bender (sven) neymar (A. Mounic/L'Equipe)

Neymar, Meyer, Obi Mikel, Quaison... Les tops et les flops du tournoi olympique de Rio

Ça y est, le Brésil est enfin champion olympique. Un sacre dont Neymar a été l'un des principaux artisans. Obi Mikel et Meyer se sont aussi montrés à leur avantage tandis que le gardien de l'Algérie, le capitaine argentin et le prometteur Quaison ont déçu.

Tops : Neymar, Meyer, Obi Mikel

Le Brésilien, l'Allemand et le Nigérian ont été à la hauteur de l'évènement. Comme un symbole, ils figurent chacun sur le podium, avec leurs sélections respectives.

Neymar a tenu sa promesse

L’attaquant du FC Barcelone l’avait clamé sans aucune hésitation. Repartir du tournoi sans la médaille d’or était impossible à ses yeux. Après des débuts timides face à l’Afrique du Sud et l’Irak, l’attaquant auriverde, comme ses partenaires, est monté en régime. Il a marqué en quart, en demi et surtout en finale, d’un splendide coup-franc qui a trompé la vigilance du gardien allemand. À 24 ans, le poids du brassard n’a pas été trop lourd à porter pour celui qui remporte une nouvelle grande compétition internationale avec le Brésil, après la coupe des confédérations et la Copa America des espoirs. Neymar a pris la responsabilité de tirer l’ultime tir au but. Malgré une course d’élan hésitante, il n’a pas tremblé au moment de tromper Tim Horn, le portier germanique, pour délivrer tout un peuple.

Maximilian Mayer, 20 ans et tout d'un grand

Médaillée d’argent et battue sur une séance de tirs au but, l’Allemagne a réussi son tournoi olympique. Plusieurs jeunes se sont montrés en évidence : Serge Gnabry termine meilleur buteur de la compétition avec six buts, Petersen le suit de près avec cinq réalisations, Ginter de Dortmund a été solide derrière… Mais celui qui a été le plus époustouflant reste le milieu offensif de Schalke 04 : Maximilian Mayer. Positionné en numéro 10, le jeune teuton a été le dépositaire du jeu de sa sélection. Un peu timoré pour son entame dans le tournoi, il a su élever son niveau de jeu lors des matches couperets. Après un triplé contre les Fidji pour se mettre en jambes, il s’est montré décisif notamment en finale : une reprise instantanée sur un centre de Toljan. Avec quatre passes décisives et quatre réalisations dans le tournoi, il a participé au festival offensif (22 buts) de la jeune Mannschaft. Reste désormais à confirmer en club cette saison.

John Obi Mikel, leader d'une génération prometteuse

Si les Nigérians n’ont pas su imiter leurs glorieux aînés de 96, vainqueurs de la médaille d’or à Atlanta, ils n’ont absolument pas à rougir de leur tournoi, où ils ont fini par décrocher la médaille de bronze suite à leur succès 3-2 contre le Honduras lors de la petite finale. Une nouvelle fois, le Nigéria a su prouver sa capacité à faire éclore de jeunes talents notamment en attaque avec Sadiq Umar et Oghenekaro Etebo. Pour mener ce beau petit monde à la troisième place du podium, les Super Eagles avaient décidé de confier les clés du camion à John Obi Mikel, le milieu de Chelsea. Avec 71 sélections, il a su transmettre son expérience et son calme à des jeunes en devenir. Buteur et passeur décisif en quart de finale contre le Danemark, il ne s’est pas caché au moment où le Nigéria avait besoin de lui. Logiquement dépassé en demi-finales par l’Allemagne, le capitaine a répondu présent face au Honduras pour apporter le bronze à son pays.

Flops : Farid Chaal, Victor Cuesta, Robin Quaison

Dans la conquête d'une médaille olympique, ils ont failli. L'Algérien, l'Argentin et le Suédois, chacun à leur manière, sont passés à côté de cette échéance.

Farid Chaal, le boulet de l'Algérie

Dans une poule assez relevée avec le Portugal, l’Argentine et le Honduras, les Fennecs devaient sortir le grand jeu pour se qualifier en quart de finale. Malheureusement pour l’Algérie, avec un seul point en trois rencontres, l’aventure olympique a tourné court au Brésil. L’équipe algérienne ne comportait aucun cadre des A comme Feghouli, Slimani ou Ghoulam, tous retenus par leur club. Ce manque d’expérience a porté préjudice à cette sélection dont le gardien a été le grand artisan, sans doute, de l’élimination … Farid Chaal, 22 ans et portier du MC Alger a été auteur d’un premier match catastrophique contre le Honduras : deux buts sont ainsi pour lui, une tête mal appréciée et surtout un ballon mal capté qui est revenu inexplicablement dans les pieds d’un attaquant hondurien. De nouveau titulaire face à l’Argentine, Chaal s’est montré hésitant et peu en confiance. Ce manque de sérénité a poussé le sélectionneur Schuermann à le laisser sur le banc pour l’ultime rencontre face au Portugal.

Victor Cuesta, capitaine désordonné

Le défenseur central d’Independiente était l’un des trois joueurs de plus de 23 ans à être sélectionné avec l’Argentine. En plus de cet honneur, le joueur de 27 ans a hérité du brassard de capitaine, une lourde responsabilité pour accompagner une génération assez séduisante : Lo Celso, le futur Parisien, Angel Correa joueur de Séville, Calleri, nouvel attaquant de West Ham ou encore le fils de Diego Simeone. Malheureusement l’Albiceleste version 2016 a tourné au fiasco en se faisant sortir dès les poules à la différence de but contre le Honduras. Une élimination surprenante pour une équipe qui s’était parée en or il y a huit ans, emmenée par Lionel Messi. Victor Cuesta est passé à côté de son tournoi : exclu face à l’Algérie il a mis sa sélection en danger. Il s’agit d’ailleurs du premier rouge reçu en tournoi olympique chez les Argentins. Pour la première rencontre face au Portugal, il avait montré de nombreuses largesses défensives qui ont permis aux Lusitaniens de s’imposer 2-0. Des olympiades à oublier pour le rugueux Argentin.

Robin Quaison, symbole d'une Suède sans inspiration

Comme leurs aînés à l’Euro 2016, les Suédois sont sortis sans gloire du tournoi olympique. Avec un nul et deux défaites, le bilan est famélique surtout vu le potentiel assez intéressant de cette équipe. Parmi les joueurs attendus, Robin Quaison, milieu d’origine ghanéenne qui évolue à Palerme, est passé à côté de ses JO. Avec 0 but et 0 passe décisive, il n’a pas pesé sur le jeu de son équipe, en apparaissant timoré lors de ses trois sorties. Ce joueur plutôt à l’aise techniquement n’a pas su reproduire ses performances avec le club sicilien au Brésil. Dans un pays qui a vu récemment Zlatan Ibrahimovic arrêter sa carrière internationale, on cherche un nouveau patron. Pas sûr que Quaison soit encore prêt à endosser ce rôle.

Adrien Mathieu