Kakuta veut faire tomber Lille. (P. Lahalle/L'Équipe)

Gaël Kakuta (Lens) : « Si on peut priver Lille du titre, ce serait beau »

Gaël Kakuta, meneur de jeu formé au RC Lens, ne cache pas son envie de voir son équipe s'imposer vendredi face au LOSC, ce qui peut permettre au PSG d'être champion.

La question sur le futur champion de France lui a été posée à de nombreuses reprises, parfois avec insistance. Gaël Kakuta n'y a d'abord pas répondu, avec un large sourire, expliquant que Lens, son club formateur au sein duquel il est revenu l'été dernier, avait prioritairement pour ambition de se qualifier pour la Ligue Europa via la cinquième ou la sixième place de L1 (si Paris ou Monaco remportent la Coupe de France). Ce qui passait probablement par un succès face au LOSC ce vendredi.

À la question, « que pensez-vous du LOSC ? », le gaucher a rétorqué : « C'est une bonne question. Ils font une bonne saison. Je ne les regarde pas jouer, sauf quand on nous montre une vidéo avant de les affronter. Tant mieux pour eux, je connais deux ou trois joueurs là-bas. » Il lui a ensuite fallu trancher sur sa préférence entre Paris ou Lille vainqueur du Championnat. Il a commencé par un : « Vous la connaissez ! ». L'assemblée lui redemande alors : « Paris ou Lille ? » Il lâche : « Je préfère Paris. [...] Si on peut les priver (Lille) du titre, ce serait beau. » 

« Dommage que les supporters ne soient pas l?

Quoi de plus normal pour un enfant né à Lille qui a passé toute son enfance à Lens. « Vous jouez avec les mots, rigolait-il. Je suis arrivé très tôt à Lens. Je me considère y être né. Je n'ai pas vécu grand-chose à Lille. Je suis Lensois. Ma mère aussi. On a tous quitté très tôt Lille même si on y vivait au tout début. »

Le gamin formé deux saisons à Liévin (Pas-de-Calais, attenant à Lens), puis à La Gaillette, a vécu son apprentissage du haut niveau avec cette rivalité régionale en tête. « C'était le match à ne pas perdre, se souvient-il. Depuis que je suis tout petit, ici, c'est le gros rendez-vous pour nous, une date vraiment spéciale. On était hébergé et on dormait avec des Lillois. Et les semaines de derby, c'était très compliqué à vivre. Après le match, on redevenait amis.

C'est dommage que les supporters ne soient pas là car cela aurait été le petit plus. On ne va pas se mentir. Un derby sans public, c'est nul. On a leur soutien. Je vois ce que les gens me racontent, les images. C'est motivant. Ce sera un match très intéressant. Lille joue gros et nous aussi. Si on peut très bien finir cette saison... Maintenant, on ne va pas se mettre une pression de malade pour, après, perdre ce match. Tout le monde sait comment Lille joue et nous aussi. On va continuer à faire ce que l'on sait bien faire. »

« On a de la chance de rejouer contre eux. On ne le prend pas comme une sorte de revanche mais pour essayer de faire oublier l'aller »

À l'aller, Lens avait été submergé par la robustesse et les contres lillois (0-4, 18 octobre). L'envie de mieux faire escorte donc son effectif. « On s'est menti à nous-mêmes en voulant presser et jouer comme nos trois matches précédents qui s'étaient bien passés, poursuit Kakuta. Lille a joué sur son expérience. Ils ont vite pris l'ascendant. On s'est fatigué pour rien. Et on a pris quatre buts. C'est une défaite qui reste. Voilà, la saison est quand même très bonne. Ça s'est bien passé après.

On a la chance de rejouer contre eux. On ne le prend pas comme une sorte de revanche mais pour essayer de faire oublier l'aller. On a eu un excès de confiance. On a pris cette bonne gifle qui a provoqué notre réveil et nous a permis de bien jouer. Depuis, on a beaucoup travaillé sur nos erreurs. L'équipe est complètement différente. Elle a beaucoup plus de maturité et est meilleure défensivement. »

Reste à savoir où évoluera le meneur de jeu face aux Dogues. En soutien de deux attaquants dans un 3-4-1-2 ou, plus sûrement, positionné plus haut, en soutien d'une seule pointe avec un milieu à cinq (3-5-2). « C'est un profil différent, qui apporte plus de sécurité défensive à l'équipe, ça ne me dérange pas, acquiesce-t-il. Du moment que le coach me fait jouer (sourires). Je ne peux pas décrocher (pour organiser le jeu) autant mais je m'adapte. »