marciniak (szymon) griezmann (antoine) (A.Reau/L'Equipe)

Équipe de France : Antoine Griezmann, c'est grave docteur ?

A la peine face à la Suède dans un système tactique pourtant taillé pour lui, Antoine Griezmann a déçu lors de la victoire des Bleus. Au point qu'il faille s'inquiéter pour celui qui sort d'un exercice pour le moins compliqué du côté de Barcelone ? Pas sûr.

Dans l'entretien de rentrée qu'il nous a accordé avant de s'envoler pour la Suède, Didier Deschamps s'en cachait à peine. Le sélectionneur entendait placer Antoine Griezmann dans les meilleures dispositions afin que son élève préféré retrouve le chemin de l'école avec le sourire. Exit le tumulte de Barcelone et un schéma tactique qui n'en avait plus que le nom, place à l'équipe de France et à un 3-4-1-2 taillé pour lui. «Avec moi, tout est clair, confiait le sélectionneur à quelques jours du premier rendez-vous des Bleus. Il sait dans quel rôle et dans quelle zone je le fais jouer. Et il sait très bien qu'à chaque fois, je le mets dans les meilleures dispositions, peu importe le système de jeu.» Puisque celui retenu à Solna était le même qu'à Tirana et que cela avait à ce point fonctionné en Albanie (victoire 2-0 des Bleus, 8/10 pour Griezmann dans nos colonnes), on envisageait la parenthèse suédoise du meneur de jeu tricolore comme une bouffée d'oxygène. Il n'en a rien été.

Le jour et la nuit

Il y a bien sûr eu ces deux grosses opportunités manquées, alors que l'on jouait le dernier quart d'heure de la partie : deux frappes du gauche, dont un penalty (76e et 95e+6), expédiées dans les tribunes de la Friends Arena. Mais il y a aussi et surtout eu tout le reste : quelques approximations techniques qu'on ne lui connaissait plus et une influence en berne. Soit à peu près tout l'inverse de ce le meneur de jeu avait donné à voir à l'automne dernier, lorsqu'il n'avait eu de cesse de régaler Olivier Giroud et Wissam Ben Yedder au fil d'une partie en forme de récital (un but et une passe décisive). Vous l'aurez compris, la réalité du déplacement suédois était plus proche de celle qui escorte le quotidien de Griezmann en Catalogne que d'un bol d'air frais. Au point qu'il faille s'inquiéter pour le numéro 7 des Bleus ? Pas si sûr. Parce que c'est toute l'équipe du France qui a manqué de fluidité samedi soir, d'abord, et que cette première journée de la Ligue des nations représentait le premier match du Mâconnais après une période de vacances.

La Croatie fait figure de proie idéale

Mais comment retrouver la voie du jeu et du plaisir, alors ? Comment faire mieux que ces 61 "petits" ballons touchés dont 12 ont été rendus à l'adversaire ? En recouvrant du rythme, déjà, et c'était le sens du discours de Deschamps en zone mixte («Pour faire la différence, ils ont besoin de peps. Le volume est là, il (Griezmann) s'est senti de mieux en mieux au fil du match (...). Il faut remettre la machine en route»). En profitant de la réception de Croates (mardi soir) qui viennent d'encaisser quatre buts contre un Portugal pourtant privé de Cristiano Ronaldo, ensuite. C'était cette fois la piste suggérée par Olivier Giroud en conférence de presse d'après match. Habitué aux zones de turbulences, le numéro 9 des Bleus a invité son coéquipier à «faire le dos rond et se réfugier dans le travail» afin de reprendre confiance. Le tout en prenant soin d'indiquer qu'il n'était «pas inquiet pour lui». Compte tenu des lacunes défensives du prochain adversaire des Tricolores et des ressources mentales du garçon, nous non plus. - T. P.

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