Foto IPP/Paolo Bona Milano 16/05/2021 Campionato Serie A di Calcio stagione 2020/2021 Milan - Cagliari Nella foto la rabbia di Gianluigi Donnarumma Italy Photo Press Worldwide Copyright *** Local Caption *** (Paolo Bona/IPP/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

La story de Gianluigi Donnarumma

Après Marco Simone, Salvatore Sirigu, Thiago Motta, Marco Verratti, Gianluigi Buffon, Alessandro Florenzi et Moïse Kean, Gianluigi Donnarumma va, sauf retournement de situation, devenir le huitième joueur italien de l'histoire du PSG. FF retrace son parcours.

Castellammare di Stabia, aux origines
L'histoire de Gianluigi Donnarumma a commencé loin, très loin de Milan. A près de 800 kilomètres, dans le sud de l'Italie. Le futur gardien naît un 25 février 1999 à Castellammare di Stabia, située à moins de trente bornes de Naples. Une ville thermale, avec vue imprenable sur le Vésuve et qui avait vu naître auparavant Fabio Quagliarella.
 
Le Milan AC dans le coeur
Après avoir évolué à Naples (au club de l'ASD club Napoli) environ une petite dizaine d'années, Gianluigi Donnarumma, fan du Milan AC depuis petit, rejoint son club de coeur en 2013, alors qu'il a 14 ans (le Milan aurait alors déboursé 250 000 euros pour le faire venir). Il va à peine rester deux ans au sein des équipes de jeunes. Pour signer son premier contrat professionnel à 16 ans.
 
Une précocité qui engendre des doutes
Dans son adolescence, et alors qu'il joue au football à Naples, Gigio fait beaucoup parler de lui et doit faire face à des questions sur son âge tant sa taille en fait douter certains. Ainsi, Marinella, la maman, a tant de fois été obligé d'emmener avec elle le certificat de naissance de son enfant afin qu'il soit autorisé à évoluer dans les catégories de son âge. Son imposante stature laissait sceptiques les adversaires, qui subodoraient la supercherie. Le scénario se renouvelait un peu plus tard chez les pros : en 2014-15, Filippo Inzaghi, alors coach du Milan AC, veut intégrer Gianluigi Donnarumma à une feuille de match. Sauf que l'ancien renard des surfaces a alors besoin d'une dérogation et d'un certificat médical pour pouvoir le faire. Le 22 février 2015, face à Cesena, Donnarumma prend place sur le banc à 15 ans, 11 mois et 25 jours.

Son frère est également gardien de but
Neuf ans. C'est le nombre d'années qui séparent Gianluigi et Antonio Donnarumma. Né en 1990, Antonio est également gardien de but mais n'a jamais percé au très haut niveau. Il a été formé à Milanello, qu'il a rejoint très jeune, mais il a débuté sa carrière pro en Serie B à Plaisance, avant d'évoluer à Gubbio. Il ne s'est en revanche jamais imposé en Serie A, ne disputant qu'un seul match avec le Genoa en 2013. Parti un an à l'Asteras Tripolis (D1 grecque), il a signé au Milan AC en 2017 sur fond de polémique et de prolongation de son petit frère (voir ci-dessous).
 
Quand les Titis parisiens le font vaciller
Evidemment dans les équipes de jeunes en Italie, Donnarumma prend part à l'Euro U17 aux côtés des Cutrone ou Locatelli. Deuxièmes de groupes, les Italiens héritent de l'équipe de France en quarts de finale. Et Dayot Upamecano et consorts ne font pas dans le détail : 3-0, avec des buts des jeunes parisiens Odsonne Edouard (doublé) et Jonathan Ikoné. Luca Zidane, titulaire dans les buts et consorts triompheront au bout avec une victoire 4-1 sur l'Allemagne en finale. En fin de compétition, Zidane est élu meilleur gardien, à égalité avec Donnarumma.

Elu meilleur gardien de l'Euro U17, avec Luca Zidane.

Une idolé nommée Buffon, une inspiration nommée Neuer
Dans une interview à Milan TV en 2017, Gianluigi Donnarumma révélait que son idole a toujours été Gianluigi Buffon, tout en ajoutant tenter d'imiter et d'apprendre de Manuel Neuer qui est pour lui un exemple.
 
Le tir au but manqué face au Real
A l'été 2015, Gianluigi Donnarumma est intégré au groupe professionnel et à la préparation estivale du Milan AC. Celui qui mesure aujourd'hui 1,96m joue ses premières minutes en amical face à Alcione, Legnano, Monza et même l'Olympique Lyonnais d'un Alexandre Lacazette qui le trompe pour le but de la victoire (2-1, 18 juillet 2015).

Buffon et Neuer, ses exemples.

