Burak Yilmaz, attaquant du LOSC. (A. Réau/L'Équipe)

Burak Yilmaz (Lille) : « le foot est sans piti?

Burak Yilmaz, attaquant du LOSC, évoque son rôle de grand frère au sein du vestiaire nordiste encore invaincu, toutes compétitions confondues, cette saison.

« Trois mois après votre arrivée, comment vous sentez-vous ?
Bien. Je tiens à remercier énormément l'ensemble de mes coéquipiers, mes coaches, la direction du club. Depuis mon arrivée, ils m'aident beaucoup. Ils font tout pour que je me sente comme à la maison. Le premier mois a été un peu difficile, compliqué pour moi. D'un point de vue footballistique, il y a une nette différence entre la Turquie et la France en termes de mentalité, de jeu. L'adaptation a été compliquée, mais j'ai su passer le cap et désormais, je me sens très bien. Parce que chaque personne qui m'entoure au club a mis son grain de sel pour que je me sente bien.

Quelles difficultés avez-vous eu à résoudre ?
Ma famille m'a rejoint la semaine dernière. Dans le contexte sanitaire que vous connaissez. Il s'agissait de mes deux filles et de ma femme. C'était ma plus grande difficulté personnelle. Je vis toujours à l'hôtel. J'espère emménager lundi. Pour ce qui est du terrain, il y a une différence de style mais la langue du foot est universelle. J'ai trouvé rapidement un terrain d'entente avec le jeu français comme vous avez pu le voir sur le terrain.

« J'ai fait le bon choix en venant ici »

Pourquoi avoir opté pour le projet lillois ? Quelle personne vous a convaincu ?
À Besiktas, j'étais capitaine. Toute ma famille, mes amis sont à Istanbul. J'y avais encore un contrat de 2 ans. Une vie stable qui me plaisait. À mon âge (35 ans), je voulais relever un nouveau challenge. C'est Luis Campos (le conseiller sportif du LOSC) qui est venu. Il a réussi à me convaincre pour rejoindre le LOSC. Je pense que lui et moi, nous nous sommes alignés. Je peux dire que j'ai fait le bon choix en venant ici.

Mais alors comment s'est passé votre départ de Besiktas ?
C'est un point technique, effectivement. Le club me devait une importante somme d'argent. Et j'avais un poids important en termes de salaire. C'était difficile pour eux de me payer. Du coup, on a trouvé un arrangement.

La présence de Yazici et de Çelik a-t-elle joué dans votre décision de venir dans le Nord ?
Bien sûr. Durant cette période, j'ai discuté avec eux. Leur retour était très positif. Le fait que les deux se sentent bien m'a aidé à la prise de décision. Ils ont eu une influence sur moi.

« Ma priorité, c'est de jouer, d'être combatif et de marquer »

Vous êtes surnommé « le Roi » dans votre pays et vous êtes le seul à avoir évolué dans les quatre grands clubs d'Istanbul (Galatasaray, Fenerbahçe, Besiktas et Trabzonspor). Comprenez-vous que certains membres de la communauté turque soient surpris de vous retrouver à Lille ?
J'ai 35 ans. Cela peut surprendre à mon âge. D'un point de vue supporter. Jusqu'à maintenant, j'ai joué au haut niveau. Quand on regarde les plus grandes stars, leur âge est similaire au mien. Attention, je ne veux pas de malentendu : je ne suis pas au même niveau qu'eux. Mais quand je regarde les stars internationales, je me dis qu'on nous a appris à bien vivre à notre âge, à conserver un bon sommeil, une bonne hygiène, à être entouré d'une bonne famille. Cela aide à continuer à ce niveau. Mais ce départ n'était pas réellement une surprise pour mes proches.

On vous prête le rôle de grand frère, vous l'assumez ?
C'est une grande responsabilité. J'ai plus d'expérience que certains de mes coéquipiers. Comme pour Jonathan David dans la façon de surpasser une période plus creuse, je discute avec certains d'entre eux. Le foot est une activité quotidienne On ne vit que l'instant T. Il n'y a pas d'hier, ni de demain. Après avoir joué un match, une heure après, c'est terminé. On n'a pas non plus beaucoup plus de temps pour s'attarder si on a marqué ou pas. Le foot est sans pitié. Notre comportement est toujours interprété en fonction du dernier match que l'on a joué. Je le sais très bien. Mon rôle de grand frère, je le joue depuis longtemps. C'est naturel et cela ne me dérange pas du tout. Mais il ne faut pas oublier que ma priorité, mon rôle principal est de jouer, d'être combatif et de marquer.

Comment conseillez-vous Jonathan David ?
Il a besoin d'un but. Le reste coulera de source. Sa façon de travailler, son investissement, je vois tout ce qu'il fait. Il est réellement proche de marquer. Je le ressens. C'est quelqu'un qui donne tout pour son équipe, un joueur de caractère. Cela peut arriver à chaque attaquant. Il a besoin de marquer, un beau but ou pas. De la tête ou du pied. Juste de marquer. La suite arrivera. J'ai déjà connu ce genre de situation. Celui qui dit qu'il ne l'a pas vécue est un menteur. Il est possible de ne pas marquer pendant deux, trois, cinq matches. Dans ces moments-là, chaque coéquipier doit être solidaire et soutenir son partenaire. Mais c'est juste que la clé pour trouver la sortie, c'est le but. »