(L'Equipe)

On a aimé... ou pas : le débrief de FF pour la 27e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. 27e épisode avec, au programme, un trio Benedetto-Mbappé-Ben Yedder en grande forme, Paredes qui marque des points ou encore Amiens et Saint-Etienne qui sombrent...

On a aimé

Ces "Pichichi" made in France qui sentent bon l'Euro
L'un marque un doublé, l'autre lui répond par un but. Quel plaisir de voir Kylian Mbappé et Wissam Ben Yedder se tirer la bourre pour le trophée de meilleur buteur de Ligue 1. Le Parisien en est à 18 buts, le Monégasque à 17. Une course en chassé-croisé qui relègue Moussa Dembélé, Neymar, Victor Osimhen et Cie à plusieurs longueurs. Et qui, surtout, laisse entrevoir d'énormes bénéfices. Pour l'équipe de France, en premier lieu. Didier Deschamps, en bon compétiteur, doit apprécier que ses deux goleadors ne soient jamais rassasiés.

Le sourire de Pipa
Même lui savait que ce genre de soirée ne se reproduirait que très rarement dans sa carrière. Il y avait quelque chose de rafraîchissant, de plaisant à voir le large sourire de Dario Benedetto vendredi soir au moment où il venait de battre, d'une reprise de volée du gauche très propre, Paul Bernardoni pour la troisième fois de la soirée. Trois occasions, trois buts, parfaitement clinique. De quoi avoir la peau des crocodiles (3-2). Le premier triplé de Pipa en Europe et l'illustration d'un mental solide pour l'Argentin, dans une ville et un club qui demandent certaines qualités à ce niveau. S'il n'a inscrit "que" quatre buts en Championnat entre le 4 octobre et le 27 février, Benedetto n'a visiblement pas lâché. Avec un soutien sans faille de ses coéquipiers et surtout d'André Villas-Boas. Et un triplé comme récompense. Pour, mine de rien, 28,2% des buts marseillais en Ligue 1 cette saison. Depuis le temps que l'OM attendait un numéro 9 comme lui.

Un Rajkovic princier
Certains supporters du Stade de Reims se sont certainement dits que Predrag Rajkovic pouvait mériter une statue à côté de celle de l'idole Raymond Kopa sur le parvis du stade Auguste-Delaune en Champagne. Car si Reims a pris un point à Monaco, et, en passant, a de nouveau enquiquiné une équipe majeure de Ligue 1, il le doit en premier à son gardien. Six arrêts à Louis-II, dont cette parade complètement dingue à la 93e minute devant Stevan Jovetic. Après un léger creux en début d'année 2020, Rajkovic (17 buts encaissés en 26 matches) retrouve le (haut) niveau qui faisait de lui une des révélations de la saison sur sa ligne. Acheté pour quelques millions d'euros l'été dernier au Maccabi Ten-Aviv, le portier serbe, seulement 24 ans (!), est en train de faire monter sa cote en flèche. Jusqu'où ?

La passe "Ligue des champions" de Paredes
Soixante-quatorze minutes. C'est le temps qu'il aura fallu attendre (on n'exagère à peine) pour voir l'un des deux milieux de terrain axiaux du Paris Saint-Germain jouer vers l'avant avec assurance et précision. Et cet éclair est venu d'un remplaçant. Deux minutes après son entrée en jeu, c'est en effet Leandro Paredes qui, d'une jolie passe claquée venue casser les lignes dijonnaises, mettait Julian Draxler sur orbite. Dans la foulée, l'Allemand servait Kylian Mbappé qui permettait aux Parisiens de faire le break. En quelques secondes, l'Argentin ramenait ceux qui avaient tenté d'occuper le rôle de dépositaire du jeu tant bien que mal (Marquinhos et Idrissa Gueye pour ne pas les citer) à leur condition : celle de lieutenants à même de délester un coéquipier plus clairvoyant de certaines tâches. Et Paredes pourrait bien être cet homme, si Thomas Tuchel lui en donnait le droit.

