Pierre Sagna (L'Equipe)

Pierre Sagna : «Je me suis recruté au Real dans FIFA 16»

Il s'appelle Sagna, évolue latéral droit mais au Moreirense. Entretien avec ce Franco-Sénégalais de 25 ans qui se fait un nom au Portugal et... sur sa Playstation.

«La première question s’impose : Sagna, un lien avec Bacary ?
Non, aucun. On me pose souvent la question et les journalistes au Portugal se demandent souvent si je suis de sa famille mais non. Cela dit, c’est une référence. Il est en place au très haut niveau depuis un moment et il faut savoir respecter ça. Ici, on m’appelle souvent "Sague na".
 
Parlez-nous un peu du Moreirense, votre club qui lutte actuellement pour le maintien en Liga portugaise…
C’est un club sain, situé dans le nord du Portugal. C’est l’un des critères qui m’a fait signer ici. Beaucoup de clubs portugais ne paient pas tous les mois. Ici, chaque 8 du mois, ça tombe.
 
Comment occupe-t-on ses journées à Moreira de Conegos ?
Les joueurs qui sont seuls, sans leur famille, sont hébergés dans le même hôtel. On sort de temps en temps boire un café. La vie est sereine, calme. Je passe pas mal de temps devant la Playstation, à FIFA 16.

Et vous jouez avec quelle équipe ?
Le Real Madrid, c’est la meilleure équipe dans le jeu.
 
Et vous vous êtes recruté au Real ?
Oui ! (rires) Pour pouvoir gagner, je me mets sur le banc et quand je mène 3-0, là, je me fais rentrer.
 
Votre aventure portugaise a débuté en 2011 à Chaves en 3e division. Comment vous êtes-vous retrouvé là-bas ?
Je sortais du centre de formation de Valenciennes. Je devais y signer pro mais le club a recruté un latéral droit et ça ne s’est pas fait. Mon agent, Joseph Mohan, m’a parlé de ce défi. Le club avait pour objectif de retrouver l’élite. Je n’avais rien d’autre de concret et j’ai accepté. Je ne connaissais rien du tout de Chaves mais je me suis vite adapté. Je n’étais pas venu seul : Vincent Pullicino qui est aujourd’hui à Dijon était venu avec moi mais il est parti en janvier, il a craqué. Je ne regrette pas du tout mon choix. J’y ai notamment eu Norton de Matos comme entraîneur. Il a été très important dans mon intégration. Il parle français et c’est vraiment quelqu’un de bien.

«Au Portugal, on peut porter le numéro qu'on veut, alors j'ai choisi le 95, en hommage à Sarcelles»

«Je me dis que si je continue comme ça, j'aurai peut-être ma chance avec le Sénégal»

Pourquoi portez-vous le 95 au Moreirense ?
Je suis né au Sénégal mais à l’âge de dix ans je suis arrivé en France, à Sarcelles. Contrairement à la France, au Portugal on peut porter le numéro qu’on veut alors j’ai choisi le 95, en hommage à Sarcelles.
 
Quel est votre objectif personnel ?
Aider le club à se maintenir et jouer, le plus possible. Les choses se passent plutôt bien pour moi. La Liga portugaise est suivie. J’espère enchaîner les matches, me montrer et faire le grand saut.
 
Votre rêve, ce serait de jouer où ?
En Angleterre… J’ai cet objectif depuis longtemps.
 
La sélection, vous y pensez ?
Aujourd’hui, la plus accessible est celle du Sénégal. Je ne me prends pas trop la tête avec ça mais je me dis que si je continue comme ça, j’aurai peut-être ma chance.»
 
Nicolas Vilas (MCS)