di maria (angel) neymar (A.Mounic/L'Equipe)

Ligue des champions : Quel PSG à Barcelone sans Neymar et Di Maria ?

Privé coup sur coup de son Argentin puis de son numéro 10 Brésilien, le club de la capitale va devoir innover à quelques jours de retrouver le Barça. FF s'est penché sur ce à quoi pourrait ressembler le onze parisien mardi prochain.

L’hiver européen est là et, comme chaque année ou presque, le Paris Saint-Germain a fait en sorte de respecter ce qui semble devenir une tradition. A l’approche d’une affiche cruciale en Ligue des champions, il a perdu, en l’espace de deux matches, ses deux meilleurs créateurs offensifs. Angel Di Maria d’abord, sorti touché à la cuisse contre l’OM le 7 février. Neymar ensuite, blessé aux adducteurs et contraint de quitter la pelouse prématurément ce mercredi 10 février à Caen. Après à peine un mois sur le banc parisien, Mauricio Pochettino fait déjà face à un immense défi. Celui de compenser des absences plus que majeures pour défier le FC Barcelone dans son antre. Et à en croire les récentes expérimentations du coach argentin, trois solutions pourraient être envisagées.

La plus probable

Depuis l’arrivée de Pochettino, le PSG a déjà dû évoluer à cinq reprises sans sa star brésilienne d’entrée de match. Sur deux de ces rencontres, les Parisiens se sont présentés dans un 4-3-3 qui renforce l’entrejeu en l’absence de l’un des quatre fantastiques. Contre Brest le 9 janvier dernier (succès 3-0) et contre l’OM le 7 février (succès 2-0), Icardi ou Kean évoluaient en pointe, accompagnés de Mbappé et Di Maria sur les ailes. L’échantillon est trop faible pour tirer des conclusions définitives sur ce choix mais les deux prestations laissent entrevoir plusieurs avantages. Le système offre d’abord un équilibre défensif clair en renforçant un milieu de terrain par la présence de Gueye, Danilo ou Herrera en plus de l’indiscutable paire Verratti-Paredes. Face à un Barça en meilleure forme depuis plusieurs semaines, notamment grâce à son trio Busquets-Pedri-De Jong, l’idée semble loin d’être mauvaise. Un cran plus haut, une seule modification serait nécessaire par rapport aux deux rencontres expérimentales de ce début d’année. Lui aussi indisponible, Di Maria pourrait être remplacé par Sarabia, toujours utilisé par Pochettino depuis son arrivée. Un changement poste pour poste qui ne perturberait pas l’équilibre d’une formation qui, certes, perd en création mais offre des garanties de stabilité. Autre avantage, dans ce schéma, le banc parisien resterait fourni de joueurs dans tous les secteurs.

La plus expérimentale

Autre solution : rester sur un 4-2-3-1 déjà vu à quatre reprises sous l’ère Pochettino. Habituellement utilisé pour aligner les quatre offensifs ensemble, le technicien argentin n’a pas hésité à le maintenir dans des situations expérimentales. En l’absence de Neymar contre Saint-Etienne début janvier, l’ancien de Tottenham avait positionné Verratti en 10. Contre le Barça, il pourrait de nouveau solliciter l’Italien à ce poste, ou alors, plus improbable, tenter de relancer Rafinha, mis de côté depuis le début de l’année. A droite, le changement serait le même que pour un 4-3-3, avec Sarabia pour pallier l’absence de Di Maria. Dans cette disposition, le PSG afficherait des ambitions offensives réelles dans un match joué à l’extérieur. Le risque pourrait être pris étant donné que l’ensemble peut muter sans difficulté en un 4-3-3 si le besoin se fait sentir au cours de la partie. Reste que le système présente plusieurs inconvénients. La capacité de Verratti, et encore plus de Rafinha, à évoluer toute une partie à un poste de numéro 10 reste à prouver en C1. Plus bas, l’entrejeu parisien serait dégarni et manquerait cruellement de création. Ce qui pourrait rapidement couper l’équipe en deux et contraindre un Verratti ou un Mbappé à multiplier les décrochages. Le système a beau être maîtrisé, les joueurs parisiens restent sur des performances poussives dans cette configuration, contre les Verts (1-1), l’OM (2-1) et Angers (1-0). Ainsi que sur un succès sans grands enseignements face à un Montpellier longtemps réduit à dix (4-0). Pas dit que Pochettino tente l’expérience d’entrée, dans un match aussi décisif.

La plus osée

Entrevu à deux reprises plus récemment, le 4-4-2 avec un double 6 ferait office de choix très osé au Camp Nou. A Lorient, c’est peu dire qu’il n’a rien donné. Tombé contre des Merlus bien organisés et tranchants (2-3), le PSG n’a rien proposé en dehors des éclairs de Neymar. Le succès qui a suivi contre Nîmes a eu le mérite de rassurer (3-0), mais n’a pas emballé contre l’une des pires formations de Ligue 1. Dans l’axe, Mbappé et Icardi se sont marchés dessus plus qu’ils n’ont combiné ensemble. Le dispositif demande également deux milieux désaxés créateurs comme le sont Neymar et Di Maria. En leur absence, c’est peu dire que le PSG perdrait en gamme dans ce registre avec le duo Draxler-Sarabia en remplacement. En faisant ce choix, Pochettino dégarnirait d’ailleurs son banc d’une option offensive et ne pourrait compter que sur le seul Kean en cours de partie. Au milieu de terrain, le schéma nécessite un Verratti et un récupérateur à 100 % pour tenir la baraque dans une partie à haute intensité. Touché contre l’OM dimanche dernier, pas dit que le milieu italien soit au top. Bref, on imagine mal Pochettino oser un tel pari mardi soir prochain.

Quentin Coldefy

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