thebaux (alexis) (L.Argueyrolles/L'Equipe)

Alexis Thébaux, licencié par Bastia, raconte ses derniers mois difficiles : «Je n'ai pas eu la carrière que j'aurais dû avoir»

Ancien gardien de Caen et de Brest, Alexis Thébaux, 32 ans, avait dit oui à Bastia en janvier dernier. Neuf mois plus tard, le voilà au chômage. Les déboires sportifs corses et un licenciement sont passés par là.

«Alexis, le 20 mai dernier, le Sporting club de Bastia est officiellement relégué en Ligue 2. Racontez-nous la suite…
Ces trois derniers mois ont été très difficiles. Psychologiquement, cela a été compliqué pour tout le monde, les joueurs, mais aussi les salariés du club, les supporters et toute la Corse. J’étais dans un club qui a une histoire, qui a des vrais supporters, avec une grande ferveur. Bastia, c’est le club de la Corse. On était tous dans l’attente après la descente en Ligue 2. On a ensuite appris la rétrogradation en National par la DNCG. Des repreneurs sont alors arrivés avec les reins assez solides. Sauf que je pense qu’ils ont débarqué trop tard.

Que faites-vous pendant que ces événements s’enchaînent ? Vous cherchez un club ?
À la base, Jean-Louis Leca était susceptible de partir à Strasbourg ou à l’étranger. Donc je me préparais à faire une saison en Ligue 2 avec le Sporting. Jean-Louis a finalement voulu rester au club, lui, l’enfant du pays. À ce moment-là, on est à la fin du mois de juillet. Début août, on attendait la décision définitive.

C’est alors que le Sporting est annoncé en National 3…
Je me dis que c’est vraiment pas de bol. J’étais venu pour retrouver le haut niveau. Tout cela a été un mauvais concours de circonstance. Derrière, on était encore dans l’attente, à six ou sept à l’entraînement. On se préparait. Au compte-goutte, les joueurs partaient, la plupart après avoir résilié.

À quel moment votre aventure bastiaise se termine ?
Fin août.

Il était hors de question pour vous d’évoluer en National 3 ?
À 32 ans, je suis encore dans la force de l’âge, avec encore plein de choses à faire. Je pense encore pouvoir apporter à un groupe au moins pendant trois à quatre années.

Avez-vous été courtisé ?
J’ai eu des intérêts de trois clubs en Ligue 2 dont le challenge ne m’intéressait pas vraiment. Mais aussi avec d’autres équipes, en France, en Belgique et en Angleterre. C’est d’ailleurs ce qui fait plaisir car, même aujourd’hui, on m’appelle pour savoir où j’en suis. Ils sont attentifs à ma situation. Aujourd’hui, je suis dans l’attente. Je m’entretiens physiquement tous les jours. Si on m’appelle demain, je serai prêt. Je voulais aller avec la réserve du PSG, mais ce n’est pas simple d’y entrer.

Quel est votre quotidien en attendant un club ?
Entraînement tous les jours. Pour le moment, je fais ça seul. J’ai pas mal d’exercices en mémoire. Je travaille beaucoup physiquement. J’appelle régulièrement un préparateur physique qui m’aiguille. Et en attendant de trouver un club, je vais essayer de signer dans une équipe en National 2 ou National 3, proche de chez moi.

Quel regard portez-vous sur votre trajectoire de ces dernières années ?
J’ai fait des mauvais choix. Je pense que je n’aurais pas dû avoir cette trajectoire. Mais c’est aussi de ma faute si j’en suis là. Je n’ai pas forcément pris les bonnes décisions à des moments importants. Je n’ai pas eu la carrière que j’aurais dû avoir. Le passé, c’est le passé, je me tourne vers ce qu’il va arriver. Je suis certain que quelque chose de nouveau va arriver pour moi.»

«Je n'ai pas forcément pris les bonnes décisions à des moments importants».

Timothé Crépin