19 October 2019, London - Premier League Football - Chelsea v Newcastle United - Allan Sanit-Maximin of Newcastle - Photo: Charlotte Wilson / Offside. *** Local Caption *** (Charlotte Wilson/OFFSIDE/PRESS/PRESSE SPORTS)

Allan Saint-Maximin (Newcastle) : «Peu de joueurs arrivent à dribbler comme moi»

Dans son nouveau numéro, FF fait la part belle aux joueurs de un contre un. Dribbleur averti et assumé, l'attaquant de Newcastle Allan Saint-Maximin raconte et décrypte cette spécificité pour aller bien au-delà des clichés et des a priori. Extraits d'un entretien tout en contre-pied.

L'absence de compétition et le manque de football

«C’est un peu le système D. Mais je m’amuse à dribbler mes enfants, à faire des parcours en extérieur en me fixant des challenges. Je fais aussi des oppositions avec mon chien (Il rit.) Attention, ce n’est pas évident parce qu’il a les yeux rivés sur le ballon, les feintes du regard, ça ne prend pas avec lui. Mais c’est bien, ça me permet de continuer à rester en contact avec le ballon et pour moi, c’est essentiel.»

Sa réputation de joueur doué plutôt que travailleur

«Les gens pensent que je ne fais rien, que je vis sur mes qualités “naturelles”. Je ne suis pas quelqu’un qui aime montrer ce qu’il fait, qui s’affiche toutes les fois où il va à la salle, en publiant des photos, des vidéos. Peut-être parce que je suis croyant aussi et dans ma foi ce n’est pas forcément bien de toujours afficher ce que l’on fait, comme une forme de vanité. Et puis il faut s’entendre sur la notion de travail. Lionel Messi par exemple, OK il a certainement des qualités de coordination hors du commun. Mais quand on regarde sa conduite de balle, tellement spéciale, je suis persuadé que c’est parce qu’il devait se balader quasi en permanence avec un ballon. Son toucher, sa fréquence, sa souplesse de cheville se sont affinés durant tous ces moments. Alors après on va dire qu’il n’a pas eu besoin de travailler alors que je pense que toute cette pratique qui remonte à l’enfance fait partie du travail.» 

La Ligue 1 et les dribbleurs

«C’est fermé, les équipes jouent vraiment cadenassées. Je ne dirais pas que ce sont des peureux, mais c’est plus verrouillé (que la Premier League). Quand moi je jouais avec beaucoup d’audace mais forcément aussi du déchet, parfois, il y avait un décalage avec le côté conservateur de la partie. Maintenant, si j’avais eu davantage de stats, personne n’aurait rien trouvé à redire sur mes dribbles. Il vient de là le débat.» 

La liberté que le dribbleur doit réussir à obtenir

«Je dirais plutôt qu’un dribbleur doit gagner sa liberté. Parce que si tu es trop souvent en échec, tu compromets tout le monde. En jeunes, tu n’as pas vraiment besoin de gagner cette liberté car c’est un football sans véritables contraintes, donc quand t’es doué, on te donne du crédit. En pro, tu dois avoir un vrai rendement et ne pas mettre ton équipe en danger pour que ton jeu soit accepté. C’est ce que j’aime par exemple chez Kylian (Mbappé) : son jeu ne te laisse pas le choix. Il est tellement fort, tellement efficace, que tu es obligé de lui donner le ballon. C’est à ça qu’il faut parvenir, à ce que ce soit tellement évident que naturellement on te donne la balle. Que ta liberté s’impose aux autres.»

Retrouvez dans le nouveau numéro de France Football l'intégralité de l'entretien avec Allan Saint-Maximin : «Peu de joueurs arrivent à dribbler comme moi», en kiosques mardi ou dès lundi à partir de 18h en version numérique en cliquant ici.