Samuel Umtiti of FC Barcelona during the UEFA Champions League group F match between FC Barcelona and Borussia Dortmund at Camp Nou on November 27, 2019 in Barcelona, Spain (Maurice van Steen/ANP SPORT/PR/PRESSE SPORTS)

FC Barcelone - PSG : La chronologie des 946 jours en enfer de Samuel Umtiti depuis la finale de la Coupe du monde 2018

Plus de 940 jours après la finale de la Coupe du monde 2018, Samuel Umtiti n'a toujours pas retrouvé sa plénitude physique et le niveau qui pouvait faire de lui un des tous meilleurs à son poste. FF refait le film de plus de deux ans et demi d'enfer.

15 juillet 2018 : Sur le toit du monde
Deux ans après avoir fait ses débuts en équipe de France, lors d’un quart de finale d’Euro 2016 à la maison face à l’Islande, et au terme de sa vingt-troisième sélection chez les Bleus, Samuel Umtiti devient champion du monde. Titulaire, il dispute l’intégralité de la finale face à la Croatie (4-2 ; découvrez les notes de la finale), comme ce fut le cas de six des sept matches des troupes de Didier Deschamps dans ce Mondial. Un indéboulonnable qui aura marqué ce parcours de son empreinte avec ce but si important dans le dernier carré face à la Belgique. Cette tête, puis cette célébration à la démarche devenue mythique. A 24 ans, il atteint déjà un sommet sportif dans une carrière encore si prometteuse. Un peu plus tard dans l’année, Antoine Griezmann, dans les colonnes de FF, inclut même Umtiti dans une liste de joueurs français qui pourraient postuler au Ballon d’Or France Football 2018 : «J’ai aussi bien aimé la saison de Sam», analyse le Mâconnais.

Samuel Umtiti et Ousmane Dembélé, sur le toit du monde. (P.Lahalle/L'Equipe)

28 septembre 2018 : Communion et début des soucis
Six matches de Liga, un de Ligue des champions (avec un carton rouge face au PSV Eindhoven), et aussi, voire même surtout, deux premiers matches avec l’équipe de France championne du monde. Dont un face aux Pays-Bas, le 9 septembre, suivi d’une communion avec le public du Stade de France pour célébrer encore une fois le titre mondial. Lors du tour de stade, autour de Vegedream, Samuel Umtiti casse la démarche. Les sourires sont là, plus que jamais. Pourtant, à la fin du mois, les problèmes commencent. Absent d’un entraînement, l’ancien défenseur de l’Olympique Lyonnais est touché au cartilage du genou gauche. Le FC Barcelone parle d’une «gêne» et n’évoque pas d’opération mais plutôt un traitement. Avec un renforcement des quadriceps. Une situation qui fait écho à des propos lancés dans L’Equipe avant la Coupe du monde : «Je ne voulais pas m’arrêter, pas à cette période de la saison, expliquait-il au sujet de ses douleurs au genou autour des mois de mars et d’avril. Au très haut niveau, quand on n’est pas à 100%, ça se voit, ça se ressent. J’avais une petite inflammation au niveau du cartilage. J’ai suivi un processus à la fin du Championnat pour muscler mes quadriceps afin que ma rotule ne souffre plus.» Six mois plus tard et une Coupe du monde gagnée, où Umtiti était d’ailleurs ménagé aux entraînements les surlendemains de matches comme l’avait rapporté L’Equipe, cela recommence. Et à l’époque, c’est le grand flou pour savoir combien de temps Big Sam va être absent.

Soir de fête au Stade de France début septembre 2018. (P.Lahalle/L'Equipe)

27 novembre 2018 : Direction Doha
L’arrêt dure quasiment deux mois. Le 24 novembre, il est titularisé pour sa première depuis sa blessure lors d’un choc au Wanda Metropolitano face à l’Atlético Madrid. Match au cours duquel Ousmane Dembélé égalise à la 90e minute pour offrir le nul au Barça (1-1 ; découvrez les notes de FF). Mais trois jours plus tard, lors d’un entraînement, pour Umtiti, c’est déjà la rechute. Toujours la même histoire de rotules, avec des genoux qui gonflent. Comment ainsi soulager les articulations du défenseur central pour reprendre normalement le fil de sa carrière ? Jusque-là repoussée, l’opération est évoquée. Sans plus. Finalement, direction le Qatar. Le 2 décembre, le FC Barcelone communique sur la direction choisie : «Le défenseur central français suivra un traitement conservateur ayant pour objectif de résoudre la gêne qu’il ressent au genou gauche, explique le club catalan. Le joueur se rendra à Doha où il suivra cette thérapie supervisée par les services médicaux du club.» Et comme pour illustrer le fait que le Barça espère vraiment revoir Umtiti sur pieds, il conclut son communiqué par : «Il est considéré comme un des meilleurs défenseurs du monde.»

