Damien Plessis (Örebro) : «J'ai été accueilli comme un Suédois»

Seul joueur français à évoluer cette saison dans le Championnat suédois, à Örebro, Damien Plessis raconte son expérience dans un pays où «tout le monde est plutôt cool», avant le match entre la sélection nationale et l'équipe de France, ce vendredi (20h45) à Solna.

«Pourquoi avoir fait le choix de venir jouer en Suède ?
J'étais libre depuis cet été après avoir résilié mon contrat avec Maritimo (D1 portugaise), où il y avait des problèmes. J'aurais pu repartir en Grèce, mais après de mauvaises expériences, j'ai préféré ne pas y retourner, au risque de ne pas jouer pendant six mois. Un joueur qui était avec moi au Portugal m'a conseillé de venir ici. Le coach d'Örebro (Alexander Axén) m'a contacté et je suis arrivé en mars. Comme le Championnat (Allsvenskan en suédois) n'avait pas encore commencé, j'ai signé pour un an, plus une année supplémentaire en option.

Comment s'est déroulée votre adaptation dans ce nouveau pays ? 
Mon intégration dans l'équipe s'est bien passée. Les joueurs m'ont accueilli comme un mec de chez eux, comme un Suédois. Tout le monde est plutôt cool. On communique en anglais, ils le parlent tous.

Comment définiriez-vous la mentalité suédoise ?
Ce ne sont pas des gens qui se prennent la tête. Ils sont respectueux mais pas du tout hautains. Ils sont droits. Il n'y a pas de quiproquo. Quand ils disent quelque chose, ils s'y tiennent. Même dans la vie, si tu perds quoi que ce soit, ils vont te le rapporter. Ce n'est pas la France... J'ai un ami qui a perdu son portefeuille, il l'a retrouvé à la police. À Marseille ou Paris, ce ne serait jamais arrivé.

À Örebro, il ne doit pas y avoir les installations de Liverpool ou du Panathinaïkos, où vous avez joué. Ça n'a pas été trop difficile au début ?
Franchement, ça m'a surpris. Il y a beaucoup de terrains synthétiques mais c'est très professionnel. Tous nos entraînements sont filmés par exemple, on peut les regarder après. Il y a des bains froids et chauds. En allant là-bas, même moi je pensais que ce serait un peu amateur, proche de ce qu'on peut trouver en National. Mais c'est plutôt équivalent à la Ligue 1.

«Je trouve qu'il n'y a pas beaucoup de pression. Chacun fait son match, (...) mais en restant fair-play»

Et quel est le niveau du Championnat ?
J'ai joué seulement quatre matches pour l'instant (NDLR, c'est actuellement la trêve, le Championnat reprend début juillet), en position de défenseur central. Mais lors du deuxième, c'était contre Malmö, le plus gros club du pays. J'ai pu voir que ça joue bien au ballon. C'est un Championnat où tous les clubs se connaissent. Les entraîneurs tournent entre eux et ne sont pas virés après une ou deux défaites. Je trouve qu'il n'y a pas beaucoup de pression. Chacun fait son match, ça va au tampon quand même, mais en restant fair-play. Si tu mets un tacle, tu te prends un carton jaune direct. Je préfère le jeu physique comme en Angleterre, mais à mon âge, celui de la Suède me correspond mieux.

Quelle est la moyenne d'âge de votre équipe ?
Je ne sais pas, je dois être le plus vieux (29 ans). On doit être seulement quatre ou cinq à avoir la trentaine. Ça change, avant c'était moi le plus jeune. (Rires) En Suède, tous les joueurs de l'équipe nationale évoluent à l'étranger. Les meilleurs s'en vont très vite. Les jeunes jouent tout de suite et s'ils brillent, partent au bout de six mois.

«Zlatan, ils en parlent tout le temps»

Parmi eux figure peut-être le futur Zlatan Ibrahimovic. Quelle place occupe-t-il au quotidien pour les Suédois ?
C'est leur dieu ! Ils en parlent tout le temps. C'est le même phénomène que lorsqu'il jouait en France (au PSG de 2012 à 2016), mais multiplié par dix. Quand il s'est blessé avant la finale de Ligue Europa avec Manchester United, le prix des billets a immédiatement baissé. Mais ça n'a pas empêché le stade (la Friends Arena de Solna) d'être plein. Les supporters y sont allés pour le voir, parce qu'ils savaient qu'il viendrait quand même.

Est-ce une destination que vous conseilleriez à un joueur français ?
Oui, si certains sont au chômage, comme moi, pour se relancer. Pour les autres, ça dépend d'où ils viennent et ce qu'ils cherchent.»