mbappe lottin (kylian) disasi (axel) (A.Reau/L'Equipe)

Avant la finale de Coupe de France Monaco-PSG : Que faut-il retenir des affrontements en Championnat ?

Le PSG et Monaco se retrouvent au Stade de France ce mercredi soir pour la finale de la Coupe de France. Les deux formations se sont affrontées à deux reprises cette saison et à chaque fois, Niko Kovac et ses hommes en sont sortis victorieux. Que faut-il retenir de ces deux face-à-face ?

Si ce fut dur jusqu’au bout pour le PSG en demi-finale, contraint de se défaire du MHSC aux tirs au but (2-2, 5-6 t.a.b), Monaco a pour sa part déroulé face aux amateurs de Rumilly-Vallières (1-5) pour nous offrir une belle affiche au stade de France, entre deux équipes bien parties pour compléter le podium de la Ligue 1. Parisiens et Monégasques se retrouvent donc pour la troisième fois de la saison. L’enjeu est immense. Le PSG aura à cœur de sauver sa saison (même si rien n’est joué en Ligue 1) en soulevant le trophée pour la 14e fois de son histoire. Niko Kovac, pour sa première saison sur le Rocher, pourrait quant à lui ramener un titre qui fuit la Principauté depuis 1991. L’entraîneur croate aura toutes les cartes en main, d’autant plus qu’il a déjà trouvé la formule à deux reprises pour battre les Parisiens en Championnat. Retour sur les enseignements à tirer de ces deux confrontations.

Un net ascendant psychologique pour l'ASM

Elles sont rares ces équipes qui peuvent se targuer d’avoir battu le PSG deux fois en Championnat en une saison. Et Monaco en fait partie. A deux reprises les Asémistes se sont imposés face aux champions de France en titre. Et si la victoire au match retour a été acquise suite à une rencontre maîtrisée de fond en comble (0-2), celle du match aller relève de l’exploit ! Menés de deux buts à Louis-II, les joueurs du Rocher ont renversé la vapeur pour finalement s’imposer 3-2. Le genre de scénario qui laisse des traces, à la fois pour le vainqueur, qui aura là un exemple parfait pour ne pas baisser les bras en cas d’ouverture du score parisienne. Mais aussi pour le vaincu, qui sait dorénavant très bien que les Rouge et Blanc n’abdiquent jamais. Sur le plan mental, avantage monégasque donc.

Les choix payants de Kovac

Si les Monégasques ont su inverser le cours du match et remonter un déficit de deux buts en une mi-temps, c’est en grande partie grâce à leur entraîneur, Niko Kovac. Le technicien croate, devant l'œil avisé des médias allemands, a surclassé Thomas Tuchel et a effectué les ajustements parfaits pour poser davantage de soucis aux Parisiens. Au retour des vestiaires, il effectuait un double changement. Geubbels et Ballo-Touré allaient s'asseoir sur le banc, remplacés par Fabregas et Caio Henrique. Volland montait d’un cran, l’Espagnol s’installait dans son fauteuil de meneur de jeu et le Brésilien animait le couloir gauche. Et quelle réussite ! Replacé en avant-centre, le transfuge de Leverkusen s’offrait un doublé et provoquait le penalty de la victoire, transformé par l’ancien du Barça, également très précieux dans le jeu. Premier gros succès pour l’ancien entraîneur du Bayern en Principauté.

Les espaces laissés à l'aller, une aubaine pour les Monégasques

Certes, il y a eu les ajustements du technicien croate. Mais le PSG s’est aussi bien sabordé lors du match aller en laissant d’innombrables espaces à son adversaire. La faute principalement à un double-pivot expérimental côté PSG, composé de Danilo et Rafinha, qui s’est fait aspirer au pressing et a laissé le champ libre derrière à Volland et Fabregas. Les Monégasques ont aussi profité des boulevards laissés sur les côtés. L’entrant Caio Henrique s’est fait un plaisir d’en profiter, bien plus que Ballo-Touré lors du premier acte.

Mbappé intenable... puis muselé

En l’absence de Neymar, suspendu pour la finale, Kylian Mbappé sera le danger numéro un du côté parisien. Le champion du monde 2018 est en feu en cette fin de Championnat et a marqué huit buts lors de ses six dernières apparitions en Ligue 1. L’attaquant de 22 ans aime particulièrement marquer face à son club formateur (sept buts en huit affrontements). Au match aller, il avait signé un doublé qui avait mis les siens dans les meilleures dispositions. Mais au retour, Niko Kovac et les Monégasques lui avaient concocté un plan. «C’est impossible de stopper Mbappé en un contre un. Nous devrons être solidaires et nous occuper de Mbappé à plusieurs», confiait l’entraîneur avant le match. Et le plan a été un franc succès. Contrairement à l’aller où ils avaient évolué en 4-4-1-1, les Asémistes sont passés à trois derrière. Disasi, choisi pour sa vitesse, a complètement éteint l’actuel meilleur buteur du Championnat, qui n’a pas tenté la moindre frappe ! De manière plus générale, c’est l’ensemble de l’escouade parisienne qui a été muselée, avec un seul tir dans tout le match ! Niko Kovac ressortira-t-il son plan anti-Mbappé lors de la finale ? 

A n’en pas douter ces deux matches ont donné de la matière aux deux entraîneurs pour préparer au mieux cette finale. Sans Neymar, le PSG devra contrecarrer les plans de Niko Kovac pour sauver sa saison. Quoi qu’il arrive, l’un des deux coaches soulèvera son premier trophée en France à l 'issue du match. Le jeu en vaut la chandelle.

Corentin Richard