États-Unis, Fethullah Gülen. Il a été acquitté lors d'un nouveau procès en 2015.

L'affaire a été vécue comme un traumatisme par les supporters de Fenerbahçe, dont un grand nombre soupçonnait le gouvernement d'être à la manoeuvre, un sentiment renforcé par l'alliance qui existait alors entre M. Gülen et Recep Tayyip Erdogan. Mais M. Gülen est depuis devenu la bête noire du président turc qui l'accuse d'avoir ourdi une tentative de coup d'État en 2016.

« Aucun verdict ne peut être à la hauteur de ce que Fenerbahçe et ses millions de supporters ont vécu au cours de ce long processus »

Ali Koç, l'actuel président de Fenerbahçe

Les trois hommes condamnés vendredi étaient accusés d'appartenir au mouvement de M. Gülen, désormais qualifié de « terroriste » par Ankara, et d'avoir fabriqué de faux documents pour mettre en cause M. Yildirim.

Près d'une centaine de personnes avaient été condamnées en première instance. Fenerbahçe avait été exclu par la Fédération turque de football de l'édition 2011-12 de la Ligue des champions.

« Aucun verdict ne peut être à la hauteur de ce que Fenerbahçe et ses millions de supporters ont vécu au cours de ce long processus », a réagi vendredi l'actuel président de Fenerbahçe, Ali Koç. « Il reste un grand nombre de personnes et d'instances à qui nous avons à réclamer des comptes », a-t-il ajouté.