FILE PHOTO: Soccer Football - Serie A - Inter Milan v AS Roma - San Siro, Milan, Italy - May 12, 2021 Inter Milan coach Antonio Conte before the match REUTERS/Alessandro Garofalo/File Photo (Reuters)

Inter Milan - Antonio Conte : Les jours où tout a basculé

L'hypothèse que la relation entre Antonio Conte et les propriétaires de l'Inter Milan se termine mal avait pris de l'épaisseur ces dernières semaines. Quelques jours ont suffi pour rendre le divorce inéluctable...

«C'est comme s'il était déjà parti.» Le message WhatsApp provient de Milan et ne laisse que peu de place au doute : cette fois, Antonio Conte va vraiment claquer la porte. Il est déjà tard mardi soir, mais personne ne s'apprête à dormir parmi les dirigeants de l'Inter, les salariés du géant italien et ses suiveurs les plus passionnés. Dans sa plus pure tradition, le club milanais, tout juste sacré champion d'Italie, s'apprête à passer du rire aux larmes en quelques heures. Depuis un moment déjà, tout le monde s'attendait, compte tenu de la situation financière du club, à un été tendu. Mais personne ne pensait que les choses iraient aussi vite...

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Conte pensait pouvoir conserver le même effectif

Mardi soir, donc. La rumeur bruisse et est rapidement «officialisée» par Gianluca Di Marzio. Le célèbre journaliste italien, souvent le plus rapide lorsqu'il s'agit de sortir une info mercato, indique sur la Sky que Steven Zhang, le président de l'Inter, a acté une décision importante : la balance des transferts du club devra atteindre les 80 millions d'excédent cet été. En sus et comme annoncé sur FF.fr à plusieurs reprises, l'insider annonce que Zhang a toujours pour projet de réduire de 15 à 20% la masse salariale de l'effectif. Le coup est rude pour les fans interistes. Ceux-ci s'étaient préparés à un mercato placé sous le signe de l'austérité, savaient que leurs joueurs allaient devoir renoncer à une partie de leurs salaires, mais pensaient que l'effectif demeurerait inchangé ou presque à la reprise. Jusqu'à il y a peu, c'est également ce que Conte croyait.

«Erreur stratégique majeure»

Il s'agissait d'une condition sine qua non pour que le technicien poursuive l'aventure et personne n'imaginait que Suning (l'actionnaire majoritaire du club, dont le père de Steven Zhang est le patron) ne franchirait cette ligne. Dès lors qu'un journaliste du calibre de Di Marzio - le reporter possède la ligne directe de Guiseppe Marotta, le directeur sportif de l'Inter -, actait un tel rebondissement, plus grand monde n'envisageait une autre hypothèse qu'un départ de l'entraîneur. «C'est une erreur stratégique majeure, nous glissait alors un proche du club. Si la nouvelle se vérifie, il faudra considérer le départ d'Antonio (Conte) comme acquis et l'on entrera alors dans une période de conflit intense avec les supporters les plus impliqués.» Une journée plus tard, c'est une rencontre entre certains groupes de fans et Marotta qui entérine en quelque sorte le départ de Conte. Le "DS" est venu éclaircir la situation auprès des ultras et rassurer ces derniers sur les ambitions du club. On comprend alors que l'Inter ne va plus tarder à officialiser le départ de son futur ex-manager.

La rencontre Conte-Zhang repoussée plusieurs fois

Ce sera chose faite dans la soirée de mardi. En réalité, Conte avait compris depuis quelques jours que les choses étaient en train de mal tourner. Sa rencontre avec Zhang fils avait été reportée à plusieurs reprises et dès l'instant où l'Italien a eu vent de ce que son président entendait lui annoncer, sa décision était prise. Très vite, le coach a ainsi annoncé à des proches et à certains joueurs - parmi lesquels plusieurs cadres (très) mécontents - que le meeting avec le boss de l'Inter ne servirait qu'à entériner leur séparation. Une négociation plus tard (au sujet des indemnités de départ et des 7,5 millions que le coach devrait empocher, selon la Gazzetta dello Sport, sur les 12 qu'il lui restait à toucher), celui qui aura passé deux saisons chez les Nerrazzuri recouvrait sa liberté. Reste maintenant à savoir s'il entend replonger instantanément et si un club aura les moyens de lui offrir le même salaire princier dès cet été. L'Inter est, elle, en quête d'un remplaçant. Et alors que des noms très variés circulent (Sinisa Mihajlovic, Simone Inzaghi et Massimiliano Allegri, par exemple), on ne saurait trop conseiller au board interiste de ne pas se tromper de profil tant la colère gronde... - T. P.