navas (keylor) pereira (danilo) herrera (ander) rafinha (P.Lahalle/L'Equipe)

Keylor Navas, la triplette offensive de Monaco, la timidité de Nantes... Le débrief de la 9e journée à la sauce FF

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Neuvième épisode de la saison.

On a aimé

Keylor dans les mains
Il y a bien longtemps qu’un gardien du PSG n’avait pas dégagé une telle sérénité. Sûr dans ses prises de balles aériennes, aux petits oignons avec ses défenseurs, Keylor Navas prend journée après journée une épaisseur incroyable au sein du club parisien. Footballistiquement bien sûr, mais surtout humainement. Véritable lien dans le vestiaire du Paris Saint-Germain, ce n’est pas un mystère s’il a commencé la rencontre face à Nantes avec le brassard de capitaine. Malgré les nombreuses absences, il est un phare inébranlable. Quand Paris baisse un peu physiquement, on voit le portier du Costa Rica replacer et haranguer ses troupes. Discrètement, avec la force de la maturité et la sérénité des meilleurs. Pour couronner le tout, l’ancien de la cage merengue s’est permis de sortir un penalty de Kader Bamba à la Beaujoire. Le PSG a réalisé un véritable coup sur le marché des transferts l’an passé en recrutant un top gardien. Mettant fin à des années d’errance au poste…

Le trio d’enfer monégasque
Quand ces trois-là jouent la même partition ensemble, l’ASM reverdit. Permutations permanentes, efficacité devant les cages, l’envie de jouer les uns pour les autres… Le trio Wissam Ben Yedder – Kevin Volland – Gelson Martins avait du feu dans les jambes. Le capitaine monégasque sort de la rencontre avec un but, une passe décisive et il est à l’avant-dernière sur les deux autres buts de l’ASM. Exilé sur le côté droit de l’attaque, WBY a régulé le tempo des contres du club de la Principauté. Et comme à son habitude, son goût du collectif a frappé les esprits. Sur le flanc gauche, Gelson Martins (une passe déc' et un but) a rappelé à tous que quand il percute son latéral, il peut être l’un des joueurs les plus dangereux du Championnat. Et enfin, dans l’axe de l’attaque, Kevin Volland a pris un bon bol d’air avec ses deux premiers buts sous la tunique à la diagonale. Si tout roule entre eux, les Asémistes peuvent rêver à un futur destin européen…

Cafaro, pleine balle
Parfait, ou presque, dans la justesse de ses choix et de ses transmissions lors de la première victoire de la saison des siens à Montpellier (4-0), Mathieu Cafaro a surfé sur cette bonne vague devant Strasbourg (2-1). Il y avait d'abord cette caresse en profondeur qui a failli faire mouche dans le premier acte, avant cette inspiration sur coup franc. Excentré, et alors qu'on s'attendait plutôt à un centre vers ses coéquipiers, Cafaro surprenait son monde, Bingourou Kamara le premier, pour faire mouche. Cafaro qui claque un coup franc spectaculaire, ce n'est pas anodin, et cela prouve qu'il a retrouvé des sensations. L'ancien Toulousain s'était en effet déjà distingué par le passé par des coups francs marquants. Et quand il exécute cela, c'est qu'il est en forme. Désormais, régularité sera le maître mot pour celui qui aspire à passer un cap.

Oukidja, ou que c'est très encourageant
L’international algérien entame son deuxième exercice en Ligue 1 avec Metz, et on peut déjà dire que son début de saison est réussi. Malgré trois défaites lors des trois premiers matches, le portier de 32 ans s’est par la suite montré décisif dans les cages du FC Metz, qui reste sur une belle série de cinq matches sans défaite. Contre Nîmes, ce dimanche, il a été un artisan important du succès grenat (1-0) notamment grâce à un très bel arrêt réflexe devant une tête d’Aribi dans les arrêts de jeu (90e+2). Bilan après neuf journées : 7 buts encaissés seulement. Seuls le PSG et Lille font mieux (3). Et voilà Metz. Merci Oukidja.

