nguette (opa) (HERVIO JEAN MARIE/L'Equipe)

Opa Nguette (Metz) : «À moi de me réadapter à ce rôle d'avant-centre»

Replacé en numéro 9 mi-octobre, Opa Nguette s'est vu confier la délicate mission de compenser la blessure d'Ibrahima Niane à la pointe de l'attaque messine. L'attaquant Grenat a pris le temps de raconter ce changement de poste à FF et d'expliquer ce que son club et lui peuvent encore améliorer pour poursuivre leur bon début de saison.

«Opa, comment traversez-vous cette année très particulière ?
Il fallait s'adapter à tous ces changements. Le Covid, l'absence des supporters... Tout ce qu'on a à faire c'est rester prêt pour être performant en attendant que ça change.

Après 11 journées, le FC Metz est solidement installé en milieu de tableau. Qu'est ce qui explique selon vous ce début de saison très positif ?
Je pense qu'il y a eu une prise de conscience du groupe sur nos capacités. On est aussi dans la continuité de la saison dernière où on avait mal débuté le Championnat. Mais sur les derniers matches avant l'arrêt du mois de mars, on était bien revenus. Depuis la reprise, on a maintenu la dynamique. On a commencé par trois défaites (Paris, Lille, Monaco), mais on s'est dit qu'on avait joué des grosses équipes, qui nous ont battu sur le fil (1-0 à chaque fois). On craquait en fin de match sur des erreurs de concentration. C'est une chose sur laquelle on s'est bien rattrapé.

Vous avez ensuite retrouvé Frédéric Antonetti sur le banc. Pas de quoi vous perturber ?
Non, on travaille dans la continuité. Il est notre coach principal depuis le début. Pour des raisons extérieures au club, il a dû être remplacé temporairement par Vincent Hognon qui a fait en sorte de maintenir ce fil conducteur. Maintenant que le coach est revenu, on continue sur la même voie. Les deux insistent beaucoup sur le plaisir, la confiance. Ils font en sorte qu'on puisse tous jouer sur nos qualités pour être en confiance. Avec eux, tout le monde fait les efforts pour le collectif.

Depuis le début de la saison, l'équipe est solide défensivement mais a plus de mal devant. Comment l'expliquez-vous ?
Après avoir perdu nos trois premiers matches en encaissant des buts tardifs, on a mis l'accent sur la concentration en défense jusqu'à la fin du match. Ç'a fait effet. Aujourd'hui, on se sent bien sur le plan défensif. Offensivement, c'est vrai que c'est plus compliqué. On a besoin de marquer plus de buts pour s'offrir des victoires plus sereines. On n'est pas assez précis dans les dernières passes et à la finition. C'est aussi simple que ça, il nous faut être plus précis et plus réalistes.

Depuis la blessure d'Ibrahima Niane en octobre, vous êtes exclusivement utilisé dans un rôle axial devant. Comment vivez-vous ce changement ?
Sa blessure était un coup dur. On s'est dit qu'on allait poursuivre ce qu'on faisait pour continuer de progresser et réussir à combler son absence. Il nous a énormément aidé en début de saison, il faut qu'on soit encore plus justes tous ensemble pour maintenir le rythme. Du point de vue individuel, ça change énormément de choses pour moi. Je joue principalement dos au jeu, face à des adversaires directs plus costauds, plus solides dans les duels. Protéger le ballon, aller au duel aérien, ça change beaucoup de mon rôle sur le côté. Mais j'ai toujours aimé jouer dans l'axe. À Valenciennes, j'ai été formé numéro 9. À moi de me réadapter à ce rôle. Et bien sûr de marquer...

«Protéger le ballon, aller au duel aérien, ça change beaucoup de mon rôle sur le côté»

Et après plusieurs matches en pointe, comment vous évaluez-vous ?
Je dois progresser partout ! Jouer dos au but, protéger les ballons, lutter (rires), mon jeu en remise, etc. Beaucoup de points sont à travailler. Je suis frustré de mon nombre de buts. Je dois faire mieux, être plus concentré. Je sais que j'aurais les occasions dans chaque match. À chaque fin de rencontre, on repense à beaucoup de choses, à ce qu'on a raté. Je vais continuer de faire le maximum pour être plus satisfait après les matches.

Qu'est ce que l'équipe doit encore améliorer pour maintenir ce rythme ?
Gagner plus de matches ! On fait beaucoup de nuls parce que justement on ne sait pas mettre le but qu'il faut pour faire basculer la rencontre. Ça s'est vu sur nos dernières rencontres. Si on parvient à être plus tueurs et à faire cette différence, on va encore monter. Et tant qu'on garde cette solidarité sur le terrain, on va continuer d'engranger des points.

En regardant vos résultats, on a l'impression qu'il vous manque un match référence contre une grosse équipe non ?
Oui. On n'était pas loin à Marseille. Ce genre de match pourrait nous faire prendre conscience qu'on est une très bonne équipe. Prendre des points contre ces grosses équipes, c'est aussi un moyen de faire des différences au classement sur la saison. On ne peut pas se relâcher dans ces matches, il faut être solidaires jusqu'au bout, surtout quand on arrive à marquer.

Vous recevez Brest ce dimanche, une équipe qui est un peu à l'opposé en termes de style. Comment est-ce que vous pourriez vous en inspirer offensivement ?
Ce sont eux qui devraient s'inspirer de nous défensivement (rires) ! Il va falloir qu'on soit très attentifs et ne pas laisser filer les occasions. Car je sais qu'on sera solide derrière.»

«S'inspirer de Brest offensivement ? Ce sont eux qui devraient s'inspirer de nous défensivement !»

Quentin Coldefy