8 février 2019 : Retour frustrant à la maison
Pour la première fois de l’année, et donc depuis sa rechute de novembre dernier, Samuel Umtiti prend part à un entraînement collectif du Barça. Avec, en tête, l’envie absolue d’être sur le terrain pour les retrouvailles avec l’OL en huitièmes de finale de la Ligue des champions. «J’étais certain que l’on allait tirer l’OL, explique-t-il quelques jours plus tard sur OLTV. Je suis tellement heureux d’affronter mon club formateur et de retrouver toutes ces personnes qui m’ont aidé à progresser. C’est l’occasion de montrer combien j’ai grandi depuis mon départ il y a trois ans. J’espère vraiment être mardi sur la pelouse. J’ai envie de retrouver ce public qui m’a vu grandir et ce stade où j’ai connu tellement de bons moments.» Il est bien dans le groupe pour s’envoler vers Décines mais il n’entre pas en jeu (0-0). Il fait en revanche son retour à la compétition quatre jours après sur la pelouse du FC Séville (4-2, et l’incroyable triplé de Lionel Messi), trois mois quasiment jour pour jour après sa dernière apparition. «J’ai serré les dents et j’ai joué du mieux que j’ai pu, explique Umtiti début mars dans L’Equipe au sujet de ses genoux pendant la Coupe du monde. J’ai travaillé dur et j’ai passé des moments difficiles (...) La facilité, c’était l’opération. Mais je ne suis pas comme ça. Je suis fort mentalement et je ne lâche pas, même quand c’est dur (...) Il y a eu des moments où je me suis dit qu’il fallait lâcher et me faire opérer. Mais j’ai tenu bon (...) Ca m’a pesé, je voulais juste sortir de cette galère (...) Je devais faire un travail de renforcement des quadriceps et de toute une chaîne musculaire. J’avais un gros déséquilibre.»

«J'ai serré les dents et j'ai joué du mieux que j'ai pu. J'ai travaillé dur et j'ai passé des moments difficiles.»

La banderole des supporters lyonnais pour Samuel Umtiti lors du huitième de finale. (S.Mantey/L'Equipe)

«Sam, c'est Sam ! Il prend beaucoup de place dans ce groupe»

14 mars 2019 : Bleus, concurrence et sacrifice
Le nom de Samuel Umtiti est prononcé par Didier Deschamps lors de la divulgation de la première liste de 2019 par le sélectionneur de l’équipe de France pour affronter la Moldavie et l’Islande. Pour la première fois depuis septembre, le Blaugrana fait donc son retour au détriment d’un de ses coéquipiers. «Ça fait un moment que Samuel est avec nous, argumente alors Deschamps. Il retrouve une bonne condition physique, et il a une maîtrise du haut niveau, une expérience internationale que Clément (Lenglet) n'a pas encore, puisqu'il n'a jamais été appelé.» Avant d’enchaîner quelques jours plus tard dans L’Equipe : «Sam, c’est Sam ! Il prend beaucoup de place dans ce groupe. À partir du moment où il a pu récupérer, enchaîner quelques matches, sa place est avec nous.» En Moldavie, pour le compte des éliminatoires à l’Euro 2020, Samuel Umtiti est titulaire comme au bon vieux temps avec Raphaël Varane. Succès 4-1 des Bleus. Sans voir un Umtiti qui surnage non plus (noté 5 par FF). Il dispute l’intégralité du match. Le lendemain, sur TF1, il aborde de nouveau le Mondial et ses soucis de genoux : «J’ai pris un risque, parce que la Coupe du monde, c’est tous les quatre ans et on n’est jamais sûr de la jouer plusieurs fois (...) C’est un rêve que j’ai réalisé. J’ai forcé dessus (NDLR : il parle des genoux) et c’est pour ça que ç’a compliqué un peu les choses sur la saison qui a suivi. Mais je ne regrette pas.» Pour le second match de ce rassemblement, Umtiti est encore sur le terrain face à l’Islande et ouvre même le score au quart d’heure de jeu de la tête. L’occasion de ressortir sa démarche en célébrant. 4-0 au final. Les soucis paraissent loin.

