Campanharo n'est pas sur le banc. (L'Equipe)

Campanharo, l'artiste

Présent dans L'Equipe-type de Ligue 2 de la 6e journée, Gustavo Campanharo est un petit nouveau dans notre Championnat. Il n'est pourtant pas dénué de qualités.

Un peu comme Metz, un autre collègue revenu de Ligue 1 cet été, Evain-TG a passé son mercato à chiner la bonne affaire aux quatre coins du globe, ou pas loin. Notamment en Amérique du sud, d’où il a ramené une vieille connaissance (Betao, passé six mois dans les contrées alpestres, de janvier à juin 2013) et pas mal d’inconnus, à commencer par ce Gustavo Campanharo qui ne devrait pas le rester. Le milieu de terrain brésilien a ainsi profité du week-end dernier et de sa troisième titularisation consécutive (toutes compétitions confondues) pour coloniser le cœur des Savoyards en même temps que l’équipe-type de Ligue 2 de la journée. Posté au milieu de terrain, il a rayonné sur la victoire de l’ETG face à Auxerre (4-0), démonstration de force où il s’est mis en valeur ailleurs que devant le but. Aiguilleur et architecte du jeu, il a démontré toutes les qualités qui avaient fait dire un jour à Sebastiano Lazaroni, un coach reconnu au Brésil, «sa vision du jeu est telle qu’un jour, elle le mènera en équipe du Brésil». Rien que ça ! Pour l’instant, le voici en L2.

Il se rêve en Pirlo

Cela pourrait constituer une régression pour un joueur apparu une quinzaine de fois (dont quatre titularisations) en Serie A la saison passée, mais la trajectoire de Campanharo a subi trop de contrecoups pour s’inquiéter de ce pas en arrière. A 23 ans, l’homme de Caxias do Sul (à l’extrême sud du Brésil) a déjà beaucoup voyagé, et beaucoup vécu. Repéré par Parme à l’été 2011 alors qu’il sort d’une grave blessure au genou, il avait finalement bifurqué à la dernière minute vers la Fiorentina, une coquetterie d’agent, après un essai triomphal et trompeur au cours duquel il inscrivit deux buts en deux matches… une rareté chez lui. Mais, à Florence, il ne réussit pas à s’intégrer, victime de la saudade des enfants du pays et, à en croire le club italien, d’une certaine suffisance. Il est alors un meneur de jeu élégant et racé, c’est d’ailleurs à ce poste que souhaite l’utiliser la Fiorentina et là que l’imagine le prestigieux quotidien de la Gazzetta dello Sport qui dit de lui «c’est un numéro 10 à l’ancienne, avec une bonne vision du jeu et techniquement très à l’aise». Lui ne se rêve pourtant qu’en Pirlo, a orienté le jeu dans une position reculée. Il lui faudra pour cela retourner au pays, dans son club de la Juventude, puis partir pour Bragantino, pour enfin redescendre sur le terrain. C’est là que l’a utilisé le Hellas Verone, où il a été prêté la saison passée et où l’a repéré l’ETG. A voir son profil, il ne pouvait à l’évidence que plaire à Safet Susic, qui devrait en faire un des piliers de son 4-3-3 qui semble taillé pour le Brésilien…
 
Arnaud Tulipier