21st December 2019 - Premier League - Everton v Arsenal - Lucas Digne of Everton gives the thumbs-up - Photo: Simon Stacpoole / Offside. (Simon Stacpoole/OFFSIDE/PRESSE/PRESSE SPORTS)

Mercato : la destination idéale de... Lucas Digne (Everton)

Pisté par Chelsea et Manchester City, adulé à Everton, Lucas Digne conclut actuellement une deuxième saison de très bon niveau en Premier League. Et s'apprête donc, à 27 ans, à faire un choix crucial pour la suite de sa carrière.

«Il est hors de question qu’il puisse partir». Il y a une dizaine de jours, Carlo Ancelotti s’est montré plutôt ferme au moment d’évoquer l’avenir de Lucas Digne. Le manager d’Everton admire son latéral gauche, qui le lui rend bien, mais les Toffees se morfondent en milieu de tableau, alors que l’ancien Parisien se promène dans son couloir gauche. De quoi susciter un intérêt prononcé de plusieurs grosses cylindrées anglaises, Chelsea et Manchester City en tête. Selon ESPN, les deux formations auraient fait de Digne leur plan B s’ils ne parvenaient pas à exfiltrer Ben Chilwell de Leicester cet été. Les Foxes réclameraient pas moins de 75 millions de livres (soit environ 83 millions d’euros) pour laisser filer leur international anglais, âgé de 23 ans.

La stabilité, le meilleur choix à court terme ?

Lucas Digne, lui, affiche bientôt 27 ans (il les fêtera le 20 juillet), déjà cinq clubs depuis ses débuts professionnels (Lille, le Paris-SG, l’AS Roma, le FC Barcelone et Everton), et ne doit donc pas se tromper dans son choix estival. Le natif de Meaux l’a répété à plusieurs reprises depuis son arrivée sur les bords de la Mersey : la Premier League est «le Championnat qui (lui) convient le mieux». Difficile, donc, de l’imaginer changer à nouveau de pays dans les prochains mois. À moins d’un an de l’Euro, opter pour une saison supplémentaire à Everton pourrait même apparaître comme une décision cohérente, réfléchie, d’autant que Carlo Ancelotti entend renforcer son effectif cet été. Ce qui pourrait permettre à Digne de poursuivre sa progression sans mettre son temps de jeu en danger. En deux saisons passées à Everton, Lucas Digne a acquis un certain statut, au point d’être élu joueur de l’exercice 2018-19 par les supporters et ses coéquipiers, ou de s’afficher au centre de la présentation du nouveau maillot de son équipe pour la saison prochaine.

Une référence en Premier League

«Lucas Digne n’est plus simplement un bon joueur qui réalise une grande saison, il est un joueur d’élite qui évolue au niveau qu’on attend de lui», écrivait le Liverpool Echo ces dernières semaines. De quoi se demander, finalement, si Everton n’est pas devenu trop petit pour lui. Avec 7 passes décisives cette saison - meilleur total de sa carrière - le numéro 12 des Toffees est seulement devancé par Andy Robertson (9) chez les latéraux gauche de Premier League. Dans une équipe au jeu offensif beaucoup moins huilé et dotée d’attaquants bien moins efficaces, Digne devance l’Écossais dans la catégories des passes clés (2,17 par 90 minutes, contre 1,63). En distribuant quasiment deux fois moins de passes (39 contre 66 en moyenne par 90 minutes), le Français talonne son voisin de Liverpool dans la catégorie des Progressive Passes (8,96 contre 9,05), celles qui font gagner au moins 9 mètres à son équipe ou arrivent dans la surface de réparation adverse. Dans toutes ces catégories statistiques, Ben Chilwell, lui, est distancé (3 passes décisives, 1,36 passes clés/90mn, 6,14 progressives passes/90mn).

Se servir de ses expériences passées

Le latéral aux 30 sélections sait, désormais, dans quel contexte global il peut s’épanouir au mieux. Au sein d’un effectif pléthorique et ultra-concurrentiel, Lucas Digne n’a pas été en mesure de s’imposer, ni à Paris, ni à Barcelone. Sans démériter, pourtant. Il est question d’identité de jeu, également, et on le voit aujourd’hui s’exprimer de la meilleure des manières dans une approche plus directe, moins basée sur la possession. Pas forcément une question de maîtrise technique, puisqu’il est l’homme sur qui Everton compte pour (se) créer des occasions. Mais Digne a besoin d’espace devant lui et d’un jeu rapide pour s’épanouir, plutôt que de multiplier les passes pour étirer et user un bloc bas. En ce sens, l’intérêt de Manchester City, à l’approche plus méthodique, plus patiente, plus appliquée, pourrait apparaître comme une fausse bonne idée.

Et le meilleur compromis est...

Chelsea. Car Lucas Digne a besoin de retrouver les plus hautes sphères du football européen pour incarner une véritable référence à son poste. Rester à Everton pour y briller en Premier League, pourquoi pas, mais le juge de paix ultime se trouve ailleurs. Si Chelsea conserve sa place dans les quatre premiers du classement, les Blues disputeront la Ligue des champions la saison prochaine. Une condition qui pourrait faire pencher la balance, d’autant que Frank Lampard souhaite remodeler sa défense et que son couloir gauche manque d’un taulier. Au niveau du style de jeu, le mariage semble pouvoir réussir, surtout au vu des profils déjà recrutés par le club londonien (Hakim Ziyech, Timo Werner). Du foot à 200 à l’heure, qui tolère l’erreur mais réclame une énergie constante. On aurait bien envie de voir Lucas Digne s’y intégrer.