Foto IPP/Paolo Bona Milano 21/09/2020 Partita di Calcio Serie A 2020/2021 Milan-Bologna Nella foto Ismael Bennacer Italy Photo Press Worldwide Copyright *** Local Caption *** (Paolo Bona/IPP/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

Avec le Milan et l'Algérie, Ismaël Bennacer a tout d'un grand

Auteur d'une progression impressionnante en l'espace de deux ans, Ismaël Bennacer est dimensionné pour devenir l'un des meilleurs joueurs au monde à son poste. Que ce soit avec l'Algérie ou le Milan AC, FF revient sur sa fulgurante ascension...

«Il est partout». Le compliment est d'une légende du Milan. Franco Baresi n'a pas hésité à rendre hommage aux prestations d'Ismaël Bennacer lors de ce début de saison. Jeudi soir encore, le numéro 4 milanais a été la lueur dans le marasme lombard face à la déferlante lilloise (0-3). L'Algérien s'est fait un nom à la dernière CAN où il a été élu meilleur joueur de la compétition devant des joueurs comme Mahrez, Mané ou Salah... Il a aussi récolté les fruits d'un parcours plutôt intelligent qui l’a conduit d’Arles à l’Italie. A l'origine de celui-ci, Omar Belbey, ancien international algérien et milieu de terrain à Nîmes, nous raconte : «J'ai rencontré Ismaël Bennacer et son père en 2015. Je sais qu'il est parti à la Lazio. Ça ne s'est pas fait parce que le joueur ne s'est pas senti à l'aise là-bas à la base. Son père m'a demandé de les aider. J'ai pris mon téléphone et j'ai contacté Gilles Grimandi à Arsenal. Je lui ai parlé du petit et il m'a dit qu'il reviendrait vers moi en fin semaine. Une heure plus tard, il me rappelait pour me dire qu'il était très intéressé. Au final, je me suis un peu battu pour qu'il puisse être vu par Arsène Wenger. Il a passé une semaine chez les Gunners avec le groupe professionnel d'Arsenal, et là, sans surprise, ça a fait ficelle, il a été signé. Je me doutais bien qu'il allait taper dans l'œil de Wenger. J'avais senti les grosses qualités qu'il avait. A 17 ans, il jouait en L2, il était international U18, ce n'était pas anodin déjà. Je sentais bien qu'il allait percer. Il a fallu deux ans pour faire l'apprentissage du monde professionnel. Je ne suis pas étonné».

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Évoluant alors majoritairement avec l'équipe U23 des Gunners, Ismaël Bennacer est prêté à Tours avant de prendre la direction de l'Italie. C'est à Empoli qu'il débarque en 2017 pour la somme d’un million d’euros, il en vaut cinquante fois plus aujourd’hui... En Toscane, il fait ses classes et enchaîne enfin des saisons pleines dont la première en Serie B (76 matches, 2 buts et 9 passes décisives). Le natif d'Arles est considéré dès sa première saison dans l'élite comme l'une des révélations de Serie A. Dans le jeu, il s'illustre par un volume impressionnant et des qualités de transmissions précieuses. Le Milan débourse 16 millions d'euros pour s'attacher les services d'un joueur qui continue sa progression à grande vitesse. En Italie, Grégory Paisley, ancien latéral gauche du PSG et consultant Bein Sports pour la Serie A, a été un observateur averti de l'évolution du milieu de terrain : «Bennacer, il a une sacrée complémentarité avec Kessié. L'Ivoirien apporte sa puissance, l'Algérien a une énorme activité. Il est intéressant avec le ballon. Techniquement, c'est propre. Il sait casser les lignes. Il joue juste, il perd de moins en moins de ballons. A Empoli, il était déjà dans ce registre mais je trouve que là, il perd de moins en moins de ballons. Comme il joue parfois assez bas, il lui arrivait de prendre parfois des risques dans sa relance parce qu'il était conscient qu'il était facile avec le ballon. Il perdait le ballon dans des zones dangereuses. Là, il a su épurer son jeu et avoir moins de déchets dans les zones compliquées. Il a pris de la maturité. Il est vrai qu'il n'a pas un physique imposant mais ça reste un bon gratteur de ballon. Il est souvent bien placé sur les lignes des passes adverses».
 
Entre temps, l'Algérien a également pété le score avec les Fennecs où il a été appelé pour la première fois en 2016 sous l'impulsion de Yazid Mansouri et Christian Gourcuff. A 21 ans, pour sa première grande compétition, Ismaël Bennacer va alors se montrer étincelant, durant la CAN 2019. Titulaire indiscutable dans l'entrejeu des Fennecs, il contribue grandement au succès des siens dans la compétition. Depuis, il est celui qui incarne en grande partie l'avenir des champions d'Afrique. Invaincu avec l'Algérie, c’est en partie grâce à lui que son pays a poursuivi sa marche en avant avec une série de vingt matches sans défaite. En effet à la mi-octobre, face au Mexique (2-2), il a été omniprésent et même buteur.

En Italie, les louanges tombent dans tous les sens... Il reçoit même les éloges d'Andrea Pirlo : «Bennacer est un grand joueur, en Italie, il est l’un des meilleurs joueurs à son poste». Au dernier mercato, son nom est associé au PSG ou Manchester City. Finalement, c'est au Milan qu'il continue sa cadence. Bien lui en a pris, les Rossoneri ont retrouvé les ambitions qu'on leur a toujours connu. Pour Omar Belbey, il n'y a aucun doute à avoir sur son jeune compatriote : «Il ira beaucoup plus haut, je connais sa mentalité, c'est un warrior, un vrai DZ», explique l'ancien milieu de terrain de Nîmes. «Dans une équipe, il est très important parce qu’il régule le jeu. Malgré son jeune âgé, ce qui me fascine chez lui, c'est qu'il le fasse au Milan. Il a une facilité à organiser le jeu. On sent qu'il est dans son élément, il a été adopté par un joueur comme Ibrahimovic, ce n'est pas rien. Il pourrait encore plus apporter offensivement, dans les vingt derniers mètres, il peut apporter avec son pied gauche par des prises d'initiatives. Il peut frapper et enrouler ses tirs». Une évolution potentielle que Greg Paisley a également décelé : «Après, ce qu'il faudrait, c'est qu'il soit plus décisif. Il est box-to-box, et quand il se projette, il doit profiter de sa patte gauche pour mettre quelques buts par saison. Sa marge de progression est là». Jusqu'où ? C'est désormais la question...