padovani (jean daniel) (L'Equipe)

Padovani : «Je ne pouvais pas rêver mieux !»

Ancien gardien d'Angers et de Dijon, Jean-Daniel Padovani s'est engagé le mois dernier avec le CA Bastia, où il cumule les casquettes d'entraîneur des gardiens de l'ensemble du club et de troisième portier de l'équipe première, repêchée en National. Après deux ans compliqués passés à la Réunion, "Pado" savoure la chance qui lui est offerte.

On avait (presque) perdu la trace de Jean-Daniel Padovani depuis la fin de son aventure à Dijon, en 2012, où sa mésentente avec Patrice Carteron l'avait poussé vers la sortie. Depuis trois ans, l'affable gardien de but avait touché à tout : quelques matches avec l'équipe de France de beach soccer, des essais infructueux aux Etats-Unis et une signature à Saint-Pierre, en première division réunionnaise. «Après mon année de merde à Dijon, j'avais besoin de couper, de sortir de ce foot business si différent de ce que j'avais connu à mes débuts, qui ne ressemble pas aux valeurs que j'ai, explique le joueur de 35 ans. À La Réunion, j'ai pu voir autre chose tout en étant dans le foot, même si là-bas c'est très, très différent. Et une fois que toute la merde était évaporée, j'ai fait le point, et j'avais besoin de revenir en métropole.»

Alors quand Stéphane Rossi, manager général du CA Bastia, l'a contacté pour prendre en charge l'ensemble des gardiens de but du club («des débutants aux professionnels»), tout en remplissant le rôle de troisième portier de l'équipe première, "Pado" a sauté sur l'occasion : «Dans le foot, tu sors du milieu une semaine et on t'oublie, alors plus de deux ans... C'était un peu inespéré, d'ailleurs j'étais prêt à jouer en DH. Ce n'était pas une question d'argent mais de passion. Ça a failli se faire avec le Sporting Toulon, mais quand Stéphane Rossi m'a appelé, je n'ai même pas négocié ! Apporter mon expérience, entraîner des gardiens mais aussi continuer à jouer : c'est exactement ce que je cherchais, je ne pouvais pas rêver mieux ! Tout est réuni, d'autant que je voulais venir en Corse, d'où je suis originaire. C'est aussi un projet de vie.»

«Tu sors du milieu une semaine et on t'oublie, alors plus de deux ans...»

D'une île à l'autre, Jean-Daniel Padovani a retrouvé un épanouissement certain. Et se réjouit d'avoir retrouvé au CAB, repêché en National suite au renoncement du Poiré-sur-Vie, une proximité qui lui est chère. «Quand je me suis mis d'accord avec Christian (Bracconi, l'entraîneur), il n'y a pas un membre du staff qui ne m'a pas appelé pour me souhaiter la bienvenue. J'ai senti qu'on avait besoin de moi. Et déjà, par expérience, je sais que si tu as ça en plus d'un groupe franc et soudé, tu as gagné.» Reste maintenant à remplir son nouveau rôle. Et ça lui tient à coeur. «Si j'ai fait seize ans chez les pros et que je ne transmets pas, ça sert à quoi ? C'est bidon ! Le foot c'est du partage, des échanges, du plaisir...»
 
Cédric Chapuis (@cedchapuis)
 

À La Réunion, il avait ouvert un centre de bien-être

Continuer a assouvir sa passion tout en transmettant son expérience (plus de 300 matches au compteur, de la L1 au National), Padovani aurait aimé le faire à Saint-Pierre. «J'ai pu le faire quelque temps mais quand tu arrives, que tu es un ancien pro, ils ont l'impression que tu viens pour leur voler leur argent, leur place... Je l'ai accepté, mais à un moment tu bloques mentalement parce que les perspectives ne sont pas les mêmes...» Alors l'ancien gardien de Martigues, Nice, Rouen, Cannes, Angers et Dijon a même changé d'univers en... ouvrant un centre de bien-être en centre-ville, sur le front de mer. «Il fallait que je vois autre chose. J'ai passé des formations et je travaillais en binôme avec ma femme, qui est coach sportive. Ça m'a plu, on avait pas mal de clients, ça marchait bien, mais l'adrénaline, la compétition, ça me manquait trop... J'ai grandi là-dedans, tous les jours tu gagnes ou tu perds ! Il fallait que j'en sorte un peu mais ça a fini par me manquer, donc on a vendu et on est rentrés.»

«Si j'ai fait seize ans chez les pros et que je ne transmets pas, ça sert à quoi ?»