Sassuolo 2015, pour l'histoire
Trois victoires en huit matches, quatre défaites, quatorze buts encaissés : le début de saison 2015-16 du Milan AC est loin d'être exceptionnel. Le 25 octobre, pour la réception de Sassuolo, Sinina Mihajlovic fait un choix fort en reléguant Diego Lopez sur le banc. A sa place, l'ancien terrible frappeur de coups francs lance Gianluigi Donnarumma. A 16 ans et 8 mois, le portier devient le plus jeune gardien titulaire de l'histoire de la Serie A (le deuxième plus jeune à jouer en Championnat). Il fait mieux que les monuments comme Angelo Peruzzi et Gianluigi Buffon, qui avaient dû attendre au moins 17 ans et 10 mois. Victoire 2-1 des Milanais. Donnarumma enchaîne avec un clean sheet face au Chievo trois jours plus tard (1-0) et Diego Lopez s'asseoit sur le banc pour le reste de la saison. Plus tard, Mihajlovic révèlera que Berlusconi s'était rendu deux fois au centre d'entraînement avant la rencontre face à Sassuolo pour dissuader son entraîneur de lancer Donnarumma. «Je lui ai dit qu'il avait deux options, détaillait-il au Corriere della Sera. La première, il me virait pour faire jouer Diego Lopez ; la seconde, il me gardait, mais avec Donnaruma sur le terrain.»
 
Les 170 millions d'euros de Raiola
Evidemment, l'Italie, qui cherche le successeur de Gianluigi Buffon depuis tant d'années, croit plus que jamais en l'autre Gianluigi. Quelques jours après Sassuolo, Sinisa Mihajlovic explique, au sujet de son jeune portier : «Il a tout pour être l’héritier de Buffon. Mais pour comparer leur carrière, il faudra attendre dix ans.» D'autres vont déjà bien plus loin. Regardez plutôt Silvio Berlusconi, alors encore patron du club : «Que mes successeurs ne s’inquiètent pas, Donnarumma sera notre gardien durant les vingt prochaines années.» Quant à Mino Raiola, qui est devenu l'agent de Donnarumma, il compare son poulain à un tableau de Modigliani, estimant que son prodige à un prix : 170 millions d'euros. Pas de quoi atteindre le principal concerné qui détaille son caractère à la Gazzetta dello Sport : «À seize ans, ce n’est pas facile mais je suis quelqu’un de très tranquille, réfléchi.» A cette époque, il est rattrapé par certains messages postés sur Facebook où, alors qu'il est encore un jeune ado, il s'en prend à Antonio Conte, Massimiliano Allegri ou encore aux supporters de l'Inter Milan.

Le 30 juillet, pour le compte de l'International Champions Cup, Donnarumma entre à la 72e minute face au Real Madrid. 0-0. Tirs au but. 9-9 dans cette séance (avec un arrêt de Donnarumma face à Toni Kroos) : les gardiens doivent tenter leur chance. Et si Kiko Casilla trompe Donnarumma, ce dernier rate la cible et offre la victoire au Real.

Kurzawa gâche son baptême en A
Après avoir été éliminée en quarts de finale alors qu'elle avait énormément séduit à l'Euro (on se souvient de sa victoire en huitièmes sur l'Espagne), l'Italie ouvre un nouveau chapitre en septembre 2016. Antonio Conte parti, place à Giampiero Ventura. Pour sa première liste, le nouveau sélectionneur convoque Gianluigi Donnarumma. Jamais un joueur aussi jeune n'avait été appelé en A en Italie depuis... 1911 ! Et le gardien ne va pas tarder à vivre ses premières minutes. A Bari, il prend place sur le banc lors de la réception d'une équipe de France crucifiée par Eder quelques semaines plus tôt en finale de l'Euro. Alors que le score est de 2-0 à la pause en faveur des Français, Ventura rappelle Buffon pour lancer Donnarumma. Avec un premier but encaissé par le Milanais, pas vraiment inspiré pour boucher son angle face à Layvin Kurzawa (3-1 au final). «C’était une émotion indescriptible, superbe. Je remercie le sélectionneur de m’avoir donné cette chance», dira Donnarumma après la rencontre. Il connaît sa première titularisation en mars 2017 aux Pays-Bas (victoire 2-1 ; plus jeune gardien titulaire de l'histoire de son pays).

«Que mes successeurs ne s'inquiètent pas, Donnarumma sera notre gardien durant les vingt prochaines années.»

