Soccer Football- Champions League - Round of 16 First Leg - FC Porto v Juventus - Estadio do Dragao, Porto, Portugal - February 17, 2021 Juventus' Merih Demiral in action with FC Porto's Luis Diaz REUTERS/Pedro Nunes (Reuters)

Ligue des champions : De Ligt-Demiral, une charnière qui tarde à prendre le pouvoir

Considérés comme les successeurs désignés de Chiellini et Bonucci, les deux jeunes défenseurs tardent à devenir incontournables dans la défense turinoise. La faute notamment à des pépins physiques de plus en plus récurrents chez le Néerlandais.

À la Juventus, le poids des années commence à devenir lourd pour Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci. Les deux trentenaires italiens (respectivement 36 et 33 ans) se rapprochent peu à peu de la fin et sont voués à laisser - logiquement - leur place à un nouveau duo plus jeune composé de Matthijs De Ligt et Merih Demiral. Mais la passation met pour l’heure du temps à se mettre en place. En effet, si Chiellini et Bonucci n’ont pas été épargnés par les blessures depuis le début de saison, De Ligt et Demiral n’ont été associés qu’à sept reprises toutes compétitions confondues en raison des ennuis physiques de l’international néerlandais. Si bien qu’avant le match retour de Ligue des champions face à Porto ce mardi soir, les interrogations planent sur la charnière alignée, voire même sur le dispositif présenté pour affronter les Portugais. Une défense à trois ? Une défense classique à quatre ? Tout juste revenu de sa blessure au mollet, qu’il avait d’ailleurs contractée lors du match aller à Porto, Giorgio Chiellini est candidat à une place dans le onze de départ : «Chiellini s'entraîne avec le groupe, il n'est pas au maximum mais je pense qu'il pourra être à disposition demain», confiait Andrea Pirlo en conférence de presse d’avant-match. Leonardo Bonucci, qui a joué à peine dix minutes le week-end dernier contre la Lazio, prétend aussi à une titularisation. Et c’est finalement là où le bât blesse pour la Juventus.
 
Sur le flanc depuis plusieurs semaines, les deux internationaux de la Nazionale pourraient débuter une rencontre capitale car Matthijs de Ligt n’a effectué qu’un simple échauffement ce lundi. L’international néerlandais que l’on considérait en fin d’année dernière comme indéboulonnable tarde à devenir le patron de la Vieille Dame. Opéré de l’épaule en début de saison, l’ancien Ajacide n’a pas encore trouvé la régularité suffisante pour définitivement s’imposer. Il fait d’ailleurs partie des joueurs ayant loupé le plus de rencontres cette saison (14 au total), seuls Chiellini (18), Dybala (17) et Alex Sandro (15) ont été plus absents dans les rangs de la Juve. Difficile alors de former une charnière stable sur la durée. Et pourtant, la très bonne période du club entre fin novembre et début janvier - sept victoires en dix rencontres de Championnat - coïncidait avec le retour aux affaires du Batave. Mais depuis, le coronavirus est passé par là et les ennuis au mollet se sont accentués. Si aucune lésion n’a été détectée, le Néerlandais sait qu’il ne pourra pas être à 100 % avant plusieurs semaines. Contraint de modifier régulièrement sa charnière, quitte à replacer Alex Sandro et Danilo dans l’axe, Andrea Pirlo tâtonne et fait pour l’heure avec les moyens du bord.

Merih Demiral, une lumière dans le brouillard

Dans ces conditions particulières, un homme commence à prendre son envol : Merih Demiral. L’international turc, blessé aux ligaments croisés la saison dernière, enchaîne les titularisations en Serie A. Au point de devenir quasiment le numéro 1 en charnière depuis quelques semaines. Rugueux, dur sur l’homme, le défenseur de 23 ans est souvent comparé à un joueur à l’ancienne, comme pouvaient l’être d’anciennes gloires de la Juventus telles que Paolo Montero ou Claudio Gentile. Leonardo Bonucci est lui déjà conquis : «Merih devient un joueur important de notre équipe. Il prend beaucoup de confiance. Il a prouvé lors des dernières rencontres qu’il pouvait être un titulaire à part entière. Il insuffle des énergies positives au groupe.» Andrea Pirlo va même plus loin : «Quand il ne joue pas, on voit de suite des différences flagrantes défensivement

Ses récentes performances en Championnat l’attestent avec en moyenne trois à quatre interceptions par match et un nombre important de duels aériens remportés. Le Turc est un dur au mal et extrêmement précieux dans le combat. Épargné par les blessures, Demiral sait qu’il a une carte à jouer et peut s’installer durablement dans une défense de la Juve brinquebalante. D’autant que sa relation avec Andrea Pirlo est au beau fixe. Après la victoire contre la Lazio (3-1), le Turinois a collé son front sur celui de son entraîneur et lancé un «Siamo la Juve !» (NDRL : «Nous sommes la Juve»). Une scène largement diffusée dans la presse transalpine et reprise sur internet. Après plusieurs mois difficiles, le défenseur de 23 ans a - semble-t-il - dissipé les derniers doutes à son sujet et reste l’une des rares satisfactions de la Juventus version 2020-21.

Car à la Juventus, les pépins physiques en défense viennent mettre des bâtons dans les roues au projet de reconstruction que les dirigeants turinois essaient de dessiner depuis plusieurs mois. Finalement, malgré des blessures récurrentes, Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci tiennent toujours la corde dans l’esprit d’Andrea Pirlo. Un camouflet pour le club qui voyait sans doute le duo De Ligt-Demiral prendre les devants en début de saison. L’heure n’est pas encore au changement.

Thomas Bernier

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