camavinga (eduardo) raphinha (A.Reau/L'Equipe)

Eduardo Camavinga, décryptage du phénomène du Stade Rennais

Il a 17 ans et une quarantaine de matches de L1 mais déjà l'assurance et la vista d'un cador. Des spécialistes de l'entrejeu décortiquent les forces du jeune Rennais qui aimante tant de regards, et pas qu'en France.

Un échantillon représentatif de son talent. C’est ce qu’a offert Eduardo Camavinga lors de sa première entrée en jeu avec l’équipe de France, le 8 septembre dernier, face à la Croatie (4-2). Trente minutes où le jeune homme de 17 ans a ébahi la France, son sélectionneur, et même ses coéquipiers, entre ballons grattés proprement, orientations lucides, pénétrations tranchantes, propositions intelligentes dans l’espace, avec en point d’orgue cette frappe qui a fait flotter la possibilité d’une première idyllique avant que le gardien croate ne se couche pour la capter (75e).

La pépite bretonne a du talent plein les pieds. La France le sait, l'Europe aussi. Dans son nouveau numéro, FF a sondé nombre de spécialistes de son poste pour écrire les points forts de Miconje, en Angola. Et ils sont nombreux. «Il a développé une façon d’être à l’affût, décrypte Sylvain Ripoll, le sélectionneur des Espoirs, qui ne l'a eu qu'une fois à disposition avant que le joueur ne file directement chez les A. Il sait rester très fort sur ses appuis, ce qui lui permet d’avoir un centre de gravité assez bas et de gicler sur cinquante centimètres-un mètre.» «Il a une très bonne lecture de l’intervention, une grande vivacité qui lui permet de gratter les ballons sans se mettre à terre», complète Benoît Cauet,  ancien milieu de terrain de l’OM, de l’Inter Milan, du PSG ou de Nantes.

Avec cinq ballons grattés par match, ses statistiques en Ligue 1 sont celles d’un joueur d’élite. Et Camavinga excelle aussi dans les tacles, lui qui en a réussi 2,56 par match la saison dernière, soit le total le plus important pour un milieu des cinq grands Championnats. «Pour avoir occupé ce poste, il s’agit surtout de sentir les coups, et Camavinga a toujours la bonne anticipation, c’est cela le plus important. Il me fait penser à un Thiago Motta en accéléré», lance Luis Fernandez. Mais le joueur sait aussi comment utiliser le ballon, troquer le bleu de
chauffe pour le smoking, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

«Comme il s’informe, il a toujours un temps d’avance, décrypte l’ancien numéro 10 du Stade Rennais Jocelyn Gourvennec, et c’est pour ça qu’il fait presque toujours les bons choix. À son âge, c’est extrêmement rare. Il a une excellente qualité de passe, de renversement de jeu, un superbe toucher de balle, il sait dribbler, marquer, il a tout ce garçon ! Et puis, il est très intelligent tactiquement. Il pourrait jouer partout, même si c’est dans le cœur du jeu qu’il est le meilleur.» «Pour moi, aujourd’hui, il pourrait être titulaire au PSG», jure même l'ancien coach de Guingamp ou de Bordeaux. Rien que ça...

Luis Fernandez : «Il me fait penser à un Thiago Motta en accéléré».

«Camavinga, décryptage du phénomène», un dossier de six pages à retrouver en intégralité dans le nouveau numéro de France Football, en kiosques mardi ou en version numérique dès lundi à partir de 18 heures en cliquant ici.