On n'a pas aimé

Les groupies du Paris Saint-Germain 
Oui, Jean-Kevin Augustin est un titi parisien et un pur produit du centre de formation francilien. Mais le voir à la fin du match dans les couloirs, tout sourire, avec un maillot du PSG dans les mains nous a fait tilter. Avec ses toutes premières minutes sous la tunique nantaise et un score de 3-0 contre son équipe, l’ancien de Leipzig n’aurait pas dû adopter un tel comportement. Ca la fout mal pour les supporters nantais et pour l’institution que le FCN représente en France… Le PSG est depuis les années 2010 le club phare dans l’Hexagone, mais il n’y a pas de quoi le regarder tout le temps avec des yeux de chimère et accepter un tel comportement, comme si la défaite n’était finalement pas si grave. Malgré les nombreuses absences dans le onze de départ (notamment Neymar, Icardi, Kimpembe, Marquinhos, Bernat…), Nantes s’est arrêté de jouer à 1-0 pour le PSG et n’a pas tenté quoi que ce soit dans le second acte. Il y a quelques semaines, Stéphane Moulin demandait le maillot de Neymar pendant la rencontre alors que son SCO prenait une fessée au Parc... Peut-être que si les équipes de la Ligue 1 arrêtaient de se mettre en tête que Paris est absolument injouable et si les entraîneurs inculquaient une autre culture de la gagne, nous n’en serions pas là avec des Parisiens champions dans leurs chaussons… 

La vilaine blessure de Dante
On joue la cinquantième minute de jeu au stade Raymond-Kopa et tout va pour le mieux pour l’OGCN. Forts de deux buts d’avance, les Aiglons s’avancent tranquillement vers un succès concluant et la quatrième place. Moment "choisi" par Dante pour donner une note plus amère à l’après-midi des Azuréens. Sur un corner niçois, le Brésilien s’écroule dans la surface après s’être tordu le genou. Allongé au sol, la tête entre les mains, le défenseur de 37 ans fait peine à voir et on se pose alors tous la même question : pourquoi lui ? Capitaine exemplaire, Dante s’apprête à nous manquer. Mais plus qu’à nous, c’est à son équipe que le central risque de faire défaut. Dès sa sortie, Nice a reculé et cela ne devait rien au hasard. À l’heure où Patrick Vieira semblait en passe de trouver l’équilibre entre solidité et créativité, on espère que ce vilain coup du sort ne viendra pas remettre en cause ce travail de longue haleine. 

Le manque d’impact des recrues offensives de Dijon et Lorient 
Que ce soient Terem Moffi et Adrian Grbic à Lorient, ou Roger Assalé et Moussa Konaté côté Dijonnais, les recrues offensives n’ont pas brillé ce dimanche au stade Gaston-Gérard. Attendus pour sortir leurs équipes des positions délicates dans lesquelles elles se trouvent, les deux binômes ne se sont pas montrés à la hauteur. Si les Bourguignons ont affichés quelques promesses dans le jeu, le duo des Merlus n’a quant à lui apporté aucune satisfaction à Christophe Pélissier. Vite, il va falloir se réveiller, la 10e journée de Ligue 1 se profile déjà ! 

Les attitudes des Bordelais 
Il y a des défaites qui font mal. Très mal. Se prendre une gifle, ça peut arriver. Mais le 4-0 qu’ont pris les Girondins à Monaco est inquiétant au possible. D’ailleurs, Jean-Louis Gasset ne se cache plus : «Bordeaux va jouer le maintien.» Triste et implacable constat. Oui, les Bordelais ne devraient pas beaucoup voir le top 10 cette saison tant les rouages collectifs semblent rouillés et tous les voyants dans le rouge. Au-delà d’une faible intensité en attaque et d’une défense tendre, Bordeaux a bien trop de joueurs en manque de confiance et incapables d’élever leur niveau de jeu quand la vague les submerge. Le triple changement de Gasset au retour des vestiaires ne trompe pas. Yacine Adli, potentiellement l’un des joueurs les plus techniques au FCGB, a coulé. Sans parler des performances cataclysmiques des Rémi Oudin, Youssouf Sabaly, Hwang Ui-jo ou encore Otavio… Les Girondins ont la tête dans le sac. Jusqu’à quand vont-il suffoquer ? 

Johan Tabau, Thymoté Pinon, Benoît Desaint, Samuel Zemour et Timothé Crépin