zeffane (mehdi) (P.Lahalle/L'Equipe)

Mehdi Zeffane : «J'attends un nouveau challenge»

Libre depuis la fin de son contrat avec le Stade Rennais en juin dernier, Mehdi Zeffane (28 ans) se retrouve sans club. Le latéral droit, champion d'Afrique avec l'Algérie cet été, nous explique cette surprenante situation.

«On vous a laissé sur deux titres majeurs : la Coupe de France avec Rennes, puis la CAN avec l'Algérie. Pourquoi n'avez-vous pas retrouvé un nouveau club depuis votre départ de Rennes ?
C'est difficile à expliquer. Je ne m'attendais pas à me retrouver sans club et à regarder les matches à la télé... Je sortais d'une très belle saison, notamment avec ce sacre continental avec l'Algérie. Mon ex-agent a mal fait son travail. C'est pour cela que j'en suis là...
 
Avez-vous eu des offres ?
J'en ai eu (NDLR : Nottingham Forrest, Montpellier, Espanyol Barcelone). Certaines ne me plaisaient pas, d'autres plus ou moins. Mais au moment de finaliser, à chaque fois, ça bloquait. Et au final, on est arrivé à la fin du mercato sans que je parte sur un nouveau défi.
 
Avez-vous peut-être commencé à vous inquiéter à partir de la mi-août ?
Non, puisque mon ancien représentant me répétait que j'étais libre et que je sortais d'une bonne saison, j'étais donc ce qu'on appelle dans le milieu "un dossier facile". Je lui faisais totalement confiance, et je ne me suis pas ouvert à d'autres acteurs de la profession comme le font beaucoup. Au final, je suis sans club, mais je peux me regarder dans une glace. On apprend toujours...

«La CAN, une aventure incroyable»

Quel est votre quotidien ?
Je travaille avec un coach personnel à Lyon, Fouad Ezbiri. Je m'entraîne six jours sur sept. Il me fait travailler tous les matins pour conserver un maximum de rythme en attendant le mercato d'hiver. Moralement, je suis très serein et très tranquille. J'attends un nouveau challenge, je me prépare pour janvier. Je pense même que cette épreuve va me renforcer encore un peu plus mentalement.
 
Malgré ce trou d'air, il y a eu des moments extraordinaires ces derniers mois. Avez-réalisé que vous aviez remporté la CAN avec votre pays ?
Ce fut une aventure incroyable. C'est toujours gratifiant de gagner un titre avec sa sélection nationale. La CAN est une compétition très difficile à gagner surtout à l'extérieur comme on l'a fait en Egypte. Cela n'a pas été simple, mais je crois que tout le monde s'accorde à dire que l'Algérie méritait ce succès. J'ai eu la chance de jouer des matches très importants contre le Nigeria et le Sénégal.

Zeffane, à droite, sur la pelouse du Caire avec M'Bolhi et Benlamri, en train de savourer le titre de champion d'Afrique. (Oliver Weiken/DPA/PICTURE ALLI/PRESSE SPORTS)

Justement vous êtes titularisé au moment où Youcef Atal se blesse. Des réserves ont été émises sur votre présence face à Ahmed Musa puis Sadio Mané. Djamel Belmadi n'a pas apprécié et l'a fait savoir... Pouvez-vous en dire plus ?
Vous savez, à ce moment-là, je me suis mis dans ma bulle. J'ai essayé de ne pas écouter ce qui se disait à l'extérieur. Lors de la reconnaissance de la pelouse contre le Nigeria, Djamel Belmadi est venu me voir. Il m'a dit : "Ce soir, il va falloir faire fermer les bouches parce qu'il y en a qui parlent mal à l'extérieur." Je me suis concentré sur ce que j'avais à faire. Et puis, quand on intégre une équipe qui tourne bien, c'est tout de suite plus facile. Djamel Belmadi a été déterminant. Il m'a soutenu et l'a fait savoir dans les médias. J'étais déterminé à ne pas être le maillon faible et à lui rendre la confiance sur le terrain. Maintenant, on est préparé depuis toujours pour ça. Quand on est remplaçant, on n'est pas content. Mais quand on joue, il faut aussi savoir assumer.»

«Contre le Nigeria, Djamel Belmadi est venu me voir. Il m'a dit : "Ce soir, il va falloir faire fermer les bouches parce qu'il y en a qui parlent mal à l'extérieur."»

Nabil Djellit