Le show Téji Savanier
Alors que l'on assistait à un match fermé et que l'on commençait à envisager une soirée sans but à la Mosson, le Montpelliérain de naissance s'est occupé d'à peu près tout : de transformer un pénalty obtenu par Vitorino Hilton (57e, 1-0), de faire se lever les foules après une frappe soudaine difficilement repoussée par Matz Sels (58e), puis de parachever le succès des siens après que Gaëtan Laborde a doublé la mise (61e). Sur l'action, l'ancien Nîmois transperçait le milieu de terrain du RCSA tout seul comme un grand avant de marquer depuis les 20 mètres (65e). Le mouvement provoquait une longue et belle ovation de 12 000 spectateurs enamourés et venait souligner à quel point le numéro 11 faisait partie du gratin lorsqu'il était à ce point en jambes. On en redemande !

On n'a pas aimé

Le coup de moins bien de Larsonneur
Au sortir d'une superbe prestation face à l'OGC Nice en fin d'année dernière, Gautier Larsonneur figurait un peu plus haut dans le traditionnel débrief de FF. Le portier brestois était alors en feu et ses prouesses nous régalaient, semaine après semaine. Trois mois plus tard et puisque tout va très vite dans le football, le dernier rempart finistérien paraît beaucoup moins infranchissable. Déjà loin d'avoir été exempt de tout reproche sur la pelouse des Aiglons la semaine passée, sa responsabilité est à nouveau engagée sur le but de la victoire angevine à Francis-Le Blé. Alors qu'il a, sur la séquence, semblé s'attendre à tout sauf à une frappe de Stéphane Bahoken au premier poteau, Larsonneur a mal bouché son angle et en partie coûté quelques points potentiellement précieux à ses coéquipiers. On souhaite donc au gardien de vite se ressaisir, pour ne pas qu'une fin de saison plus compliquée invite à relativiser ses (très) bonnes performances passées.

L'apathie amiénoise
Au coup de sifflet final, Thomas Monconduit n'y est pas allé par quatre chemins : «Nous n'avons rien créé. Il y avait des trous partout. Cette défaite fait très mal. Il manque un supplément d'âme. Comment espérer se maintenir avec des matches comme ça ?» Puisque nous aurions certainement pris des pincettes au moment de revenir sur la défaite des Amiénois face à Metz, un concurrent direct, cette déclaration de cet historique de l'ASC tombe à pic. Quinze jours après une prestation (très) encourageante face au Paris Saint-Germain et dans un match pourtant capital pour leur maintien, les joueurs de Luka Elsner n'ont mis aucun des ingrédients nécessaires pour s'imaginer un avenir en Ligue 1. Un état d'esprit aussi surprenant qu'inquiétant, à ce stade de la compétition.

Ce Saint-Etienne inoffensif durant le premier acte
Un derby ça ne se joue pas, ça se gagne. La maxime est connue de tous, et pourtant... 45 minutes durant, les hommes de Claude Puel ont manqué d'à peu près tout sur la pelouse du Groupama Stadium. Et si l'Olympique Lyonnais avait fait preuve d'un peu plus de réalisme, le sort de la rencontre aurait pu être scellé dès la pause. A ce moment-là, les Lyonnais semblaient maîtriser les événements et on les imaginait mal perdre le fil. Mais comme par magie, ces derniers se sont pourtant soudainement mis à reculer un peu au retour des vestiaires, lorsque les Stéphanois se sont enfin décidés à mettre les ingrédients nécessaires à l'obtention d'un résultat dans une telle rencontre. De quoi nourrir l'amertume (et l'inquiétude ?) des supporters des Verts...

L'inconstance des Aiglons et des Girondins
S'ils ne nous ont pas offert leur pire prestation de la saison - loin s'en faut – les hommes de Paulo Sousa et ceux de Patrick Vieira nous ont rappelé à quel point leurs saisons respectives tenaient sur un fil et que la pièce pouvait retomber d'un côté ou de l'autre, selon que ces deux équipes-là bénéficiaient ou non de circonstances favorables. Incapables d'enchaîner deux succès de rang depuis le début de la saison, Niçois et Bordelais sont désormais installés dans le ventre mou et on n'avoue ne pas très bien savoir comment ils pourraient le quitter d'ici la fin du Championnat. Deux déceptions compte tenu des ambitions affichées par les deux clubs au coup d'envoi de la saison.