cafaro (mathieu) (L.Argueyrolles/L'Equipe)

Mathieu Cafaro (Reims) : «J'ai envie de montrer que je mérite la place qu'on me donne dans l'équipe»

C'est avec le statut de club qualifié pour l'Europe que le Stade de Reims démarre sa saison de Ligue 1 ce dimanche à Monaco. Si la phase de poules de la Ligue Europa est encore très loin, Mathieu Cafaro et les Champenois l'ont dans un coin de leur tête, sans se prendre pour d'autres. Le milieu de terrain rémois se confie à FF.fr.

«Mathieu, vous vous êtes blessé au début du mois de février face à Nice. Cela fait donc six mois que vous n’avez pas disputé un match de Ligue 1. Cette reprise est-elle spéciale ?
On a fait une longue préparation. On a pris notre mal en patience. Désormais, on a hâte de commencer le Championnat. On est préparés à ça. C’est sûr que la blessure m’a ralenti. Le confinement a joué pour moi. J’ai eu le temps de me soigner et, aujourd’hui, je peux reprendre à 100%.
 
A ce sujet, vous avez été assez embêté par les blessures la saison dernière. Aujourd’hui, où en êtes-vous ?
Pendant le confinement, j’étais en plein dans la blessure et ça m’a fait beaucoup réfléchir. J’ai pris du recul sur tout ça. Cela m’a rendu plus fort. Je me suis bien soigné et, maintenant, j’ai envie de faire une saison pleine.
 
Quel bilan avez-vous envie de faire de cette période du confinement ?
C’était, je pense, une période compliquée pour tout le monde. On ne savait pas vraiment ce qu’était cette maladie. Personnellement, ça m’a permis de beaucoup réfléchir et de mûrir.

Sur quoi par exemple ?
Par rapport au Covid-19, on ne savait pas trop où on allait. Je me posais beaucoup de questions sur ça. De ne plus pouvoir s’entraîner, de ne plus pouvoir toucher le ballon, c’était se rendre compte de la chance de pouvoir aller s’entraîner tous les jours, de disputer des matches, qu’on est vraiment des privilégiés.

«David Guion ? Je sais qu'il est là pour mon bien»

Dans la préparation d’avant-saison, David Guion, votre entraîneur, a souvent l’habitude de vous surprendre et de vous emmener dans des lieux insolites notamment pour la cohésion de groupe : l’a-t-il fait pour cette saison ?
Non, on ne l’a pas eu. On est partis dix jours au Touquet alors que, habituellement, on part une semaine. Le stage a été un peu plus long. Ensuite, on est allés en Autriche et je pense que ça a remplacé le petit séjour de cohésion comme celui de l’année dernière où on était dans des arbres, perchés.
 
David Guion est quelqu’un de spécial pour vous. Quand vous êtes arrivé à Reims, en 2017, il vous avait parlé franchement afin de vous remobiliser. Quelle est votre relation aujourd’hui ?
Une relation proche. On se dit les choses, telles qu’elles sont. On échange. C’est comme ça qu’on avance ensemble. Je sais qu’il est là pour mon bien et qu’il va m’aider au quotidien comme il l’avait fait la première année en me remettant sur le droit chemin. A partir de ce moment, j’ai toujours écouté ce qu’il me dit à la lettre.
 
Si Reims a eu de tels résultats la saison dernière, c’est aussi grâce à son collectif et à un groupe soudé. Le mercato remets un peu tout ça en question avec les arrivées. Parlez-nous de l’intégration de ces recrues ?
Les recrues ont très bien compris l’état d’esprit du groupe, qu’on était un très gros collectif. Ils sont entrés dans le moule, comme on dit. Ils sont bien intégrés et ils savent ce que l’équipe attend d’eux.
 
Fraser Hornby ou Valon Berisha ont-ils quelques capacités en français ?
Pas trop, forcément ! On voit qu’ils essaient d’apprendre, qu’ils veulent faire les efforts pour essayer de nous comprendre.
 
Dans le sens des départs, il y a eu celui d’Alaixys Romao, le capitaine, pour Guingamp. Un coup dur ?
Un coup dur, non, mais ça nous a impacté, forcément. C’était quelqu’un de très important pour nous.

Avec El-Bilal Touré et Xavier Chavalerin, Mathieu Cafaro et les Rémois vont tenter de vivre une saison pleine, avec une expérience européenne. (L.Argueyrolles/L'Equipe)

Dans sa gestion, David Guion fonctionne avec des joueurs qu’il appelle les "majeurs" pour faire le lien entre lui et le vestiaire. Qui a pris la place de Romao ?
On a toujours Yunis (Abdelhamid). C’est notre patron du vestiaire. C’est lui qui est là pour nous épauler.
 
