Après Marseille-Monaco, est-on trop exigeant si on en demande plus à Florian Thauvin ?

Est exigeant quelqu'un qui est «difficile à contenter» nous dit le Larousse. On veut bien l'avouer, peut-être l'est-on un peu avec Florian Thauvin. Quoique, tout dépend le niveau du curseur placé autour du numéro 26 marseillais. Si quelqu'un qui n'a pas suivi cet inégal Marseille-Monaco se rend sur le site de France Football pour consulter les buteurs et les passeurs décisifs, il y verra le nom du champion du monde 2018 par deux fois. Une tête parfaite en pleine lucarne sur l'ouverture du score. Un centre au millimètre pour Dario Benedetto histoire de mettre Monaco K-O alors que le quart d'heure de jeu n'est pas atteint. Mais les stats ne disent pas totalement tout sur ce match. S'il a été clinique sur son début de partie, Thauvin n'a pas gardé la même implication et la même application les minutes s'écoulant. Après une nouvelle erreur adverse, cette fois l'oeuvre de Ruben Aguilar, Florian Thauvin hésitait trop avant de faire un choix (26e). En seconde période, à l'heure de jeu, pourtant auteur d'un bon match, Sofiane Diop se ratait à son tour et offrait un contre idéal pour les Phocéens. Dario Benedetto servait Thauvin qui se montrait trop gourmand en cherchant la frappe alors que Valentin Rongier semblait idéalement placé (59e). L'ancien joueur du Sporting Club de Bastia a d'ailleurs, sur quelques séquences, pu se montrer lègèrement suffisant, tentant quelques gestes techniques peu appropriés et lâchant progressivement son implication défensive. Et puis il y a ce pied levé assez inexpliquablement dans sa surface et ce penalty offert à Wissam Ben Yedder et Monaco qui aurait pu venir tout gâcher sur la fin de match (79e).

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Comme le rappelle Opta, on n'oublie pas qu'avec ses cinq buts et ses six passes décisives en Ligue 1, il est le deuxième joueur le plus décisif en 2020-21 derrière Kylian Mbappé. On n'oublie pas non plus que depuis août, Florian Thauvin, ce sont 908 minutes jouées en L1 sur 1080 et 485 en Ligue des champions sur 540. Et après être resté une saison sans jouer, rester sur sa faim peut ressembler à de la gourmandise. Mais le Français sort d'une campagne européenne bien faiblarde pour son statut (son dernier match à Manchester City, mercredi dernier, a été si décevant) et alors que son contrat se termine en juin prochain sur la Canebière, le débat sur le niveau qu'il peut viser va toujours plus s'intensifier. Quand on s'appelle Florian Thauvin et qu'on aspire enfin à monter d'un cran sportivement alors que la vingt-huitième bougie va être soufflée le 26 janvier prochain, et quand on sait aussi que "personne" n'est vraiment venu le chercher depuis toutes ces années, l'envie d'en voir plus se justifie. «Mon échec à Newcastle m'a fait beaucoup de mal, avouait-il dans L'Equipe en septembre. Les gens sont restés sur ça. Et j'estime qu'il y a un facteur chance, et je ne l'ai pas eu. On a vu des joueurs de notre Championnat partir dans de très grands clubs, alors qu'ils n'ont jamais été aussi décisifs que moi. Hormis ma blessure, sur les trois-quatre dernières saisons, j'ai toujours fait partie des joueurs offensifs les plus efficaces d'Europe. Cela reste une incompréhension quand je vois qu'on mise sur des joueurs moins expérimentés que moi.» Etre encore plus tueur, avoir encore plus de sang-froid, être encore plus en capacité de fournir des efforts, c'est ça aussi que doit viser Florian Thauvin. Sa célébration du 1-0, les mains sur les oreilles, comme pour chambrer ses détracteurs se comprend. Mais plus que de l'exigence, c'est la quête d'une excellence pour le voir aller enfin plus haut.