Aurier (au centre) et le PSG avaient souffert face à Sergio Agüero et City. (A. Mounic/Lâ?™Équipe)

Ligue des champions : Serge Aurier, le 3-5-2 de Laurent Blanc, les petites histoires autour de PSG-Manchester City

Avant de se retrouver en demi-finales de la Ligue des champions, le PSG et Manchester City s'étaient affrontés en quarts il y a cinq ans. Retour sur la confrontation à travers des petites histoires restées mémorables.

Le fiasco Aurier

Le 6 avril 2016, Laurent Blanc avait choisi de relancer Serge Aurier pour le quart de finale aller face aux Citizens de Manuel Pellegrini. Après avoir insulté son entraîneur sur Periscope et «taillé» plusieurs coéquipiers, l'Ivoirien était de retour et titularisé par Blanc à droite de la défense à quatre choisie par le coach parisien au côté de Thiago Silva, David Luiz et Maxwell. Après une première période solide, Aurier avait plongé lors du second acte. En manque évident de rythme, celui qui avait traité son coach de «fiotte», égratigné Ibrahimovic, Di Maria et Sirigu avant de s'excuser et d'être mis à pied avait été à l'origine de l'égalisation de Manchester City (2-2) au Parc des Princes. Il avait raté son contrôle sur une passe ratée de Di Maria, David Silva avait récupéré et quinze secondes plus tard, Fernandinho avait battu Trapp suite à une nouvelle intervention ratée d'Aurier au premier poteau. A la 78e minute, le si décrié joueur des Éléphants avait rejoint le banc, remplacé par Van der Wiel. Le pari Aurier avait accouché d'un fiasco retentissant. Comme au match retour...

L'incroyable et insensé 3-5-2 de Laurent Blanc

Six jours après le décevant score de parité concédé au Parc (2-2, buts d'Ibrahimovic et Rabiot contre des réalisations de De Bruyne et Fernandinho), Laurent Blanc avait concocté une énorme surprise en faisant débuter Paris en 3-5-2. Jamais travaillé, le système installait Aurier comme axial droit avec Thiago Silva et Marquinhos, Van der Wiel et Maxwell en pistons, Rabiot, Thiago Motta et Di Maria au cœur du jeu et Ibrahimovic-Cavani en attaque. Un «plantage» mémorable. Complètement déboussolés, les Parisiens étaient perdus sur le terrain de l'Etihad Stadium, discutaient constamment pour se repositionner. En grande difficulté, Aurier concédait un penalty que ne parvenait pas à cadrer Agüero (30e). Motta blessé après avoir trop tendu la jambe gauche sur une passe mal ajustée d'Aurier, les champions de France repassaient en 4-3-3 à la 44e minute. Mais Aurier, catastrophique, restait en défense centrale avant de laisser sa place à l'heure de jeu sous les sifflets des supporters parisiens. Puis de Bruyne surgissait à la 76e pour placer une magnifique frappe gagnante à l'entrée de la surface (1-0), synonyme d'élimination pour les Parisiens incapables de battre Hart sur trois grosses situations d'Ibra (16e), Silva (64e) et Cavani (80e). «Je suis responsable, j'ai fait l'équipe, j'ai choisi la stratégie, les joueurs. Je prends la défaite pour moi», avait lâché Blanc après la nouvelle désillusion. Un peu plus de deux mois après, l'ancien défenseur central était remercié, quelques mois après avoir pourtant prolongé son contrat jusqu'en 2018...

L'humiliation des Qataris

La rivalité entre le Qatar et les Emirats arabes unis est terrible. Alors, lorsque le PSG, propriété de QSI (Qatar Sports Investments) depuis 2011, avait défié le Manchester City détenu par l'émirat d'Abu Dhabi depuis 2008, la tension était à son maximum. Très compliquées historiquement, les relations ne s'étaient évidemment pas réchauffées entre l'émir Tamim ben Hamad al-Thani et le cheikh Mansour bin Zayed al-Nahyan après la double confrontation. Paris éliminé par son rival et voisin du Golfe Persique, le Qatar avait subi un brutal affront. Nasser al-Khelaifi, le président du Paris-SG, avait vécu la sortie de la C1 comme une humiliation. Cinq ans plus tard, le contexte géopolitique s'est légèrement réchauffé mais la rivalité demeure énorme et le PSG voudra cette fois prendre une éclatante revanche pour s'offrir une deuxième finale majeure consécutive.

Emmanuel Langellier