Toujours au rayon des départs, il y a eu celui d’Axel Disasi, que vous retrouvez dès dimanche à Monaco. Avec son départ, comment sentez-vous l’adaptation entre Yunis Abdelhamid et Wout Faes, amené à prendre le relais en charnière centrale ?
Ils ont directement travaillé ensemble dès les premiers matches de préparation. Ils ont peaufiné ça, ils ont très bien travaillé tactiquement. Ça ne perturbe pas l’équipe plus que ça. Wout va nous apporter ses qualités dès dimanche.
 
Sur le terrain, entre les Boulaye Dia, Anastasios Donis, Kaj Sierhuis, El-Bilal Touré, Fraser Hornby, Arbër Zeneli, Dereck Kutesa, Nathanael Mbuku, la concurrence est intense dans le secteur offensif. Est-ce une donnée compliquée à gérer ?
Non, ce n’est pas compliqué à gérer. Justement, ça permet de se motiver encore plus, d’être le plus exigeant envers soi et d’essayer de montrer ses qualités. On apportera tous à l’équipe.
 
Vous partez titulaire dans l’esprit de David Guion. Mais cette concurrence n’est-elle pas une certaine pression en plus ? 
Non. Je n’ai pas de pression. J’ai envie de montrer que je mérite la place qu’on me donne dans l’équipe aujourd’hui. A moi d’être performant.

«Yunis, c'est notre patron du vestiaire.»

A l’heure de reprendre, et après votre sixième place de la saison dernière avec une qualification européenne, sentez-vous que Reims débute cette saison avec un autre statut ?
Non. On ne se donne pas un autre statut. On reste nous-mêmes. On est européens, on va vivre les tours préliminaires à fond. La phase de poules est loin et il y a surtout, avant, le Championnat. On va d’abord s’occuper de ça.
 
Est-ce que vous parlez de cette Coupe d’Europe dans le vestiaire ?
Oui, forcément. Cela vient comme une récompense pour nous. On sort de deux belles saisons et on est très contents d’avoir décroché le tour préliminaire de Ligue Europa. On aura trois matches (NDLR : chaque tour préliminaire sera disputé sur un match sec, et non en aller-retour), il faudra les jouer et les gagner.

Savez-vous quand aura lieu le tirage au sort ?
Le 31 août.
 
Une date bien notée…
On est au courant de tout. On a envie de vivre cette expérience à fond.
 
Une bonne saison pour Reims, ce serait quoi ?
Confirmer nos deux Top 10 des deux dernières saisons. Faire une saison pleine. Si on réalise une troisième année consécutive dans le Top 10, ce sera magnifique.
 
Le président Jean-Pierre Caillot a-t-il fixé une place ?
Non, pas forcément. Mais on va essayer d’aller le plus haut pour qu’il soit heureux.»

«J'ai envie de remettre la barre haute»

Pour vous , la saison dernière avait été bien différente de la précédente : 7 buts en 2018-19 avec 34 matches, 1 seul en 2019-20 avec 13 matches. L’envie est celle-là, de revenir au niveau de 2018-19 ?
La saison dernière, ma préparation avait été tronquée. J’avais eu des problèmes au tendon rotulien. J’étais revenu un peu tard avec le groupe. Là, je fais une préparation complète, comme en 2018-19, donc, oui, j’ai envie de remettre la barre haute.
 
Avec, à titre individuel, quels axes de progrès ?
J’ai envie d’être le plus performant, de faire des matches de haut niveau, être le plus complet sur beaucoup de matches. C’est ce qui me permettra de franchir, je pense, un palier.
 
Niveau placement sur le terrain, on vous voit le plus excentré sur la droite, mais où vous sentez-vous le mieux ?
Je n’ai pas forcément de préférence. J’ai été formé relayeur. Au club, quand je suis arrivé, lors des premiers matches, j’ai joué relayeur avant que le coach ne me mette sur le côté. Je n’ai pas de poste préférentiel. Je jouerai où le coach me placera.
 
La saison démarre. Une question simple : Reims est-il prêt ?
Oui, oui, bien sûr, on est prêts. On s’est bien préparés, on a eu un bon stage au Touquet où on a pu apprendre à découvrir les nouveaux, on est sur la même lignée que la saison dernière et on va essayer de réaliser une très belle saison.
 
La grosse claque reçue en préparation par Bordeaux (0-4) a-t-elle remise certaines choses en question ?
C’était un match de préparation, on passe à autre chose. Il y a deux ans, avant de remonter en Ligue 1, on était allés prendre une claque par Guingamp en amical (1-4). Et pourtant, la saison s’était bien passée. Donc, non, ça ne fait pas réfléchir, le Championnat, c’est complètement autre chose. La vérité, ce sera ce week-end.

«La Ligue Europa ? On a envie de vivre cette expérience à fond»

Timothé Crépin