2 avril 2019 : Régularité impossible
Ce séjour positif à Clairefontaine avec l’équipe de France va en fait être une sorte de parenthèse enchantée. Car les soucis reviennent très vite pour Big Sam. Une semaine après l’Islande, il est aligné en défense centrale aux côtés de Clément Lenglet avec le Barça. Le duo, avec leurs coéquipiers, prennent l’eau en encaissant quatre buts sur la pelouse de Villarreal. Umtiti étant par exemple nettement en retard sur le dernier pion du sous-marin jaune (4-4 au final avec des buts de Lionel Messi et Luis Suarez dans les arrêts de jeu). Des erreurs de placement et de relances sont également notées. Retour délicat donc pour retrouver la régularité. Mais il doit également être parfois ménagé pour ses genoux. Soulevant toujours des interrogations en Catalogne. Sur Twitter, il tente d’être rassurant. Mais petit à petit alors que le saison avance, la question d’un départ se pose. Histoire notamment de faire rentrer un peu d’argent pour les Blaugrana dans la perspective de la venue d’Antoine Griezmann.

21 mai 2019 : Légion d'Honneur, Bleus et naufrage turc
Plus impressionnant que Samuel Umtiti, Clément Lenglet s’impose de plus en plus face à son coéquipier et concurrent sur la gauche de la charnière centrale. Et si ce n’était jusque-là pas le cas en équipe de France, en cette fin mai, Clément Lenglet est convoqué pour la première fois par Didier Deschamps. Umtiti est également là et semble encore garder un avantage face à l’ancien Nancéien. « Si Lenglet est là, c’est qu’il a de la qualité, explique Didier Deschamps à la fin du mois. Mais on ne va pas balayer la situation de Samuel Umtiti. On ne va pas balayer d’un seul coup le nombre de sélections, les automatismes, les matches accumulés et la connaissance de l’équipe de France. » Si Samuel Umtiti, décoré de la Légion d’Honneur avec les champions du monde au début du mois de juin, n’est pas vraiment mis en danger face la Bolivie en amical (2-0), six jours plus tard, en Turquie, c’est une toute autre histoire. Le Barcelonais n’est pourtant pas le pire sur la pelouse lors de ce naufrage, mais cette perte de balle coupable à trente mètres de ses buts a fait tâche (défaite 2-0 ; découvrez les notes de FF). Premier accroc depuis bien longtemps chez les Bleus pour lui. Avec le sentiment que la hiérarchie pourrait vite lui être défavorable, notamment face à Lenglet. Car il ne le sait certainement pas ce soir-là : mais ce Turquie-France va être synonyme, jusqu’à aujourd’hui encore, de sa dernière sélection avec l’équipe de France.

29 août 2019 : Adieu les Bleus
«Je n'oublie pas ce que Samuel Umtiti peut apporter et a donné à cette équipe. Il n'était pas dans une situation simple au mois de mars déjà, et au mois de juin non plus. Il avait quelques soucis physiques aussi, qui ont été résolus partiellement. C'est une décision dure, je fais en sorte d'être logique par rapport à ce que je pense. Le temps passe. Je fais plaisir à l'un mais pas à l'autre, c'est comme ça. L'équipe de France va de l'avant. Il faut mettre un peu d'oxygène de temps en temps et régénérer.» Samuel Umtiti ne figure pas dans la liste de Didier Deschamps pour affronter l’Albanie et Andorre en cette fin août. Il faut dire que l’ancien de l’OL n’apparaît pas une seule fois sur une feuille de match pour les premières sorties des Catalans en début de saison 2019-20. Mais Umtiti va tout de même pouvoir pousser la porte du château de Clairefontaine à la faveur du forfait d’Aymeric Laporte. Sauf que, deux jours plus tard, Umtiti se blesse, une nouvelle fois. Il doit quitter le rassemblement des Bleus et retourne en Catalogne. La FFF communique alors un hématome au pied droit. Sauf que c’est pire que ça : «En examinant l'avancée de la récupération du pied droit du joueur français, explique le Barça, avec de nouveaux examens, il a été détecté une fissure du deuxième métatarse. Le temps d'absence estimé est d'environ 5 à 6 semaines.» Nouvel énorme coup dur. Le 19 octobre, il rejoue enfin à Eibar en Liga (3-0)... mais est victime d’une contusion trois jours plus tard. Il rate sans surprise un troisième rassemblement de suite avec les Bleus après septembre et octobre. En novembre, Didier Deschamps fait le constat suivant : «Aujourd'hui, Clément Lenglet, avec ses performances, et Presnel Kimpembe avec le PSG me donnent plus de garanties. Samuel a besoin d'être en pleine possession de ses moyens pour pouvoir s'exprimer à son maximum.» Performant par exemple à Leganés fin novembre (2-1), Samuel Umtiti enchaîne les matches entre la Liga et la Ligue des champions. Prometteur pour une année 2020 avec un Euro en ligne de mire ?

