Florentino Ibrain Morris Luis of SL Benfica during the UEFA Europa League round of 32 match between Galatasaray SK and SL Benfica at Ali Sami Yen Spor Kompleksi on February 14, 2019 in Istanbul, Turkey. (Gerrit van Keulen/VI IMAGES/PR/PRESSE SPORTS)

Au Portugal, «l'une des meilleures générations de tous les temps»

Si le sacre à l'Euro 2016 fut le graal d'une génération emmenée par Cristiano Ronaldo, le Portugal devrait s'assurer un avenir brillant. La raison ? De nouvelles pépites qui émergent à vitesse grand V et représentent le futur de la Seleçao.

Sans avoir joué la moindre minute du Mondial U20, la France et le Portugal pourraient déjà se battre pour un trophée. Celui du plus grand nombre de scouts en tribunes. Car les deux nations ont, dans leur effectif, la plupart des cracks de la compétition. Ceux qui font déjà rêver l'Europe, et enflamment les colonnes transferts. Côté Portugais, surtout. «C'est une magnifique génération, avec des top joueurs qui, pour certains d'entre eux, sont déjà performants à l'étage supérieur», confirme en effet Joao Tralhao, ancien entraîneur de la réserve du Benfica. À l'instar des autres institutions majeures au pays d'Eusebio, les Aigles n'en sont pas dépourvus. Si Joao Félix, le plus grand espoir portugais, est déjà avec les A, ses collègues ne sont pas en reste. «Florentino et Gedson ont joué un rôle important dans le titre du Benfica, tandis que Bruno Costa, Diogo Queirós et Diogo Leite ont remporté la Youth League avec le FC Porto, narre Duarte Tornesi, journaliste pour O Jogo. Nous avons ensuite Rafael Leão, Diogo Dalot ou Ruben Vinagre, qui jouent déjà beaucoup de minutes dans de bonnes équipes étrangères. Au Portugal, les clubs accordent une certaine place aux jeunes talents, notamment le Benfica.»

Une méthode qui pousse à l'évolution

«On s'attend à faire face à l'une des meilleures générations de tous les temps», détaille même Duarte Tornesi, preuve que les internationaux de demain n'ont rien d'un feu de paille. L'argument principal de cette réussite réside quant à lui dans la philosophie actuelle : priorité aux jeunes, développement idoine et coaching adapté, afin de garnir les différents effectifs et rendre les joueurs compétitifs le plus rapidement possible. Joao Tralhao analyse : «Cela est dû à plusieurs choses : 1- Le joueur portugais est talentueux de nature. 2- L'évolution du style de coaching et le nombre de coaches de très grande qualité. Il y a des top coaches chez les jeunes ici, dans la formation et à différents niveaux. Avec de bonnes structures, une excellente organisation, des clubs qui sont préparés à développer ces jeunes. Et ces coaches veulent apprendre, progresser et avoir une évolution.»

Et les résultats sont là. Cette nouvelle génération est double championne d'Europe, en U17 et en U19. De quoi se placer comme favorite pour ce Mondial U20. «Ils ont développé un esprit d'équipe fantastique», retrace également Tornesi, tandis que Tralhao, qui a accompagné Félix, Gedson Fernandes ou encore Florentino Luis chez les jeunes, évoque leur façon d'être : «Ils ne sont pas différents de la société actuelle, ce sont des jeunes comme les autres. Ils doivent juste gérer d'autres choses par rapport aux anciennes générations. Ils ont dû évoluer, en dehors du terrain surtout. Non pas en terme de talent et de professionnalisme, mais par rapport aux langues qu'ils doivent comprendre, aux réseaux sociaux, à l'exposition médiatique. Un joueur, il est connu par tout le monde dès qu'il a 16 ou 17 ans. Qu'il soit au Sporting, à Benfica, à Porto ou chez les jeunes du Portugal.»

La Seleçao ravie, les clubs plus ou moins

Définitivement portée vers l'offensive, à l'image du tandem de l'entrejeu Gedson Fernandez/Florentino Luis, cette équipe U20 est aussi le fruit de tous les espoirs. De là à envisager l'après-Cristiano Ronaldo sereinement ? «Cristiano est unique, décrypte Tralhao, passé aussi par Monaco. Donc ces joueurs-là ne doivent pas réfléchir à savoir s'ils doivent assurer l'après-Cristiano, mais faire leur parcours. Ça arrivera si ça doit arriver. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup d'attente.» La Seleçao attend alors son heure, l'horizon du Mondial 2022 étant l'échéance parfaite de la maturité. Quant aux clubs, c'est sans aucun doute une belle assurance de profits et de pérennité. Duarte Tornesi : «Il leur est néanmoins difficile de garder leurs jeunes stars car il est facile pour les géants du football européen de payer les clauses libératoires.» À terme, l'avenir de ces jeunes cracks se dessine en effet hors des frontières du Portugal. Partir pour ensuite mieux briller sous les couleurs de l'équipe nationale : tel semble être le destin des pépites lusitaines. Mais, en attendant de vouloir accrocher un nouveau sacre après l'Euro 2016 avec les A, la Coupe du monde U20 semble être au sommet des priorités. Pour s'ancrer davantage dans le panorama des futures stars. - A.B.