Martin Mimoun créteil étoile (L'Equipe)

Martin Mimoun (Créteil), Etoile d'Or de National : «Là où j'ai le plus progressé, c'est physiquement»

FF a remis à Martin Mimoun (25 ans) son Etoile d'Or de National. L'occasion de dresser un bilan de sa saison avec Créteil et de faire le point sur sa carrière.

«Qu’est-ce que ça fait d’être reconnu comme le meilleur joueur de son Championnat ?
C’est flatteur. Ça récompense le travail accompli que ce soit cette saison, et les saisons précédentes, donc c’est toujours sympathique ! Je vais la montrer à mes parents et à ma femme, ils vont aimer. Et plus tard, c’est grâce à ça que mes petits-enfants me croiront quand je leur dirai que j’ai joué au foot. 
 
Qu’est-ce qui a fait que vous avez été aussi bon cette année ?
Le fait d’aller en Slovénie (à l’Olimpjia Ljubliana), l’année dernière, a eu beaucoup d'impact sur la saison que j’ai faite cette année. Mentalement et physiquement, ça m’a métamorphosé, dans l’approche du travail, dans les ingrédients qu’il faut mettre au haut niveau, dans le fait de savoir avec quel état d’esprit aborder un match, dans le fait de savoir faire face aux différentes situations. Beaucoup de gens qui m’ont dit que j’allais m’y enterrer. Mais là-bas, je me suis rendu compte que c’était complètement autre chose. Et puis, on a réussi à être champion ! C’est un beau Championnat, et en plus, hors-saison, on a fait des matches amicaux contre des bonnes équipes. On a joué contre Terek Grozny, qui est en D1 russe, l'Udinese, le Chievo Vérone, Hajduk Split…
 

Il y a deux ans, vous étiez à Laval, avec assez peu de temps de jeu. Et vous revenez à Créteil avec un bien meilleur niveau. Quelle est la différence entre le Martin Mimoun de Laval et celui de Créteil ?
Je n’ai pas vraiment changé de manière de jouer. J’ai surtout emmagasiné beaucoup de confiance. Et j’ai beaucoup travaillé, et puis je pense qu’avec l’âge, c’est normal de gagner en maturité. Dans la façon de jouer, ça ne change pas grand-chose. Là où j’ai le plus progressé, c’est physiquement. En Slovénie, j’ai pris 5kg de muscle en douze mois. Et cette année, quand je suis revenu en France, j’ai pris un préparateur physique, à ma charge, pour un accompagnement. On faisait des séances adaptées, y compris pour apprendre à gérer au mieux ma récupération. Ça m’a permis de gommer mes points faibles, et d’être encore meilleur sur mes points forts. J'avais déjà un gros volume de jeu parce que je suis endurant, mais là, je suis plus tonique, et j’ai senti une progression à ce niveau-là. Et puis, ce travail joue aussi beaucoup sur la confiance, avant de jouer les matches. 
 
En début de saison, pensiez-vous atteindre ce niveau ?
On ne peut jamais prévoir ce qu’il va se passer, mais on peut se fixer certains objectifs. Je m’étais plus fixé des objectifs en matière de nombre de matches et nombre de buts, mais pas forcément d’être le meilleur joueur du Championnat.
 
À la fin de saison, il y avait un peu de suspense au classement des Etoiles FF. Vous étiez-vous mis à suivre ça de près ?
Il y a des gens, dans le vestiaire et dans mon entourage, qui m’en parlaient, donc oui, forcément, je regardais. Sur les derniers matches c’était sympa en plus. Avec Tounkara de Châteauroux, c'était serré, mais je n’abordais pas les matches en me disant “allez, il faut que je joue pour avoir avoir l’Etoile”, surtout qu’on était dans une situation délicate au classement. J’abordais les matches en voulant gagner d’abord pour Créteil. 

«Je ne me disais pas "allez, il faut que je joue pour avoir avoir l'Etoile".»

«C'est sûr qu'il y a des choses qui n'allaient pas...»

Vous le dites vous-même, la saison a été délicate sur le plan collectif. Quel bilan en tirez-vous ?
Si on a terminé à cette douzième place, et que les objectifs de début de saison n’ont pas été remplis, c’est sûr qu’il y a des choses qui n'allaient pas… Mais je laisse le bilan aux dirigeants et aux gens compétents.
 
Mais on vous imagine un peu déçu par ce classement, non ?
C’est vrai que jouer le maintien en National, ce n’est pas glorifiant. On aurait tous préféré jouer la montée, mais quand on est dans cette situation, on fait abstraction du contexte et on essaye de gagner les matches pour s’en sortir.

Aujourd’hui, est-ce que vous en savez davantage sur votre avenir ?
Je laisse mon agent gérer cela. La décision, je la prendrai en concertation avec mes parents, ma femme, et mon entourage. Pour l’instant, je suis en vacances. Je ne peux pas trop en parler. (Sourire.) Je suis à l’écoute de tous les projets, mais j’aimerais bien signer avant la reprise, c’est toujours mieux de reprendre en même temps que le groupe. 
 
Quels vont être vos objectifs ?
En fonction du club et du Championnat dans lequel je jouerai, avant la saison, j’établirai une liste d’objectifs, à la fois personnels, et collectifs. Sur le long terme, j’aimerais bien finir ma carrière en ayant joué dans des beaux stades, de belles compétitions, comme tout joueur. Et prendre beaucoup de plaisir.

Propos recueillis par Louis Faure