Le duo Pogba-Umtiti et leur Légion d'Honneur. (A.Mounic/L'Equipe)

«C'est une décision dure, je fais en sorte d'être logique par rapport à ce que je pense. Le temps passe. L'équipe de France va de l'avant. Il faut mettre un peu d'oxygène de temps en temps et régénérer.»

9 mai 2020 : Rechute post-confinement et blues
On sort à peine du confinement du côté de la Catalogne. Il s’agit, ce samedi, du deuxième entraînement de Samuel Umtiti depuis la reprise des séances avec protocole strict. Le Français se blesse au mollet. Il réapparaît le 3 juin avec ses coéquipiers, puis le 16, à un quart d’heure du terme face à Leganés (2-0). Il est titulaire à la fin du mois à Vigo (2-2) mais c’est tout. Car le 3 juillet, c’est une nouvelle blessure, une nouvelle fois au genou gauche, qui vient encore le mettre sur la touche. Le Barça ne donne pas de durée d’indisponibilité mais le Français affiche son spleen sur Instagram : «J’aimerais retourner dans le passé, pour revivre une époque où j’étais heureux et que je ne le savais pas.»
 
14 août 2020 : Positif au Covid-19
Un jour historique, et pas pour de bonnes raisons, pour le FC Barcelone, humilié en mondovision lors du Final 8 de la Ligue des champions à Lisbonne par le Bayern Munich (2-8 ; découvrez les notes de FF). Samuel Umtiti n’est pas sur le terrain, pas plus sur la feuille de match, ni au Portugal d’ailleurs. A Barcelone alors qu’il poursuit sa convalescence, le défenseur est testé positif au Covid-19. «Il est asymptomatique, en bonne santé et se trouve isolé à son domicile», explique le Barça.

25 août 2020 : Sur le départ... ou pas
Après le fiasco de Lisbonne, le Barça a évidemment dit au revoir à Quique Setien pour lancer une nouvelle ère avec Ronald Koeman. Et le Néerlandais ne tarde pas à indiquer sur qui il compte et qui devrait se trouver un nouveau club. Luis Suarez fait par exemple partie de cette dernière catégorie. Et les médias espagnols parlent aussi de Samuel Umtiti, sous contrat jusqu’en 2023 et au salaire estimé à 7 millions d’euros par an. Le début d’une farandole de rumeurs autour de l’avenir du Français. Parmi elle, l’Olympique Lyonnais, son club formateur. Sur OLTV, le 28, Rudi Garcia lâche : «Quand j'ai vu la rumeur, je me suis empressé d'envoyer un texto à Juninho et le voir pour lui dire qu'il y avait peut-être la possibilité de récupérer Umtiti.» Tout en étant conscient que «économiquement ça risque d'être compliqué». En fin de mois, Mundo Deportivo explique que le Barça tente d’inclure Umtiti dans une possible transaction autour de Memphis Depay, ciblé par le club catalan. Mais, surtout, les médias espagnols se sont aussi faits l’écho que le gaucher n’est pas vraiment chaud pour bouger…
 
11 septembre 2020 : Pas de retour au bercail
Dans Le Parisien, on peut lire : «Contrairement à Luis Suarez ou Ivan Rakitic, le défenseur ne s'est pas vu signifier directement qu'il était indésirable par le nouvel entraîneur Ronald Koeman.» Même si le Barça espère un transfert de son défenseur alors qu’il cherche des liquidités. Mais Le Parisien, après avoir rappelé qu’Umtiti rêvait de devenir capitaine du Barça, explique que le Français «aurait pris conscience de la précarité de sa situation en Catalogne après deux saisons difficiles. Même s'il espère avoir l'occasion de convaincre son nouvel entraîneur, le gaucher serait désormais ouvert à un départ.» Dans L’Equipe, le 16 septembre, un connaisseur du vestiaire estime qu’un statu quo ne serait pas si catastrophique : «Si le Barça devait jouer un choc de Ligue des champions aujourd’hui, Umtiti ne serait pas titulaire. Mais contre Elche, Cadix ou Huesca (les trois promus), il peut faire le job.» A la fin du mois, Jean-Michel Aulas met fin au léger suspense : Samuel Umtiti à Lyon, ça ne se fera pas. Pas de départ donc sur le gong, et toujours pas de matches joués en 2020-21.

