OM : Dimitri Payet, les faces cachées

Chambreur, piquant, maladroit, Dimitri Payet suscite le débat et interroge sur sa vraie personnalité depuis le début de saison. Mais son image publique est-elle la même dans l'intimité ? FF est allé poser la question à ceux qui le connaissent le mieux.

Olivier Bossard mis à jour le 20 octobre 2020 à 16h00

On a eu le droit à la vidéo sur Twitter après la défaite du PSG en finale de la Ligue des champions. Pour chambrer. On a eu le droit à la déclaration sur les crédits difficiles à payer en cas de baisse de salaire, en pleine crise du Covid. On a eu le droit au montage pour tailler Neymar après la victoire de l'OM sur le club de la capitale en début de saison. On avait déjà eu droit, l'an dernier, au tacle en règle sur Rudi Garcia, son ancien coach à Lille et l'OM («Ça fait bizarre de le voir dans le camp d'en face. Il y a quelques mois, on recevait Lyon et, au vu de sa causerie sur les joueurs lyonnais, les supporters, le président, ça fait bizarre. [...] C'est vrai que je n'aimerais pas qu'il parle de nous comme ça»). Dimitri Payet tient la forme. Personne, ou presque, n'a autant fait causer depuis le début de la saison.

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«Pourquoi il n'aurait pas le droit de chambrer, défend son ancien entraîneur à l'OM, Franck Passi. Ça fait partie du football depuis toujours. Tout le monde lui est tombé dessus pour pas grand-chose.» Dimitri Payet a surtout fait du Dimitri Payet, à entendre ses potes dans le milieu. «Il aimait bien se foutre de notre gueule, mais il nous faisait bien marrer, sourit Rod Fanni. Et en échange, il acceptait complètement de se faire chambrer. Il s'est pris des bonnes gifles. Dimitri est toujours plein de vie, très rigolard.» Aurélien Chedjou joue la même défense : «Dimitri aimait bien chambrer à l'entraînement. Mais ce n'était jamais méchant. Il n'est pas du tout comme ça, ni prétentieux. On s'acharne sur lui avec cette histoire mais c'est un vrai bon garçon. Je lui ai demandé plein de maillots dédicacés pour des amis en Afrique, il a toujours dit oui et l'a toujours fait avec plaisir.»

«Pourquoi il n'aurait pas le droit de chambrer ?» (Franck Passi)

«C'est quelqu'un d'entier»

Le passé n'est pourtant pas toujours flatteur. Au Havre, il se fait recaler du centre de formation. «Il y avait les filles, les sorties, un grave problème en interne», souffle-t-on du côté du HAC. À Nantes, il s'accroche avec Fabien Barthez. À Saint-Etienne, il déclenche un coup de boule à Blaise Matuidi. À Marseille encore, il se prend méchamment la tête avec Mathieu Valbuena et Florian Thauvin. «Dimitri ne fait pas de politiquement correct, explique encore Aurélien Chedjou. Il n'est pas langue de bois, n'hésite jamais à te dire ce qu'il a dans la tête. C'est quelqu'un d'entier tout le temps.»

Capable aussi de reconnaitre ses erreurs. «Il a bien grandi depuis, souffle Jean-Philippe Durand, ancien de la maison marseillaise. Il était un peu écorché vif en début de carrière, mais ce n'est plus le cas. Je vois surtout chez lui une énorme force de caractère. Quand on voit tout ce qu'il a vécu dans sa carrière, il s'est toujours battu, a toujours su rebondir, partout, pour finir capitaine à Marseille. Ce n'est quand même pas donné à tout le monde ! Ça prouve sa force de caractère. Il faut avoir de la personnalité pour ça.» Personne pour contester ça.

Olivier Bossard

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