gouiri (amine) (R.Martin/L'Equipe)

L'Olympique Lyonnais est-il en train d'oublier son ADN formateur ?

Amine Gouiri et Pierre Kalulu bientôt partis, Melvin Bard pas sûr de rester, Maxence Caqueret, Oumar Solet et Rayan Cherki pas tout à fait intégrés... L'OL, longtemps référence en matière de gestion des jeunes, est vivement critiqué.

C'est une question à laquelle les supporters lyonnais ont déjà répondu : le regard du club sur ses propres jeunes a-t-il changé ? Oui, sûrement, tant les meilleurs éléments de l'excellent centre de formation ont du mal à passer le cap professionnel. Ces derniers temps, seul Maxence Caqueret, pépite parmi les pépites, a su gagner du temps de jeu. Et encore ! Le milieu de terrain de 20 ans n'a joué que huit matches de Ligue 1 cette saison malgré ses évidentes qualités, sans compter zéro minute à l'échelon supérieur, à savoir la Ligue des champions. Il n'est pourtant pas le plus à plaindre. Si les Gones aimeraient plus de Caqueret sur le pré - et nous aussi -, que dire de l'intégration d'Amine Gouiri, formidablement bon avec l'équipe U19 et notamment en Youth League. Si une blessure aux ligaments croisés ont mis un frein à son envol annoncé, il est depuis longtemps de retour et n'a jamais eu l'opportunité de vraiment se montrer. En toute logique, sa réflexion s'est portée sur un départ et il doit rejoindre l'OGC Nice incessamment sous peu contre un chèque de six millions d'euros.

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La liste de joueurs sortis tout droit de Tola Vologe est longue

Que dire, ensuite, des autres jeunes... Oumar Solet ne joue pas ou presque, Melvin Bard s'est contenté de 45 minutes contre Nîmes en Ligue 1 et Pierre Kalulu, qui va s'engager en faveur du Milan AC, n'a jamais eu l'opportunité de montrer sa figure chez les pros. Lyon, pourtant, a longtemps pu se targuer d'être un spécialiste dans le domaine. Benzema, Tolisso, Lacazette, Fekir, Ferri, Umtiti, Diakhaby, Ben Arfa, Gonalons... La liste de joueurs sortis tout droit de Tola Vologe est longue et, vu la qualité des formateurs et du centre, devrait encore se garnir de noms prestigieux ces années à venir. Ce n'est pas là où le bât blesse, plutôt dans l'étape de transition des équipes jeunes au groupe professionnel. Quand l'OL devait construire son stade, les jeunes sont devenus plus importants que jamais, stratégie évolutive depuis la livraison du Groupama Stadium. Rudi Garcia, cette année, a reçu son flot de critiques à ce sujet, Jean-Michel Aulas aussi, tandis que les jeunes, eux, patientent. Ils représentent pourtant les talents de demain, et même par-delà le football, de quoi remplir les caisses du club. - A.B.