Quand il dégoûtait Belotti
29 buts encaissés en 30 matches : c'est son bilan pour sa première saison en Serie A. Le Milan AC termine septième, aux portes de l'Europe. Durant cette saison-là, Donnarumma est également titulaire en finale de la Coupe d'Italie face à la Juventus Turin et ne peut rien sur le but victorieux d'Alvaro Morata en prolongation. Mais il se distingue dès le premier match de l'exercice 2016-17. Donnarumma débute comme titulaire (il jouera les 38 matches). Lors de la réception du Torino, alors que Carlos Bacca claque un triplé et que le score est de 3-1 à la 90e, les Milanais se font peur avec ce but de Baselli (3-2, 91e). Cinq minutes plus tard, au bout du temps additionnel, les visiteurs obtiennent un penalty. Belotti s'élance et voit Donnarumma faire l'exploit. Une parade restée dans les mémoires milanaises.

Layvin Kurzawa, premier bourreau dans sa carrière internationale avec la Nazionale.

Finalement, à l'été, il signe une prolongation à 6 millions par an jusqu'en juin 2021. Dans le même temps, son frère, Antonio, pourtant loin d'être un crack, est embauché par le Milan, moyennant un joli contrat d'un million d'euros par an. De quoi sérieusement ternir les relations de Gigio Donnarumma avec ses supporters. Le feuilleton se poursuit d'ailleurs l'hiver suivant quand le Corriere della Sera révèle l'existence de mails envoyés par l'entourage de Donnarumma aux dirigeants du club, dénonçant les violences psychologiques subies par le gardien lors de la signature de sa prolongation. Une annulation pure et simple de cette prolongation est même évoquée. Il n'en faut pas moins pour remettre de l'huile sur le feu. Lors d'un match de Coupe face à l'Hellas Vérone, Donnarumma est sifflé et une banderole indique l'inscription suivante : «Violences morales à six millions par an et le recrutement d’un frère parasite ? Va-t’en, la patience est finie. » «On fait passer pour un monstre un gamin de 18 ans qui a des valeurs incroyables», fustige alors Gennaro Gattuso, l'entraîneur. Derrière, sur Instagram, Donnarumma promet n'avoir jamais parlé de violences morales lors de la signature de son contrat et annonce : «Je vais de l’avant, allez Milan !»
 
Une parade décisive pour un Scudetto
Nous sommes en avril 2018. L'Italie retient son souffle : la Juventus et le Napoli sont au coude à coude pour le Scudetto. En déplacement à San Siro, les Napolitains vont perdre du terrain dans la course au sacre. Pourtant dominés, ils ont une occasion dingue de prendre les trois points à la 92e minute. Après un centre venu de la droite, le cuir arrive dans les pieds d'Arkadiusz Milik qui peut conclure de très près. Le Polonais contrôle et arme, mais voit Donnarumma asséner une parade réflexe splendide. Le 0-0 est préservée. La Napoli ne reverra jamais la Juve.

Juve 2017, un match marqueur
Il y a des matches qui marquent une carrière. Lors des dix-huit premiers mois de Gianluigi Donnarumma dans les buts du Milan AC, ce déplacement pour défier la Juventus Turin en mars 2017 avait prouvé à quel point il pouvait représenter le futur. Miralem Pjanic, Marko Pjaca, Sami Khedira, Gonzalo Higuain, Paolo Dybala... Ils s'y essayaient tous mais butaient sur Gigio Donnarumma auteur ce soir-là d'une dizaine d'interventions ! Avec par exemple cette double parade, coup sur coup, face à Khedira puis Higuain. «Donnarumma a réalisé un match incroyable, en digne héritier de Buffon», saluera Allegri ensuite. Dans une rencontre au final cruel : à la 97e minute, après une main de Mattia De Sciglio, Paulo Dybala transformait un penalty pour donner la victoire à la Vieille Dame. Donnarumma, touché, terminait en pleurs.

«Dollarumma»
C'est le début d'une sacrée tempête pour lui en ce mois de juin 2017. A quelques jours de l'Euro Espoirs où Donnarumma est engagé avec l'Italie, Mino Raiola lâche une bombe : son protégé ne prolongera pas à un an de la fin de son contrat. Et l'affaire va perturber son match face au Danemark en Pologne puisque des supporters mécontents jettent des faux dollars en sa direction et on peut apercevoir une banderole avec l'inscription «Dollarumma».

«Violences morales à six millions par an et le recrutement d'un frère parasite ? Va-t'en, la patience est finie. »

Dans le genre parade de dernière minute, on a pu voir celles face à Belotti et donc Milik, mais on peut aussi signaler celle-ci, vue face à la SPAL en décembre 2018.
 

