v.l. Valerii Luchkevych, Marcel Tisserand (Wolfsburg)u000dWolfsburg, 19.09.2019, Fussball, Europa League, Gruppenphase, VfL Wolfsburg - PFK Oleksandrija 3:1 *** Local Caption *** (TimGroothuis/WITTERS/PRESSE SP/PRESSE SPORTS)

Marcel Tisserand (Wolfsburg) avant la reprise de la Bundesliga : «Il ne faudra pas s'attendre à du super football»

C'est à Augsbourg, 14e du Championnat, que le Wolfsburg de Marcel Tisserand redémarre la saison de Bundesliga. L'ancien défenseur de Monaco, Lens et Toulouse raconte cette reprise particulière. Entre excitation et, tout de même, quelques craintes.

«A quel point le foot vous a manqué ?
Cela m'a beaucoup manqué : la compétition, l'adrénaline des matches. Je suis un féru de football, j'en regarde beaucoup à la télé. Donc ça me fait assez bizarre de ne pas pouvoir le faire. Je me retrouve à regarder des reportages... Des choses que je ne regardais pas forcément avant. Je m'intéresse donc un peu à autre chose. On a de la chance, entre guillemets, ici, en Allemagne, que la pause n'a pas duré plus de deux mois.

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Sur une échelle allant de 0 à 10, à quel niveau craignez-vous cette reprise ?
Franchement, je vais dire 5. D'un côté, assez confiant car on n'a pas eu de cas positif dans notre équipe jusqu'à présent. Les entraînements et la quarantaine se sont plutôt bien passés. Et, d'un autre côté, un peu craintif parce que d'autres équipes de Bundesliga ont eu des cas de Covid-19. Une équipe de deuxième division a dû déclarer forfait (NDLR : Le Dynamo Dresde). Donc, forcément, on est un peu craintif à ce niveau-là, de savoir comment vont se passer les rencontres au niveau de la sécurité. Alors un peu mitigé, on va dire. On s'adapte un peu à cette situation inédite. Cela fait quelques jours qu'on est en quarantaine à l'hôtel avec l'équipe pour arriver petit à petit au match. C'est une préparation assez particulière. On a l'impression qu'on est en stage d'avant-saison, alors qu'on est à l'hôtel à Wolfsburg. C'est un peu la même ambiance. C'est assez inédit. Mais on prend toutes les précautions nécessaires.

«On est un peu dans notre bulle, dans notre cocon»

Comment sentez-vous votre équipe face à cette situation ?
Nous, ça va plutôt bien. On s'entraîne normalement depuis pas mal de temps. On n'a pas vraiment eu de coupure, si ce n'est quelques jours où on était à la maison. Le groupe est assez serein. Après, c'est sûr, la situation n'est pas normale, ça parle beaucoup, ça regarde beaucoup les infos pour voir ce qu'il se passe ailleurs. Entre nous, on n'a pas vraiment de soucis. On est un peu dans notre bulle, dans notre cocon. C'est surtout quand on va sortir de ça, quand on va s'ouvrir aux autres, c'est ça qui va être nouveau pour nous on va dire.

Comment s'est passée cette période au niveau des entraînements ?
Au début de l'annonce du coronavirus, on était chez nous pendant cinq jours. On avait un programme individuel fourni par le club. Par la suite, on a commencé à faire des petits groupes d'entraînement, par cinq. On allait au stade et non plus au centre d'entraînement parce qu'il y avait plus de capacité au niveau des vestiaires pour que chaque groupe ait son vestiaire. Chaque groupe avait ses horaires et, dans un premier temps, on ne se croisait pas avec les autres. C'était comme ça pendant deux à trois semaines. Ensuite, on a eu l'autorisation de la Fédération de pouvoir entamer des entraînements collectifs.

Faut-il être prudent face au niveau affiché sur le terrain ce week-end, que ce soit physiquement ou techniquement ?
Au niveau physique, peut-être que certains joueurs auront cette crainte pour ce qui concerne les contacts, de ne pas y aller à 100%. Les duels aériens vont peut-être être joués à 60-70%. Au niveau des coups de pied arrêtés, ce sera curieux de voir comment cela va se dérouler. Il y a plein de choses qui vont être un peu nouvelles. A mon avis, il ne faudra pas s'attendre à du super football. Mais d'un point de vue technique, je pense que le niveau restera correct. La plupart des équipes ont repris assez tôt et puis ça ne se perd pas du jour au lendemain ! Tout ce que je sais, c'est que cette première journée va pouvoir donner quelques réponses sur la suite du Championnat.

«Au niveau des coups de pied arrêtés, ce sera curieux de voir comment cela va se dérouler.»

Personnellement, quelles sont vos ambitions pour cette reprise ?
J'ai disputé 20 ou 21 matches toutes compétitions confondues jusqu'à maintenant (NDLR : 21, dont 14 en Championnat et 6 en Ligue Europa). Jusqu'à aujourd'hui, j'ai un sentiment assez mitigé parce que je m'attends toujours à jouer le plus de matches possibles. Je m'attends à avoir du temps de jeu. On verra ce que le coach va décider. En tout cas, je suis prêt à postuler pour une place. C'est ma troisième saison ici. Je connais bien la maison. Cela fait quatre saisons que je suis en Allemagne. J'ai 27 ans, j'arrive à un moment charnière de ma carrière. On va voir comment se dessine cette fin de saison et on discutera avec les dirigeants pour savoir quelle peut être la meilleure solution pour moi pour les années suivantes.»

«Le huis clos, un sentiment un peu désagréable»

Cette reprise se fera sans supporter : de quoi biaiser un peu la compétition ?
Jouer à huis clos est toujours déstabilisant pour les deux équipes. On a tous déjà joué à huis clos, on sait que c'est un sentiment un peu désagréable de ne pas avoir le soutien du public, de ne pas voir l'engouement, de ne pas sentir les réactions dans le stade quand il y a des mouvements défensifs, offensifs, des corners... On aime bien sentir ça. On ne l'appelle pas le douzième homme pour rien. C'est vrai que ce n'est pas l'idéal de jouer dans un stade vide.
 
Quel est le discours de votre entraîneur ou de vos dirigeants par rapport à la nécessité de résultats ou non face à cette situation particulière ?
On n'était pas trop mal. On est toujours en course en Ligue Europa. On est septièmes du Championnat à un point de la place qui qualifie pour l'Europe. Donc, forcément, on a encore tout à jouer aujourd'hui. Le coach veut nous garder en haleine par rapport à ça. Il reste sept semaines pour arriver à la fin. Soit on prend ces sept semaines en se disant que ça va être long et chiant, soit on le prend par le bon bout, et on y met du nôtre, de l'intensité. Cela ne va pas venir du public, donc il faut que ça vienne de nous. Mentalement, si on se dit que c'est positif, on fera peut-être des choses intéressantes pour se qualifier pour la Ligue Europa comme la saison passée.

«J'ai 27 ans, j'arrive à un moment charnière de ma carrière.»

Timothé Crépin