13 janvier 2020 : Setien, maison détériorée et Clasico perdu
Après une défaite amère face à l’Atlético Madrid en Supercoupe d’Espagne (avec Samuel Umtiti titulaire), Ernesto Valverde prend la porte. Quique Setien est nommé sur le banc du Barça. Et c’est une bonne nouvelle pour le natif de Yaoundé. Setien semble en effet le préférer pour accompagner notamment Gérard Piqué dans la défense à trois. C’est Umtiti qui est aligné lors des premiers matches de Setien contre Grenade (1-0) et Valence (0-2). Sans pour autant que le Français ne marque énormément les esprits. Hors des terrains, Samuel Umtiti fait légèrement parler de lui dans une affaire judiciaire. Début février, il est accusé d’avoir détérioré son ancienne maison qu’il avait occupée pendant un peu moins de trois ans à Barcelone. Dommages et intérêts réclamés par la propriétaire : 183 000 euros. Quelques semaines plus tard, il est condamné à verser un peu moins de 33 000 euros. Les experts mandatés, qui ont retrouvé des meubles cassés, constate un «manque d'entretien et très peu de soin avec une mauvaise utilisation des meubles, appareils électroménagers, plafonds, sols, murs et jardin de la maison». Mais sportivement, ça continue d’aller mieux. « Umtiti est un footballeur extraordinaire, s’exclame d’ailleurs Quique Setien, il nous aidera beaucoup. Cela ne fait aucun doute, j’ai pu le constater sur nombre de ses actions que j’ai analysées. Il va beaucoup nous apporter, c’est certain. » Umtiti enchaîne donc les matches en février, il est par exemple titulaire à Naples en huitième de finale aller de Ligue des champions (1-1) et lors du Clasico perdu début mars (0-2 ; il est en retard sur le deuxième but où Mariano Diaz prend le dessus). Derrière, le Covid-19 arrête tout et, en Espagne, Samuel Umtiti voit son nom apparaître dans la rubrique mercato pour un prochain transferts l’été prochain.

Avec Quique Setien, le sourire revient un peu pour Umtiti. (Javier Borrego/AFP7/PRESSE SPO/PRESSE SPORTS)

«J'aimerais retourner dans le passé, pour revivre une époque où j'étais heureux et que je ne le savais pas.»

«Quand j'ai vu la rumeur, je me suis empressé d'envoyer un texto à Juninho et le voir pour lui dire qu'il y avait peut-être la possibilité de récupérer Umtiti.»

25 octobre 2020 : Changements drastiques
«Je ne me suis jamais senti aussi bien physiquement. Mon corps a changé.» Dans une interview à Canal+, Samuel Umtiti raconte son combat pour revenir en forme. «Ces années de galère m'ont rendu plus fort, promet-il. J'ai perdu du temps, j'ai besoin de le rattraper.» Il révèle notamment une nouvelle habitude alimentaire qui participe à ce renouveau selon lui : «Je suis devenu vegan, je ne mange pas de viandes, pas de poissons. Je ne mange plus de pâtes. Je dors mieux. Je me sens mieux. J'ai perdu trois kilos.»

29 octobre 2020 : Plan de retour
Samuel Umtiti fait son retour à l’entraînement collectif ! Très loin d’une équipe de France qui se qualifie sans lui pour le Final Four de la Ligue des Nations, le défenseur va surtout tenter de convaincre Ronald Koeman avant Didier Deschamps : «Samuel Umtiti ne fait pas tous les entraînements, seulement quelques séances, détaille le Néerlandais début novembre. Il n'a pas participé au travail tactique. Il faudra attendre pour le revoir à 100%. Mais s'il est physiquement et mentalement bien, je vais pouvoir compter sur lui. Ça dépendra aussi des performances de nos autres défenseurs.» Fin novembre, toujours pas d’Umtiti sur les terrains : «Notre plan est de le récupérer pour jouer dans environ deux semaines, avec un peu de chance, espère encore Koeman. Il s'entraîne correctement. Il fait presque tout avec le groupe.»
 
26 novembre 2020 : Images chocs
Avec d’autres footballeurs comme Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, Samuel Umtiti s’émeut de la vidéo choc où on voit un producteur de musique être tabassé par des policiers en région parisienne.

