(vlnr)Eder of Portugal during the UEFA EURO 2016 final match between Portugal and France on July 10, 2016 at the Stade de France in Paris, France. *** Local Caption *** (ANP SPORT/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

Le retour d'Eder en sélection vu du Portugal

Depuis son but qui a assommé les Bleus en finale de leur Euro, il y a plus de trois ans, l'avant-centre du Lokomotiv Moscou est très rarement, voire jamais, appelé en sélection. Mais avec les nombreux forfaits que doit gérer le sélectionneur, Fernando Santos, l'ancien du LOSC a été convoqué en renfort, le tout dans une certaine indifférence médiatique.

«Il y a trois ans, le canard Eder, qui était jusqu’alors vilain, adressait un bon coup de pied en finale de l’Euro, offrant au Portugal le premier titre de son histoire», amorce cette semaine sur son site internet le Diário de notícias, éminent quotidien portugais. L’idée est de rappeler aux lecteurs du journal qui est Eder, tant le buteur a disparu du paysage de la Seleção ces derniers temps. Le jeu de mot avec l’eider à duvet, une espèce de canard, est peut-être maladroit, mais la formule a le mérite de montrer à quel point l’ancien du LOSC n’est pas prophète en son pays.

Le but d'Eder en finale de l'Euro

Un titre offert aux siens, puis plus rien

Car depuis novembre 2018, et une réception de la Pologne en Ligue des Nations, le buteur moscovite n’a plus été convoqué chez les champions d’Europe. Pire, à part ce rassemblement de l’année dernière, le «vilain petit canard» n’a plus participé à une compétition officielle avec son pays depuis un match de qualification au Mondial russe en octobre 2016, sur la pelouse des Îles Féroé (0-6).

Fernando Santos lui a généralement préféré la vitesse de Gonçalo Guedes, en progression constante depuis plusieurs saisons et bien plus complémentaire de Cristiano Ronaldo. Ou encore la virtuosité du jeune João Felix, dont l’explosion la saison dernière a complètement éclipsé l’ancien Lillois, qui avait déjà assez de mal à s’imposer en Seleção das Quinas, sans qu’un talent générationnel comme Felix ne vienne en plus lui faire de l’ombre.

Une cascade de blessures lui rouvre la porte

Mais, à l’image des Bleus, l’équipe du Portugal fait face à une série noire niveau blessures pour ses deux derniers matches de qualification, face à la Lituanie et au Luxembourg. Rafa Silva, João Felix et Gonçalo Guedes sont tous forfaits en attaque, «ce qui ouvre la porte à l’appel de joueurs moins connus comme Eder, Podence, Diogo Jota et Gonçalo Paciência», explique le quotidien Público.

Une porte ouverte pour Eder, ou plutôt tout juste entrouverte, en tout cas si l’on parle de temps de jeu conséquent. Car sur le front de l’attaque aux côtés de CR7, les places valent cher et le joueur du Lokomotiv ne part pas favori. Selon Futebol365, ce devrait plutôt être «André Silva, Gonçalo Paciência ou Bruma qui devraient débuter, même si Podence, Diogo Jota et le héros Eder, de retour, luttent tous pour une place dans le onze.» Le quintuple Ballon d’Or France Football est par ailleurs diminué par son genou, mais sera sûrement présent coûte que coûte dans ces rencontres décisives, puisque les Portugais (11 pts) sont talonnés de près par la Serbie (10 pts) dans leur groupe B.

Paciência a une longueur d'avance

Et si le bourreau des Bleus il y a trois ans n’est pas attendu dans l’équipe type de Santos, c’est surtout parce que Gonçalo Paciência est performant avec son club de l’Eintracht Francfort depuis le début de saison. Avec ses 6 buts en 11 matches de Bundesliga, c’est lui qui est attendu, notamment par les médias locaux, qui l’ont longuement interrogé sur sa sélection, ce lundi en conférence de presse. «C’est une énorme satisfaction pour moi, a-t-il déclaré. Je suis ici parce que j’ai marqué des buts avec mon club et que j’ai bien joué, et je compte faire la même chose avec le Portugal», rapporte le quotidien A Bola. Eder est prévenu…

Justin Carayol