Soccer Football - Premier League - Tottenham Hotspur v Chelsea - Tottenham Hotspur Stadium, London, Britain - February 4, 2021 Chelsea manager Thomas Tuchel REUTERS/Neil Hall EDITORIAL USE ONLY. No use with unauthorized audio, video, data, fixture lists, club/league logos or 'live' services. Online in-match use limited to 75 images, no video emulation. No use in betting, games or single club /league/player publications. Please contact your account representative for further details. (Reuters)

Comment Thomas Tuchel a déjà posé sa patte à Chelsea... et pourquoi il ne faut pas s'emballer

Un mois après son arrivée sur le banc de Chelsea, Thomas Tuchel est toujours invaincu (5 victoires, 2 nuls) et a déjà imprimé son style chez les Blues. Même si ce bilan encourageant est à pondérer et à confirmer à plus haute altitude.

Plus de contrôle, plus de variété...

Arrivé aux commandes des Blues pour leur redonner une énergie et une cohésion peu à peu évaporées sous Frank Lampard, Thomas Tuchel a réussi la première phase de sa mission. Dès sa prise de fonctions, le technicien de 47 ans a apporté des idées neuves à une équipe au jeu parfois trop scolaire et à l’équilibre incertain. Déjà régulièrement adepte des schémas hybrides ou asymétriques au fil de son expérience parisienne, il a installé un 3-4-3 modulable - en fonction des profils alignés dans les couloirs et en attaque - qui a rendu Chelsea moins prévisible, et sa structure favorisant les supériorités numériques dans les phases de construction et les mouvements entre les lignes a porté ses fruits. La formation londonienne affiche ainsi 68,5% de possession moyenne en Premier League depuis l’arrivée de Tuchel, et ce contrôle renforcé permet à sa défense d’être moins exposée : à peine 34 tirs subis en 6 matches de Championnat, dont 10 cadrés ! Une vraie progression au sein d’une équipe qui avait auparavant encaissé 22 buts en 19 rencontres, et subissait près de 10 tirs en moyenne par match.

Depuis le premier match dirigé par Thomas Tuchel le 27 janvier, Chelsea n’a subi que 1,7 tir cadré par match de Premier League en moyenne (10 en 6 matches), le plus faible ratio du Championnat sur cette période. Contrôle.

... mais des adversaires plutôt consentants

Quatre succès et deux nuls en Premier League, sans oublier une qualification face à Barnsley en Cup (1-0) : le premier bilan mensuel de l’ancien coach du PSG est donc très positif. Avec 14 points récoltés et deux buts encaissés, Chelsea affiche le deuxième meilleur bilan de l’élite anglaise sur la période, derrière l’intouchable Manchester City (18 points, un but encaissé). Mais l’identité des adversaires rencontrés par les Blues n’est sans doute pas étrangère à ce regain de maîtrise. Wolverhampton (0-0), Burnley (2-0), Tottenham (1-0), Sheffield (2-1), Newcastle (2-0), Southampton (1-1) : Thomas Tuchel a jusque-là affronté des équipes assumant de subir, a fortiori face à un candidat au top 4. À l’exception de Southampton et Tottenham, elles font d’ailleurs toutes partie du dernier tiers du Championnat en termes de production offensive. Cette donnée contextuelle explique aussi en partie pourquoi, malgré une animation plus variée, l’attaque de Chelsea patine toujours un peu, avec seulement 9 buts inscrits en 7 matches toutes compétitions confondues, face à des adversaires souvent regroupés devant leur surface. Si le coach allemand a déjà trouvé quelques clés, le trousseau est logiquement loin d’être complété.

Un management à double tranchant

Dès son premier match, le manager des Blues a voulu marquer sa différence avec son prédécesseur dans le choix des hommes. Moins considérés par Frank Lampard, Antonio Rüdiger, Marcos Alonso, Cesar Azpilicueta, Jorginho ou Callum Hudson-Odoi ont vite gagné la confiance du nouveau boss, au détriment notamment de quelques tauliers ou recrues d’envergure (N’Golo Kanté, Ben Chilwell, Hakim Ziyech). Le tacticien bavarois a rebattu les cartes, mais aussi brassé large. Si le système de base a peu évolué, 24 joueurs ont déjà été utilisés, et 23 d’entre eux ont été au moins une fois titulaires ! Tuchel expérimente, cherche la meilleure manière d’associer ses talents, se fiche un peu des statuts (pour le moment en tout cas), mais sa patience a aussi des limites. Samedi dernier face à Southampton, Tammy Abraham a ainsi été sorti à la pause, et Callum Hudson-Odoi, qui l’avait suppléé, a retrouvé le banc une demi-heure plus tard. En cause selon son entraîneur, «son énergie, son attitude, son contre-pressing». Un épisode qui a fait parler, et qui va ajouter une dose de pression supplémentaire sur le management de Thomas Tuchel à l’avenir, au coeur d’un calendrier qui va subitement changer de dimension : entre ses deux duels face à l’Atlético Madrid en Ligue des champions, Chelsea affrontera Manchester United, Liverpool, Everton et Leeds. Rendez-vous dans un mois ! - C. C.

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