8 décembre 2020 : Retour timide
S’il était apparu six jours plus tôt avec la réserve, en ce 8 décembre, plus de cinq mois après son dernier match officiel, Samuel Umtiti est de retour sur un terrain. Mais pas dans la plus grande soirée de son club : au Camp Nou, alors qu’on joue seulement la 52e minute, Cristiano Ronaldo vient d’inscrire le penalty du 3-0 en faveur de la Juventus Turin. Le naufrage est complet pour les Catalans, qui vont s’incliner pour la première fois à domicile en Europe depuis 38 matches et qui vont perdre leur première place au classement pour terminer deuxième de la phase de poules. Pour les 35 dernières minutes, Ronald Koeman rappelle Clément Lenglet pour lancer Samuel Umtiti. Et le Français doit seulement se contenter d’une minute face à Levante (1-0) où il passe tout près de concéder un penalty pour une main dans les arrêts de jeu, et dix-neuf devant Valladolid (3-0) en décembre. Pas de quoi vraiment retrouver son niveau alors que de nouvelles rumeurs (Everton, Arsenal et même Nice) de transferts font leurs apparitions à quelques jours de l’ouverture du mercato d’hiver.

9 janvier 2021 : Enchaîner, enfin
Nouvelle année pour enfin un vrai nouveau départ ? Samuel Umtiti enchaîne en janvier. Avec une titularisation dès le premier match de son club en 2021 à Grenade. Titularisation rendue possible par la blessure de Ronald Araujo à l’échauffement. Et Umtiti saisit sa chance en rendant une copie propre dans le large succès catalan (4-0). «C'était son premier match complet depuis longtemps et il a bien joué, se félicitait Ronald Koeman. Les deux centraux, avec Sergio Busquets devant eux, ont été bons dans le jeu de position, ils ont fait de nombreuses passes verticales, chose que j'apprécie. Sam et Oscar (Mingueza) ont démontré qu'ils avaient leur place dans cette équipe.» Elche (2-0), Bilbao (2-1) : trois matches à 90 minutes en Liga sur le mois pour le Français.
 
29 janvier 2021 : Fuites catalanes
Le rapport qui passe mal. Le média espagnol TV3 révèle un rapport interne émanant du secrétaire technique Ramon Planes. Et il n’est pas très glorieux pour Samuel Umtiti. Selon le successeur d’Eric Abidal, le Français n’est pas un joueur fiable physiquement, il ne peut pas être performant dans des matches importants. Préconisant de ne pas tarder à recruter Eric Garcia, défenseur de Manchester City, dans le viseur catalan depuis des mois.

10 février 2021 : Des errements notables
Mais avant la réception du PSG, au cours de laquelle il paraît bien improbable de voir Samuel Umtiti, le gaucher n’a pas engrangé beaucoup de confiance ni beaucoup de crédit au début du mois de février. Il y a d’abord ce déplacement à Grenade en Coupe du Roi. Si le Barça est mené 2-0 après 47 minutes, Umtiti est impliqué sur les deux buts adverses, notamment le premier, où il perd un ballon très dangereux. Il joue une heure et voit ses coéquipiers s’arracher pour se qualifier en prolongation (5-3). Quelques jours plus tard, en Championnat, sur la pelouse du Bétis Séville, Araujo se blesse et doit céder sa place dès la 11e minute. Pour Samuel Umtiti, seul défenseur central de métier sur le banc ? Pas vraiment, Ronald Koeman préfère faire reculer Frenkie de Jong. Umtiti entre pour le dernier quart d’heure ce jour-là. Enfin, mercredi dernier, à Séville, Samuel Umtiti n’a également pas été au mieux, loin de là : comme un symbole, Jules Koundé se joue de lui avant d’ouvrir le score quand, en fin de partie, Umtiti commet une grossière erreur de placement qui offre le 2-0 aux Andalous dans cette demi-finale aller de Coupe du Roi.
 
 
Alors qu'il a fêté ses 27 ans en novembre dernier, rien ne dit aujourd'hui que Samuel Umtiti retrouvera un jour le niveau qui était le sien en 2018 quand il cassait la démarche face à la Belgique. Il y a bien sûr ses blessures et un physique récalcitrant, mais le contexte blaugrana ne doit sans nul doute pas aider également. En juin prochain, il sera à deux ans de la fin de contrat en Catalogne. Et certainement à un tournant de sa carrière.