Algérie : Sofiane Feghouli, armé pour gagner
Avec l'Algérie, Sofiane Feghouli effectue une CAN discrète mais si indispensable au collectif de Djamel Belmadi. Dans une demi-finale sous tension face au Nigeria, son esprit de battant sera forcément prépondérant.
Il représente peut-être le plus cette Algérie cru 2019. Cette Algérie plus organisée, plus consistante, plus efficace, plus déterminée, plus guerrière, et bien moins axée sur le grigri ou le joli geste. À part pour se reposer lors du troisième match face à la Tanzanie alors que l'Algérie était déjà confortablement qualifiée et que son entraîneur avait fait largement tourné, Sofiane Feghouli n'est jamais sorti du onze d'un Djamel Belmadi qui l'adore. Au point de le conserver sur le terrain durant l'intégralité des deux rencontres de poules, du huitième de finale puis du quart épique face à la Côte d'Ivoire (Il est sorti juste avant le coup de sifflet final de la prolongation). Une partie où, servi impeccablement par Ramy Bensebaini, il ouvrait la marque pendant la première demi-heure.
[?? VIDÉO BUT] #CAN2019
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 11 juillet 2019
???? Sofiane Feghouli ouvre le score pour l'Algérie !
? Une frappe sans contrôle imparable !
? C'est son 1er but dans la compétition !#CIVALG https://t.co/x2M0KIwgE4
Feghouli-Bennacer-Guedioura, ça claque
Une mise en lumière pour un joueur qui brille surtout dans l'ombre pendant cette CAN. Et qui dit joueur de l'ombre, dit souvent joueur dont on ne mesure pas forcément bien l'importance, ni l'activité. Feghouli, c'est celui qui court son marathon pendant un match et qui s'affère à éteindre des individualités adverses, à l'image, par exemple, d'Amadou Diawara en huitième de finale face à la Guinée (3-0). Si le milieu de terrain, avec l'émergence du génial Ismaël Bennacer et l'abattage de l'étonnant d'Adlène Guedioura, est l'un, si ce n'est le plus performant de cette Coupe d'Afrique des nations, Feghouli n'y est évidemment pas pour rien.
Lire : Boutabout, «Personne n'a envie que ça s'arrête»
Il symbolise surtout ce côté guerrier que l'Algérie cherchait depuis des années. Lui dont l'aventure avec sa sélection nationale avait connu un sérieux coup d'arrêt au moment où les tempêtes étaient multiples. Membre important de la formation de Vahid Halilhodzic lors du rafraîchissant parcours au Mondial 2014, Feghouli a disparu après l'édition 2015 de la CAN. En conflit avec Milovan Rajevac, il n'a pas plus été en odeur de sainteté sous Rabah Madjer. De quoi l'écarter pendant plus d'un an. Il aura fallu la prise de pouvoir de Djamel Belmadi pour qu'il enfile de nouveau la tunique de son pays. «Ça me tient à cœur, avec l'envie que les choses se passent mieux qu'auparavant, estimait Feghouli, en novembre dernier sur le site de France Football, au moment où il était en difficulté sportive du côté de Galatasaray. Ça me fait du bien de me ressourcer en sélection. Belmadi compte sur moi, j'essaie de lui rendre la pareille sur le terrain en prenant mes responsabilités. La sélection m'a tendu la main à un moment où j'étais moins bien. C'était important.»
Lire :
-Feghouli : «Je ne suis pas un joueur de deux ou cinq minutes»
-Feghouli : «On doit assumer, on ne peut pas se cacher»
«La sélection m'a tendu la main à un moment où j'étais moins bien. C'était important»
«Il a toutes les valeurs que notre pays a»
Timothé Crépin Suivre @T_Crepin