Les joueurs de Premier League doivent-ils cesser de s'agenouiller avant les rencontres ?
Le geste fort du week-end. Wilfried Zaha a refusé de s'agenouiller en avant-match comme le font les joueurs de Premier League depuis quelques mois. Devenu un mécanisme, ce rituel d'avant-match doit-il désormais cesser ?
Droit comme un i. Le regard au loin, Wilfried Zaha reste les bras dans le dos. Autour de lui, tout le monde a posé un genou à terre mais l’international ivoirien ne bouge pas d’un cil. Face West Bromwich Albion, l’attaquant de Crystal Palace est devenu le premier joueur à ne pas s’agenouiller en prélude d’une rencontre de Premier League. Initié en soutien au mouvement Black Lives Matter et clin d’œil à Colin Kaepernick, l’ancien quarterback des 49ers de San Francisco qui avait posé un genou à terre lors de l’hymne américain, la «cérémonie» d’avant-match est devenu un rituel. Beaucoup trop systématique désormais ? C’est tout cas ce que pense Wilfried Zaha qui n’y voit plus un grand intérêt de son côté.
Une célébration vidée de sa substance ?
«Ma décision de rester debout avant le coup d'envoi était de notoriété publique depuis plusieurs semaines. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise décision, mais pour moi, personnellement, j'ai le sentiment que mettre genou à terre est devenu juste une partie du protocole d'avant-match, a insisté le natif d’Abidjan après la victoire des Eagles contre WBA (1-0). En ce moment, que l'on s'agenouille ou que l'on reste debout ne change rien, certains d'entre nous continuent à se faire insulter». En effet, dernièrement, Marcus Rashford, Paul Pogba et Anthony Martial ont vu des insultes racistes fleurir à leur encontre sur les réseaux sociaux après un match compliqué de Manchester United. Si la portée de l’hommage semblait très forte il y a quelques mois, la symbolique du geste s’est quelque peu effacée avec le temps pour devenir un mécanisme vidé de son message initial.
Une réflexion plus poussée contre le racisme
Il est désormais temps de passer aux actes en punissant sévèrement les racistes de tous bords et d’initier une véritable éducation sur la question dans les clubs de football. Wilfried Zaha a lui sa petite idée : «Il faut encourager une meilleure éducation à l'école et que les entreprises de réseaux sociaux agissent de façon plus volontariste contre les gens qui en insultent d'autres en ligne. Et pas seulement pour les footballeurs». Il est temps d’agir.