0:3 Jubel Torschuetze Marcel Sabitzer (Leipzig)Mainz, 24.05.2020, Fussball Bundesliga, 1. FSV Mainz 05 - RB Leipzig *** Local Caption *** (PatrickScheiber/Pool/WITTERS/P/PRESSE SPORTS)

Bundesliga : 10 choses à savoir sur Marcel Sabitzer (RB Leipzig)

Du RB Leipzig emballant de Julian Nagelsmann, c'est lui le maître à jouer. Milieu de terrain polyvalent, il régale et se régale en Allemagne. A 26 ans, l'Autrichien séduit enfin l'Europe, mais son parcours reste méconnu. Séance de rattrapage concoctée par FF.

Le foot dans les veines

C’est le coup classique. Comme beaucoup avant lui, Marcel est tombé dans le foot quand il était petit. La faute, ou plutôt grâce à son père Herfried. Attaquant méritant, Sabitzer senior n’a jamais quitté son Autriche natale. Le pays le lui a bien rendu, puisqu’il totalise tout de même sept sélections au compteur, pour un but. Une chance pour son fils, qui n’a donc pas eu à suivre ses pérégrinations pour évoluer. Ce qui ne l’a pas empêché de changer plusieurs fois de clubs dans sa jeunesse. Comme son cousin Thomas, de sept ans son cadet, qui évolue aujourd’hui au LASK Linz. Deux internationaux dans une famille, c’est peu commun. Trois, c’est extraordinaire.

Fan de Beckham

Quiconque a déjà vu l’Autrichien botter un coup de pied arrêté ou envoyer une sacoche de loin ne peut être surpris. Sans dire qu’il y a une ressemblance, ne serait-ce que fortuite avec Beckham, on imagine en revanche assez bien qu’il ait puisé ses inspirations dans des highlights de l’Anglais. Une chose est certaine, il y a dans le jeu de Sabitzer une part d’amour du jeu et de show qui peut être empruntée à son idole. Au moins assez pour que le site officiel de la Bundesliga écrive qu’il est le joueur de Bundesliga se rapprochant le plus de l'ancien galactique.

Crack à 11 ans

S’il a fallu du temps à Sabitzer pour se faire un prénom en Europe, il est connu en Autriche depuis bien longtemps. Dès ses onze ans, dans sa deuxième équipe, le Graz AK, il brillait. Il reste à ce jour un des plus grands talents offensifs passés par le club. Rien que ça. En même temps, marquer 49 buts en 63 matches entre 2005 et 2008 sans jouer en pointe, c’est une performance assez remarquable. Dans son sillage, il était tout proche d’amener son club à un titre. Finalement, le Graz AK ne finissait que second de la ligue régionale U15. Ce n’était que partie remise.

En mauvais termes avec le Rapid Vienne

Après des débuts en pro à 16 ans sous la tunique de l'Admira Wäcker, il monte d'un cran en 2013 et rejoint le Rapid Vienne. 350 000 euros pour être titulaire dans l'un des plus grands clubs du pays. Une réussite puisque qu'il y inscrit douze buts et délivre huit passes décisives en un an et demi. De quoi taper dans l'oeil d'un nouveau club à la politique de recrutement agressive. Sans réfléchir, le RB Leipzig s'aligne sur les deux millions d'euros de sa clause libératoire. Clause qui ne pouvait être payée par un autre club autrichien. Malin. Ce que le Rapid n'avait pas prévu, c'est que l'écurie allemande le prête à Salzbourg. C'est pourtant ce qu'il s'est passé. Et encore aujourd'hui, la pilule a du mal à passer.

Le petit numéro avec Sabitzer ne pourrait pas plus faire vomir : Salzburg-Leipzig, l'axe du dégoût !

Passé par la succursale autrichienne

C'est presque devenu le schéma habituel. Un jeune joueur passe par le RB Salzbourg, et s'il est performant, il est promu dans l'équipe de Leipzig. En 2014, Marcel Sabitzer est un des premiers à faire ce trajet en prêt. Avec une réussite telle qu'il n'y reste pas plus d'un an. 27 buts et 21 passes décisives en étant baladé à trois postes, avant-centre, neuf et demi et ailier gauche, c'est dire. Une instabilité qui n'a visiblement pas altéré ses performances. De son côté, le club allemand se frotte les mains. En quelques mois seulement, le milieu offensif a prouvé qu'il avait le potentiel pour rapporter bien plus que les 2 millions d'euros investis.

Il a connu un autre Red Bull

En 2015, retour en Allemagne donc. Peter Gulacsi et Stefan Ilsanker sont d'ailleurs eux aussi du voyage. Un retour de prêt pour enfin prendre son envol ? Pas tout à fait. Si sept des titulaires actuels évoluaient déjà en Saxe, le club, né en 2009, se battait encore pour sa promotion dans l'élite. Redescente abrupte donc pour Marcel, qui passait des Coupes d'Europe à la 2.Bundesliga. Mais l'avenir lui a donné raison de persévérer dans la filiale Red Bull. Reculer pour mieux s'envoler.

Elu meilleur joueur autrichien

8 buts et 5 passes en 2015-2016, puis 8 réalisations et 4 caviars la saison suivante en Bundesliga. Pas de doute, le milieu offensif a l'étoffe pour jouer dans l'élite. Ce constat, les entraîneurs et directeurs sportifs du Championnat autrichien l'ont bien compris. Ce sont eux qui sont chargés de nommer et de voter pour le joueur national de l'année. Une récompense longtemps trustée par David Alaba. Jusqu'en 2017, où c'est Sabitzer qui raflait la mise. Idéal pour confirmer sa progression et lui insuffler ce qu'il faut en confiance pour la suite de son parcours.

Un changement de position gagnant

Le reste, c'est Julian Nagelsmann qui s'en est chargé. En prenant les commandes de Leipzig cette saison, le tacticien a fait entrer son milieu dans une autre dimension. D'une saison sur l'autre, il a doublé son rendement statistique. Ces 16 buts et 9 assistances, il les doit au repositionnement de son entraîneur un cran plus bas. Cela peut paraître contradictoire, mais en ayant plus de tâches défensives, Sabitzer touche plus le ballon et participe encore plus au jeu. En fait, c'est presque lui qui le construit par période. Une prise de responsabilité qui s'est accrue avec le capitanat en l'absence de Willi Orban. Et qui fait de lui un joueur que beaucoup de clubs européens s'arrachent.

Assidu des sélections

Quand on fait parler de soi à l'âge de onze ans et qu'on fait ses débuts dans le grand bain à seize ans, on ne laisse forcément personne indifférent. Pas même la sélection. Et même s'il gagnait sa place en A une fois sa majorité acquise, il a pris le temps de gravir les échelons un par un. A vitesse grand V certes - cinq catégories d'âge différentes en quatre ans - mais sans brûler les étapes. Mieux, il a réussi partout. La seule sélection pour laquelle il n'a pas été décisif, c'est les U18. En même temps, en seulement deux matches, c'est loin d'être évident

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Débuts en A à 18 ans

Alors qu'avec les grands, il en compte déjà 42. Une belle expérience renforcée par des chiffres là-aussi impressionnants : 7 buts et 7 galettes. Aucune ceci dit durant un Euro 2016 où l'Autriche n'a pas fait mieux qu'un nul en phases de poule. Mais il était omniprésent dans la qualification obtenue par son pays pour l'édition 2020. Repoussée en 2021, elle pourra sûrement compter sur un Sabitzer encore plus fort, renforcé par une année dans un club peut-être encore plus grand.

Emile Gillet