13th February 2021 - Premier League - Manchester City v Tottenham Hotspur - Bernardo Silva of Manchester City - Photo: Simon Stacpoole / Offside. (Simon Stacpoole/OFFSIDE/PRESSE/PRESSE SPORTS)

Premier League : Bernardo Silva, l'huile essentielle dans le moteur de Manchester City

Revenu à son meilleur niveau cette saison, Bernardo Silva est un des principaux garants de l'harmonie collective de Manchester City. Souvent dans l'ombre mais toujours au bon endroit pour sublimer le jeu de l'équipe de Pep Guardiola.

Pep Guardiola ne cesse de le répéter ces dernières semaines. Le tournant de la saison de Manchester City a eu lieu après le nul concédé face à West Brom, le 15 décembre dernier (1-1). «On aurait pu gagner, mais après le match je me suis dit : "Je n'aime pas la façon dont on joue, peu importe les résultats, je ne reconnais pas mon équipe", lâchait-il la semaine passée dans un entretien avec Rio Ferdinand pour BT Sport. Donc on a renoué avec nos principes. Des ailiers haut et écartés, beaucoup de pressing au milieu, courir comme des animaux sans le ballon et être plus calme avec, plus de passes....» Plus de Bernardo Silva, aussi. Titulaire seulement quatre fois jusqu'à mi-décembre, le Portugais n'a depuis suivi que deux rencontres de Premier League depuis le banc, au coeur de l'incroyable série qui a placé les Citizens dans un confortable fauteuil en tête du classement. Coïncidence ou non, ces deux matches ont sans doute été les moins aboutis de son équipe, face à West Ham (2-1) puis contre Manchester United (0-2).

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Mister «pausa»

Comment résumer l'importance retrouvée de l'ancien Monégasque dans le système de City ? Par sa capacité à structurer l'ensemble, dans le positionnement comme dans l'utilisation du ballon. Au poste de relayeur droit, celui qu'il occupe le plus souvent, le soyeux gaucher est notamment celui qui amène de l'énergie par ses courses, et compense les mouvements de Joao Cancelo au coeur du jeu. Contre Chelsea (3-1, le 3 janvier) comme face à Liverpool (4-1, le 7 février), deux succès marquants pour son équipe, il a d'ailleurs accompli la plupart de ses actions proche de la ligne, quasiment dans un rôle de second latéral droit. Toujours au bon endroit, utile, équilibrant, capable également d'aller signer un but et une passe décisive de la tête au milieu de la défense du Borussia Mönchengladbach lors du huitième de finale aller de Ligue des champions (2-0). «Il est tellement intelligent, appréciait son manager le mois dernier. Il peut jouer partout, même numéro 6, il comprend parfaitement le jeu, sait ce qu'il a à faire quelle que soit sa position. Je suis plus que ravi de ce qu'il fait. On a besoin de lui.»

Dans sa quête absolue de «pausa», de maîtrise du tempo, de calme, de redoublements de passes pour mieux user l'adversaire, Guardiola a (re)trouvé un allié idéal en Bernardo Silva, relais discret mais essentiel («Tout ce qu'il fait, il le fait incroyablement bien»). Capable de ralentir le rythme pour mieux l'accélérer. Un rôle que personne d'autre ne sait interpréter aussi bien à City, pas même Kevin De Bruyne. «Kevin offre quelque chose que Bernardo ne peut pas offrir, et inversement, expliquait Guardiola récemment. Nos transitions sont meilleures avec Kevin parce qu'il est unique au monde, et sans lui il y a plus de calme dans notre jeu. Parfois, on a besoin de plus de passes et Bernardo a les qualités pour conserver le ballon dos au jeu, faire trois ou quatre touches avant de le redonner...» Voilà pourquoi, en partie, Manchester City n'a pas trop souffert de l'absence sur blessure du Belge au début de l'année civile.

Si Ilkay Gündogan a eu tout le loisir de se projeter dans la surface adverse pour faire exploser ses stats (12 buts lors de ses 17 derniers matches de Premier League), si Joao Cancelo est devenu une arme absolue en s'insérant au milieu lorsque son équipe construit ses attaques, c'est aussi parce que Bernardo Silva oeuvre en coulisses, à l'abri des regards, tel un marionnettiste. Avec le retour de KDB dans l'équation, Pep Guardiola se retrouve avec pléthore d'options pour associer ses deux maîtres à jouer dans son 4-3-3 ultra-modulable. Autour de Rodri, sur une aile, en position de faux avant-centre... Selon le contexte et l'adversaire, le coach catalan peut diversifier ses animations à sa guise autour de son tandem belgo-portugais. Pour son plus grand plaisir. «Où qu'ils soient sur le terrain, ils jouent pour l'intérêt de l'équipe, c'est pour ça qu'ils sont si constants. C'est tellement bénéfique pour moi. Parfois, on a besoin de l'un plus bas, de l'autre plus haut, ça dépend des mouvements de l'adversaire, de chaque match.» Ce qui ne varie pas, en revanche, c'est le constat fait à plusieurs reprises par Guardiola au sujet de son chouchou, qui avait connu un exercice 2019-20 bien plus tourmenté : «Il est de retour.»

«Parfois, on a besoin de plus de passes et Bernardo a les qualités pour conserver le ballon dos au jeu, faire trois ou quatre touches avant de le redonner...» (Pep Guardiola)