meling (birger) (P.Lahalle/L'Equipe)

Ligue 1 : 10 choses à savoir sur Birger Meling (Nîmes)

Il a enflammé le stade des Costières lors de la première journée de Ligue 1 avec un but et une passe décisive face à Brest (4-0). Pourtant, Birger Meling n'est pas vraiment connu du grand public. Il n'en détient pas moins un début de carrière passionnant.

Un crack du futsal

L'article date du 3 décembre 2011. Futsal.no y interviewe un certain Birger Meling, dépeint comme la prochaine génération du futsal. Garanti comme un jeune talent qu'on reverra plus tard, le gamin venait d'atteindre la finale du tournoi local. Défait 3-1 en finale, il est lucide sur sa prestation : «On manquait de tempo, nous n'avions pas les épaules parce que c'était notre première finale». Mais il n'a pas tout perdu puisqu'il repart avec le prix de l'avenir et du fair-play, comme pour adouber le talent certain d'un jeune tourné vers l'avant et passionné par le jeu dans les petits espaces.

Il a commencé comme numéro 10

Chez les Viking, le club norvégien de sa ville, il a monté les échelons les uns après les autres, restant là-bas de 5 à 18 ans. Mais loin de son poste actuel de latéral gauche, il y évoluait en tant que milieu de terrain, jouant à de multiples reprises numéro 10. Physiquement en déficit, il commence à reculer sur ordre du coach à ses 16 ans, jusqu'à devenir définitivement le latéral gauche qu'on connait aujourd'hui.

Comparé à un nain

Surclassé à son plus jeune âge, il finit par redescendre, la faute à une croissance trop lente (1,40m et 36 kg au lycée). Une période difficile pour lui, sur laquelle il confiait au journal norvégien VG : «C'était comme s'il avait été décidé que je ne devrais pas avoir de chance. Mais je n'ai jamais abandonné». Une anecdote de l'époque raconte même qu'un entraineur adverse, voyant le gamin de seize ans marcher sur la rencontre, criait au bord de la pelouse : «Arrêtez ce putain de nain !». Bonne ambiance...

Du rêve de la Premier League...

Nombreux sont les gamins qui nourrissent l'espoir de fouler les pelouses anglaises. Mais Birger Meling pousse le vice un peu plus loin. Il racontait au média national TV2 qu'il se faisait réveiller tous les matins à 5 heures par l'hymne du Championnat anglais. Debout, direction le hall de son équipe des Viking pour s'entrainer avec son père avant tout le monde ! Un vrai forçat.

... à la réalité en Angleterre

Meling a beau être né en Norvège, et avoir fait ses premiers pas balle au pied dans les clubs proches de chez lui, il a signé son premier contrat professionnel loin de la Scandinavie. Enfin, pas si loin fait, puisque c'était du côté de l'Angleterre, à Middlesbrough. Jugé trop faible par l'équipe locale des Vikings, il a passé un essai outre-Manche et a immédiatement impressionné. Il leur avait tapé dans l'œil dans un match pour son lycée (St.Svithum) contre Wolverhampton. Les trois matches en Angleterre ont suffi pour convaincre les dirigeants de lui offrir son premier contrat professionnel.

Débuts européens à 21 ans

Revenu en Norvège à Stabaek, il étonne au même titre que son équipe, qualifiée pour la Ligue Europa en 2016. Titulaire incontestable de l'équipe malgré son jeune âge, il joue l'intégralité des 180 minutes du tour qualificatif perdu contre Connah's Quay, équipe galloise. À titre personnel, sa performance, sa première à un tel niveau, montre de bons signaux. Constat validé plus tard avec Rosenborg, club avec lequel il aura joué 37 autres matches européens (dont 15 en qualifications de Ligue des champions).

Proche de signer à Galatasaray

Janvier 2018, Meling passe tout proche de passer un nouveau palier. Finie la Norvège et direction la chaleur des stades turcs ? Oui, mais non. Galatasaray aurait selon certaines sources concordantes bien fait une offre à Rosenborg pour s'attacher ses services. Le tout sur directive de Fatih Terim, évidemment. Mais sous contrat jusqu'en 2021, il est un peu trop cher pour les Stanbouliotes, qui se dirigeront finalement vers Yuto Nagatomo en prêt.

Troisième meilleur passeur décisif

Il n'y a pas que les latéraux de Liverpool qui peuvent battre des records. Birger Meling aussi a fait parler en Eliteserien, le Championnat norvégien. Avec 8 passes décisives en 2018 en tant que latéral gauche, il devient une référence à son poste et permet notamment à Rosenborg d'aller chercher un doublé Coupe-Championnat. Une performance qu'il n'a pas rééditée depuis, même si on peut souligner une autre belle saison statistique à 4 buts et 3 passes en 2016.

International depuis 2017

Fort de belles prestations dans l'élite nationale, Birger Meling était sélectionné avec la Norvège pour la première fois en juin 2017, à 23 ans, après six matches en U21. À son actif, 11 matches, pour l'instant, dont une majorité en matches amicaux. Lars Lagerbäck lui préfère Haitam Aleesami, latéral gauche amiénois. Une disposition sans doute vouée à changer avec l'évolution de carrière diamétralement opposée des deux joueurs. Pendant que l'un se retrouve sans club après une relégation en Ligue 2, l'autre est au zénith de sa carrière en Ligue 1, dans un club qui mise sur lui pour être une des surprises de la saison.

Acclimatation éclair

À peine annoncé du côté des Costières, sa vidéo de présentation a conquis les fans. La raison ? C'est tout simple, quelques mots dans un français très propre. «Bonjour je m'appelle Birger, je suis très content de signer avec le Nîmes Olympique. J'ai hâte de jouer dans l'ambiance particulière du stade des Costières, merci !» Dans le vestiaire, il se murmure même qu'il parle français le plus possible. De quoi faire sourire le coach Jérôme Arpinon qui disait à L'Équipe : «Ils habitent ensemble !» à propos de lui et Romain Philippoteaux, complices sur les célébrations de but.

Émile Gillet