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Jérémie Bréchet : «Jouer à huis clos, un moment unique en Ligue des champions...»

Alors que le PSG disputera mercredi soir son huitième de finale retour de Ligue des champions à huis clos contre Dortmund, Jérémie Bréchet, entraîneur du centre de formation de Lyon, raconte à FF son match de groupe de C1 sans spectateur en tant que joueur du PSV Eindhoven à l'Atlético de Madrid, le 26 novembre 2008.

«Qu’est-ce que ça fait de jouer une rencontre de Ligue des champions à huis clos ?
C’est très bizarre ! On entre dans le stade avec tout l’habillage, la musique, c’est un moment sacré ! On se retrouve face à la tribune, on voit les gens de l’UEFA, les journalistes mais pas les spectateurs. Personne, le stade est vide, c’est un moment très particulier. On entend tout, c’est comme si on jouait un match d’entraînement ! On aurait dit une opposition du mercredi matin sans enjeu (rires).

Que vous êtes-vous dit à ce moment-là ?
Que c’était fou et surprenant pour un tel match, que je vivais un moment unique en Ligue des champions… Je me suis dit : "rappelle-toi de ce match !"

En quoi est-ce un désavantage de jouer sans son public selon vous ?
L’Atlético s’était imposé 2-1 contre nous (NDLR, PSV Eindhoven), cette équipe n’avait pas de pression car ce n’était qu’un match de poule. Ça dépend de l’adversaire et du contexte. Mais je pense que c’est un désavantage car l’appui du public est essentiel. Les supporters nous poussent, nous aident à nous surpasser et élever notre niveau de jeu. Ils participent à la dramaturgie du match, ils sont indispensables au scénario de la rencontre. Le public fait partie du spectacle. Ça enlève le côté sacré, ce n’est pas pareil sans eux ! L’ambiance des grands rendez-vous est un élément de stress positif pour les joueurs et l’absence du public peut jouer sur eux. Pour certains, ça peut être un boost, et pour d’autres, ça peut être un frein.

Comment se prépare-t-on à ce genre de rencontre ?
On savait que le Tribunal arbitral du sport allait sanctionner l’Atlético après les incidents face à l’OM (NDLR, échauffourées dans les tribunes de Vicente Calderon et intervention brutale des forces de l’ordre le 1er octobre 2008 lors de la victoire 2-1 des Colchoneros) et qu’on allait jouer là-bas à huis clos. On a eu une réunion pour s’y préparer mais tant qu’on n’y est pas, on ne peut pas vraiment se rendre compte. C’était quelque chose de très spécial !

Comment jouer un match si particulier ?
Il faut le jouer de la même manière qu’un match normal, les rapports de force se font sur la technique et la gestion du stress. Ça ne doit pas avoir d’incidence dans la capacité des joueurs à se dépasser même dans un tel contexte.

Comment voyez-vous le huitième de finale retour à huis clos au Parc des Princes entre le PSG et Dortmund ?
C’est un désavantage pour Paris de jouer sans son public mais le match sera quand même retransmis en direct à la télévision, la pression sera là et le contexte ne sera pas très différent. S’ils courent et jouent, avec tout le talent qu’ils ont, il n’y aura pas photo !»

«Les rapports de force se font sur la technique et la gestion du stress»

Julien Philipakis