Déjà dans le viseur du PSG en 2017, 2018 et 2019
Ce n'est pas la première fois que le nom de Gianluigi Donnarumma est associé au PSG. Mais il faut croire que la quatrième fois est la bonne. Alors que Paris, ainsi que le Real Madrid et la Juventus Turin, avaient été sur le coup en 2017 alors que le Milanais était en fin de contrat un an plus tard, puis en 2018, il avait également été cité du côté de la capitale en 2019 lors du départ de Gianluigi Buffon du club de la capitale. A l'époque, on parlait d'un montant de 50 millions d'euros pour un gardien alors apprécié, déjà, par Leonardo.
 
Plus de 200 matches de Serie A
Jamais blessé, Gianluigi Donnarumma n'a que très rarement laissé sa place dans les buts du Milan AC depuis qu'il a été préféré à Diego Lopez en 2015. En six saisons en rouge et noir, il a cumulé pas moins de 215 matches de Serie A ! Il a d'ailleurs atteint les 200 apparitions avec le Milan AC en juillet 2020 à 21 ans et 4 mois, plus fort que Paolo Maldini (22 ans) et Franco Baresi (23).
 
Un trophée à son palmarès
Défait deux fois en finale de Coupe d'Italie par la Juventus, il a tout de même réussi à battre la Vieille Dame lors d'une finale. C'était en 2016, à Doha, lors de la Supercoupe d'Italie. A 1-1 au coup de sifflet final, les deux équipes partent pour la séance de tirs au but. Si Mario Mandzukic fracasse la barre, Donnarumma repousse la tentative décisive de Paulo Dybala pour offrir le titre aux siens.

Le cauchemar de la Coupe d'Italie 2018
Deuxième finale de Coupe d'Italie dans la carrière de Gianluigi Donnarumma en mai 2018. Et, comme en 2016, c'est la Juve qui se présente. En ce 9 mai, les deux équipes sont à 0-0 à la pause. Avant une seconde période à sens unique et un cauchemar pour le portier milanais. S'il ne peut rien sur la tête de Medhi Benatia (1-0, 56e), il est directement coupable sur le but du break signé Douglas Costa (2-0, 61e). Sur une frappe où il est aisément dessus, il effectue une sacrée faute de main. Dans la foulée, sur un corner, une tentative assez molle de la tête arrive vers lui. Sauf qu'il ne contrôle pas la balle en une fois et voit Benatia être un renard (3-0, 64e). 4-0 au final.

Cinquième du Trophée Kopa 2018
En 2018, France Football lance le Trophée Kopa, récompensant le meilleur jeune de moins de 21 ans. Pour cette première édition, Kylian Mbappé l'emporte devant Christian Pulisic et Justin Kluivert. Gianluigi Donnarumma apparaît en cinquième position.
 
Le cadeau à Defrel
En 2018-19, après avoir enchaîné dix matches sans défaite en Serie A, le Milan AC vient de subir un coup d'arrêt en s'inclinant lors d'un derby de Milan animé face à l'Inter (2-3). Quelques jours plus tard, ça ne s'arrange pas avec une second revers de rang sur la pelouse de la Sampdoria. Avec un but inscrit par le Français Grégoire Defrel après à peine 34 secondes de jeu. Admirez la belle passe décisive de Donnarumma...

L'occasion de comprendre que l'Italien a pu "s'illustrer" sur certaines approximations. On se souvient encore de celle vue face à Udinese, avec une sortie disons peu contrôlée...

Il a atteint les 200 matches avec le Milan AC plus rapidement que les monuments Maldini et Baresi.

Il ne compte aucun match en Ligue des champions
Dans sa jeune carrière commencée il y a déjà six ans, Gianluigi Donnarumma n'a encore jamais connu les ambiances de Ligue des champions. Il n'a en effet goûté qu'aux soirées de Ligue Europa avec le Milan (22 apparitions en C3). Avec deux éliminations en huitièmes de finale par Arsenal en 2017-18 (0-2 ; 1-3) et par Manchester United en 2020-21 (1-1 ; 0-1).
 
Un seul carton rouge... depuis le banc
C'est à noter : depuis ses débuts en pros, Gianluigi Donnarumma n'a jamais été expulsé. Du moins, si, une fois, et c'est tout récent : en janvier dernier, alors qu'il est remplaçant lors du tour de Coupe d'Italie face au Torino, Donnarumma est invité par l'arbitre à rejoindre les vestiaires à l'approche du dernier quart d'heure, coupable d'avoir un peu trop contesté une décision du directeur de jeu.
 
Titulaire à l'Euro
Voilà une grosse année désormais qu'il enchaîne les titularisations dans les cages italiennes. Dans les 26 de Roberto Mancini aux côtés d'Alex Meret (Naples) et de Salvatore Sirigu (Torino), Gianluigi Donnarumma (26 sélections) s'apprête à disputer sa première grande compétition avec son pays. Avec, donc, juste avant, une signature en France.