Foto IPP/Roberto Ramaccia Roma 18/08/2018 Campionato di Calcio Serie A 2018/ 2019 Lazio vs Napoli nella foto Kevin Malcuit Italy Photo Press - World Copyright (Roberto Ramaccia/IPP/PRESSE SP/PRESSE SPORTS)

Kévin Malcuit (Naples) : «Les Bleus, c'est un rêve et un objectif»

Transféré de Lille à Naples l'été dernier, Kévin Malcuit séduit déjà en Italie. À 27 ans, le latéral droit se verrait bien enfiler un autre maillot bleu : celui de l'équipe de France. Entretien.

«Kévin, après une demi-saison à Naples, à quel point êtes-vous aujourd'hui différent du joueur qui est arrivé en août au San Paolo ?
Dès mon arrivée, j'ai ressenti une énorme différence avec la Ligue 1 au niveau tactique. Les premiers jours, j'étais souvent en décalage par rapport à mes coéquipiers. Il a fallu assimiler le logiciel de jeu et progresser dans mon positionnement. Je crois avoir bien travaillé à ce niveau.

Comment Carlo Ancelotti vous a-t-il fait progresser au quotidien ?
Il m'a surtout fait travailler l'aspect tactique sur les phases défensives. Franchement, quand on a la chance d'avoir le "Mister", l'un des meilleurs coaches au monde, comme entraîneur, on est à l'écoute de chaque mot car on sait qu'on va progresser.

La fiche de Kévin Malcuit

Ressentez-vous une culture tactique plus forte en Italie ?
Oui, clairement. La Serie A est vraiment à part. Ici, le sens du détail est très aiguisé. On fait attention à tout de manière minutieuse. Lors des matches, tout relâchement peut être rapidement sanctionné. En somme, je me sens beaucoup plus attentif sur 90 minutes. Sinon, cela peut coûter très cher.

Vous avez déjà connu la ferveur à Saint-Étienne et Geoffroy-Guichard. Où situez-vous Naples et le San Paolo ?
L'ambiance du Chaudron est incroyable, et sûrement l'une des plus belles en France. Mais Naples, c'est différent.

C'est-à-dire ?
Les gens vivent, mangent, respirent et dorment foot. Comme à Saint-Étienne, on ressent le poids de l'histoire quand on porte le maillot du Napoli. Diego Maradona a joué ici... Le football est une religion, peu importe qui vous êtes dans votre vie de tous les jours. Tout le monde est supporter de Naples, et cette ferveur, cette odeur, cette ambiance, on les ressent au quotidien.

Quel coéquipier de Naples vous a le plus impressionné ?
Je ne m'entraîne au quotidien qu'avec des internationaux, le niveau est très élevé. Mais, parole à la défense, j'ai envie de dire Kalidou Koulibaly parce qu'il est complet et très régulier. Aujourd'hui, c'est sûrement l'un des meilleurs défenseurs au monde et on ne peut que progresser à ses côtés.

«On ressent le poids de l'histoire quand on porte le maillot du Napoli»

«Je veux me dépasser et surtout repousser mes limites»

Monaco, Niort, Saint-Étienne, Lille et aujourd'hui Naples. Pensiez-vous que le chemin vers le plus haut niveau serait plus court ?
Je comprends cette interrogation. C'est justement ce parcours atypique, pas forcément linéaire, qui a fait de moi le joueur que je suis. J'ai connu beaucoup de choses, rien n'a été facile mais je n'ai rien lâché au point d'évoluer aujourd'hui dans l'un des meilleurs clubs d'Europe. À chaque fois, la règle est la même, je suis de nature positif, et je veux me dépasser et surtout repousser mes limites.

Vous évoluez à un poste où la hiérarchie est plutôt ouverte en équipe de France. Est-ce un objectif à court terme ?
Les Bleus, c'est un rêve et un objectif. C'est aussi cela qui a dicté mon dernier choix de carrière. Je suis au Napoli car je sais pertinemment que pour espérer accrocher le wagon des Bleus, cela passe par un grand club et des grands matches. Évidemment, le sélectionneur fait ses choix. Quant à moi, je me dois de rester sur ma lancée actuelle.

Vous étiez perçu comme un latéral très offensif. Vous considérez-vous beaucoup plus défenseur dans l'âme ? Cela vous semble-t-il nécessaire comme évolution ?
Dans l'absolu, je me considère comme un latéral offensif qui cherche à respecter un équilibre défensif, car avant tout, j'évolue comme défenseur dans un schéma tactique. Depuis que je suis à Naples, je suis plus rigoureux défensivement grâce à l'expérience que je gagne match après match.»

Nabil Djellit